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Karl Marx et Friedrich Engels

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Ernesto Che Guevara

Communistes et autres

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Karl Marx et Friedrich Engels

« Le capital abhorre l’absence de profit ou un profit minime, comme la nature a horreur du vide. Que le profit soit convenable, et le capital devient courageux : 10% d’assurés, et on peut l’employer partout ; 20%, il s’échauffe ; 50%, il est d’une témérité folle, à 100%, il foule aux pieds toutes les lois humaines ; à 300%, et il n’est pas de crime qu’il n’ose commettre, même au risque de la potence. Quand le désordre et la discorde portent profit, il les encourage tous deux ; pour preuve la contrebande et la traite des nègres. »

« A toute époque, les idées de la classe dominante sont les idées dominantes : autrement dit, la classe qui est la puissance matérielle dominante de la société est en même temps la puissance spirituelle dominante. La classe qui dispose des moyens de la production matérielle dispose en même temps, de ce fait, des moyens de la production intellectuelle, si bien qu'en général, elle exerce son pouvoir sur les idées de ceux à qui ces moyens font défaut. Les pensées dominantes ne sont rien d'autre que l'expression en idées des conditions matérielles dominantes, ce sont ces conditions conçues comme idées, donc l'expression des rapports sociaux qui font justement d'une seule classe la classe dominante, donc les idées de sa suprématie. »

« Dans la production sociale de leur existence, les hommes nouent des rapports déterminés, nécessaires, indépendants de leur volonté ; ces rapports de production correspondent à un degré donné du développement de leurs forces productives matérielles. L'ensemble de ces rapports forme la structure économique de la société, la fondation réelle sur laquelle s'élève un édifice juridique et politique, et à quoi correspondent des formes déterminées de la conscience sociale. Le mode de production de la vie matérielle domine en général le développement de la vie sociale, politique et intellectuelle. Ce n'est pas la conscience des hommes qui déterminent leur existence, c'est au contraire leur existence sociale qui détermine leur conscience. »

« Le besoin pratique, l'égoïsme, voilà le principe de la société bourgeoise [...] Le Dieu du besoin pratique et de l'intérêt personnel, c'est l'argent. [...] L'argent est la valeur universelle de toutes choses constituée pour soi-même. C'est pourquoi il a dépouillé le monde entier, le monde des hommes ainsi que la nature, de leur valeur originelle. L'argent, c'est l'essence aliénée du travail et de la vie de l'homme, et cette essence étrangère le domine, et il l'adore. »

« La classe possédante et la classe du prolétariat représentent la même aliénation humaine. Mais la première se complaît dans cette aliénation de soi, elle éprouve l'aliénation comme sa propre puissance et possède en elle l'apparence d'une existence humaine ; la seconde sesent anéantie dans l'aliénation, elle voit en elle sa propre impuissance et la réalité d'une existence inhumaine. [...] Au sein de cette antithèse, le propriétaire privé représente donc le parti conservateur, le prolétaire le parti destructeur. Celui-là agit en vue de maintenir l'antithèse, celui-ci agit pour l'anéantir. Si, dans son mouvement économique, la propriété privée s'achemine d'elle-même vers sa propre dissolution, elle le fait uniquement à travers une évolution indépendante d'elle, inconsciente, contraire à sa volonté et inhérente à sa nature, simplement en produisant le prolétariat comme prolétariat, la misère consciente de sa misère morale et physique, la déshumanisation qui, consciente d'elle-même, tend à s'abolir elle-même. Le prolétariat exécute la sentence que la propriété privée prononce contre elle-même en engendrant le prolétariat, tout comme il exécute la sentence que le travail salarié prononce contre lui-même en produisant la richesse d'autrui et sa propre misère. Si le prolétariat triomphe, il ne sera nullement devenu le côté absolu de la société, car il ne triomphera qu'en s'abolissant lui-même et en abolissant son contraire. A ce moment là, le prolétariat aura disparu tout autant que son antithèse qui est aussi sa condition, la propriété privée. »

« L'anarchie est la loi de la société bourgeoise [...] et l'anarchie de la société bourgeoise est le fondement de l'ordre public moderne, tout comme l'ordre public est pour sa part la garantie de cette anarchie. »

« La société toute entière a cela de commun avec l'intérieur d'un atelier, qu'elle aussi a sa division du travail. Si l'on prenait pour modèle la division du travail dans un atelier moderne, pour en faire l'application à une société entière, la société la mieux organisée pour la production des richesses serait incontestablement celle qui n'aurait qu'un seul entrepreneur en chef, distribuant la besogne selon une règle arrêtée d'avance aux divers membres de la communauté. Mais il n'en est point ainsi. Tandis que dans l'intérieur de l'atelier moderne la division du travail est minutieusement réglée par l'autorité de l'entrepreneur, la société moderne n'a d'autre règle, d'autre autorité, pour distribuer le travail, que la libre concurrence. »

« Tout en les rassemblant, la concurrence isole les individus, non seulement les bourgeois, mais davantage encore les prolétaires. C'est pourquoi, un temps assez long s'écoule avant que ces individus puissent s'unir, sans parler du fait que pour ne pas rester purement locale, cette union nécessite la création préalable, par la grande industrie, des moyens indispensables, tels que les grands centres industriels et les voies de communication rapides et bon marché ; c'est pourquoi il faut de longs combats pour vaincre tout pouvoir organisé en face de ces individus isolés et vivant dans des conditions qui produisent chaque jour à nouveau l'isolement. Vouloir le contraire reviendrait à exiger que la concurrence cesse d'exister dans la présente phase de l'histoire ou que les individus chassent de leur esprit des conditions dont ils ne sont pas maîtres, eux qui sont isolés. »

« La société bourgeoise n'est, dans son ensemble, que cette guerre de tous les individus désormais isolés les uns des autres par leur seule individualité. »

« Les individus ne constituent une classe que pour autant qu'ils ont à soutenir une lutte commune contre une autre classe ; pour le reste, ils s'affrontent en ennemis dans la concurrence. »

« Certes la bourgeoisie a raison en concevant généralement les intérêts de chaque bourgeois comme identiques, de même que le loup a le même intérêt que ses congénères, bien qu’il soit de l’intérêt de chacun que ce soit lui et non un autre qui se jette sur la proie. »

« Pris individuellement, le bourgeois lutte contre les autres, mais en tant que classe, les bourgeois ont un intérêt commun, et cette solidarité, que l’on voit se tourner au-dedans contre le prolétariat, se tourne au-dehors contre les bourgeois des autres nations. C’est ce que le bourgeois appelle sa nationalité. »

« L'argent est la patrie de l'industriel. »

« La nationalité du travailleur n’est pas française, anglaise, allemande, elle est le travail, le libre esclavage, le trafic de soi-même. Son gouvernement n’est pas français, anglais, allemand, c’est le capital. L’air qu’il respire chez lui n’est pas l’air français, anglais, allemand, c’est l’air des usines. Le sol qui lui appartient n’est pas le sol français, anglais, allemand, c’est quelques pieds sous la terre. »

« C'est en devenant une simple figure de réthorique que le socialisme bourgeois atteint enfin son expression adéquate. Libre-échange ! dans l'intérêt de la classe laborieuse ; tarifs douaniers ! dans l'intérêt de la classe laborieuse ; prisons cellulaires ! dans l'intérêt de la classe laborieuse : voilà le dernier mot, le fin mot du socialisme bourgeois. Au vrai, le socialisme de la bourgeoisie tient tout entier dans l'affirmation que voici : les bourgeois sont des bourgeois dans l'intérêt de la classe ouvrière. »

« L'intérêt du travailleur est donc le même que celui du capitaliste, prétendent les bourgeois et leurs économistes. Grande vérité ! Le travailleur périt, si le capital ne l'emploie pas ; et le capital est perdu, s'il n'exploite pas le travailleur. [...] Aussi longtemps que le travailleur salarié reste un travailleur salarié, son sort dépend du capital. La voilà cette fameuse communauté d'intérêts du travailleur et du capitaliste. »

« Les syndicats agissent utilement comme centres de résistance aux empiètements du capital. Ils échouent en partie quand ils font un usage peu judicieux de leur puissance. Ils échouent entièrement quand ils se livrent à une simple guérilla contre les effets du système actuel, au lieu d'essayer dans le même temps de le changer, au lieu de se faire un levier de toutes leurs forces organisées, pour l'émancipation finale de la classe ouvrière, c'est-à-dire pour abolir enfin le salariat. »

« En Angleterre [...] les ouvriers industriels doivent avant tout se débarrasser de leurs chefs actuels. »

« En France, l'absence de base théorique et de bon sens politique se fait généralement sentir. »

« Au moment où nous sortons de cette sphère de la circulation simple qui fournit au libre-échangiste vulgaire ses notions, ses idées, sa manière de voir et le critérium de son jugement sur le capital et le salariat, nous voyons, à ce qu’il semble, s’opérer une certaine transformation dans la physionomie des personnages de notre drame. Notre ancien homme aux écus prend les devants et, en qualité de capitaliste, marche le premier ; le possesseur de la force de travail le suit par derrière comme son travailleur à lui ; celui-là le regard narquois, l’air important et affairé ; celui-ci timide, hésitant, rétif, comme quelqu’un qui a porté sa propre peau au marché, et ne peut plus s’attendre qu’à une chose : à être tanné. »

« A mesure que le travail se développe dans la société et devient, par suite, source de richesse et de culture, se développent chez le travailleur pauvreté et inculture, et chez le non-travailleur, richesse et culture. »

« Le capital, qui a de si "bonnes raisons" pour nier les souffrances de la classe ouvrière qui l'entoure, est aussi peu ou tout autant influencé dans sa pratique par la perspective de la dégénérescence de l'humanité et finalement de sa dépopulation, que par la chute possible de la terre sur le soleil. Dans toute affaire de spéculation, chacun sait que la débâcle viendra un jour, mais chacun espère qu'elle emportera son voisin après qu'il aura lui-même recueilli la pluie d'or au passage et l'aura mise en sûreté. Après moi le déluge ! telle est la devise de tout capitaliste et de toute nation capitaliste. Le capital ne s'inquiète donc point de la santé et de la durée de vie du travailleur, s'il n'y est pas contraint par la société. A toute plainte élevée contre lui à propos de la dégradation physique et intellectuelle, de mort prématurée, de tortures du travail excessif, il répond simplement : "Pourquoi nous tourmenter de ces tourments, puisqu'ils augmentent nos joies (nos profits) ?" Il est vrai qu'à prendre les choses dans leur ensemble, cela ne dépend pas non plus de la bonne ou mauvaise volonté du capitaliste individuel. La libre concurrence impose aux capitalistes les lois immanentes de la production capitaliste comme lois coercitives externes. »

« Moins vous êtes, plus vous avez... Ainsi, toutes les passions et toutes les activités sont englouties dans la cupidité. »

« L’argent est l’étalon commun de toutes choses, même des plus hétérogènes. »

« Le comportement borné des hommes en face de la nature conditionne leur comportement borné entre eux. »

« Une once d'actions vaut une bonne théorie. »

« Dans la famille, l'homme est le bourgeois ; la femme joue le rôle du prolétariat. »

« La propriété privée nous a rendus si stupides et si bornés qu'un objet n'est nôtre que lorsque nous le possédons. »

« L'idéalisme, dans sa pratique, n'est rien d'autre que la tromperie sans scrupule et sans réflexion d'un matérialisme écoeurant. »

« Toute la société humaine n'est plus qu'une machine pour créer de la richesse. »

« Mais la bourgeoisie n'a pas seulement forgé les armes qui la mettront à mort, elle a produit aussi les hommes qui manieront ces armes. »

« Les prolétaires n'ont rien à perdre que leurs chaînes. Ils ont un monde à gagner. Prolétaires de tous les pays, unissez-vous ! »

« Abolissez l'exploitation de l'homme par l'homme et vous abolirez l'exploitation d'une nation par une autre nation. »

« Nous avons fait voir ce que c'est que la fraternité que le libre-échange fait naître entre les différentes classes d'une seule et même nation. La fraternité que le libre-échange établirait entre les différentes nations de la terre ne serait guère plus fraternelle. Désigner par le nom de fraternité universelle l'exploitation à son état cosmopolite, c'est une idée qui ne pouvait prendre origine que dans le sein de la bourgeoisie. »

« Ce qui distingue d'emblée le pire architecte de l'abeille la plus experte, c'est qu'il a construit la cellule dans sa tête avant de la construire dans la ruche. »

« L'histoire tout entière n'est qu'une transformation de la nature humaine. »

« L'homme connaît le monde en le transformant et le transforme en le connaissant. »

« L'humanité ne se pose jamais que les problèmes qu'elle peut résoudre. »

« Le domaine de la liberté commence là où cesse le travail. »

« Si l'argent, d'après Augier, vient au monde avec une tache naturelle de sang sur la joue, le capital naît dégouttant de sang et de boue des pieds à la tête. »

« Le capital est semblable au vampire, ne s'anime qu'en suçant le travail vivant et sa vie est d'autant plus allègre qu'il en pompe davantage. »

«  Le capital ne s’inquiète donc point de la durée de la force de travail. Ce qui l’intéresse uniquement, c’est le maximum qui peut en être dépensé dans une journée. Et il atteint son but en abrégeant la vie du travailleur, de même qu’un agriculteur avide obtient de son sol un plus fort rendement en épuisant sa fertilité. »

 

« ‘‘L’essence’’ du poisson de rivière, c’est l’eau d’une rivière. Mais cette eau cesse d’être son ‘‘essence’’ et devient pour lui un milieu, désormais inadéquat, dès que l’industrie s’empare de cette rivière, dès qu’elle est polluée par des substances colorantes et d’autres détritus, dès que les navires à vapeur la sillonnent, dès qu’on détourne son eau dans des canaux où l’on peut priver le poisson de son milieu vital, par simple évacuation. »

« Le capital n'est pas seulement, comme dit Adam Smith, le pouvoir de commandement sur le travail d'autrui : mais il est essentiellement le pouvoir de commander un travail non payé. Toute plus-value, quelle qu'en soit la forme particulière - profit, intérêt, rente, etc. - est en substance la matérialisation d'un travail non payé. Tout le secret de la faculté prolifique du capital est dans ce simple fait qu'il dispose d'une certaine somme du travail d'autrui qu'il ne paie pas. »

« Un observateur perspicace : Depuis que la propriété existe sous forme d'actions, son mouvement et son transfert sont devenus le simple résultat d'un jeu sur le marché boursier, où les petits poissons sont dévorés par les requins et les moutons le sont par les loups de la Bourse. »

« Chacun doit chercher à vendre le plus cher possible et s'efforcer d'acquérir au plus bas prix. [...] dans toute vente se confrontent donc deux hommes ayants des intérêts absolument opposés. [...] Il s'ensuit d'abord  une défiance réciproque, puis la justification de cette défiance, l'emploi de moyens immoraux pour atteindre un but immoral. [...] Bref, le commerce, c'est la tromperie légale. »

« Nous avons dessiné en quelques traits la guerre industrielle que se livrent les capitalistes. Cette guerre a ceci de particulier qu'elle ne se gagne pas en recrutant, mais en congédiant les armées de travailleurs. Entre les généraux de l'industrie, les capitalistes, c'est à qui pourra congédier le plus de soldats. »

« Absolument à rejeter, c’est une "éducation populaire par l’Etat". Déterminer par une loi générale les ressources des écoles primaires, la qualification du personnel enseignant, les disciplines enseignées, ect., et – comme cela se fait aux Etats-Unis – faire surveiller par des inspecteurs d’Etat l’exécution de ces prescriptions légales, voilà qui est tout à fait autre chose que de faire de l’Etat l’éducateur du peuple ! Bien au contraire, il faut, au même titre, refuser au gouvernement et à l’Eglise toute influence sur l’école. […] c’est, au contraire, l’Etat qui a besoin d’une éducation bien rude, administrée par le peuple. »

« Les impôts sont l'existence de l'Etat dans son expression économique. Fonctionnaires et prêtres, soldats et danseuses d'opéra, maîtres d'école et sbires, musées grecs et tours gothiques, liste civile et annuaire militaire : la semence commune ou someillent,  tels des embryons, toutes ces existences fabuleuses, ce sont les... impôts. »

« Les impôts sont la base économique de la machine gouvernementale, et de rien d'autre. Dans l'Etat de l'avenir, tel qu'il existe en Suisse, cette revendication [de l'impôt sur le revenu] est quasiment satisfaite. L'impôt sur le revenu suppose les différentes sources de revenus des différentes classes sociales et, par conséquent, la société capitaliste. »

« L'état politique est vis-à-vis de la société civile dans un rapport aussi spiritualiste que le ciel par rapport à la terre. »

« C'est à la propriété privée moderne que correspond l'Etat moderne, dont les propriétaires privés ont fait  peu à peu l'achat au moyen des impôts, qui leur est dévolu complètement grâce au système des dettes publiques et dont l'existence dépend désormais entièrement, par le jeu de la hausse et des valeurs de la Bourse, du crédit commercial que les propriétaires privés, les bourgeois, lui accordent. Le seul fait qu'elle soit une classe [...] contraint la bourgeoisie à s'organiser à l'échelle [...] nationale, et à donner une forme générale à ses intérêts communs réduits à la moyenne. La propriété privée s'étant libérée de la communauté, l'Etat a acquis une existence particulière à côté et en dehors de la société civile ; mais il n'est rien de plus que la forme de l'organisation que les bourgeois sont forcés de se donner, tant à l'extérieur qu'à l'intérieur, pour garantir mutuellement leur propriété et leurs intérêts. »

« Sur le terrain de l'économie politique, la libre et scientifique recherche rencontre bien plus d'ennemis que dans ses autres champs d'exploration. La nature particulière du sujet qu'elle traite soulève contre elle et amène sur le champ de bataille les passions les plus vives, les plus mesquines et les plus haïssables du coeur humain, toutes les furies de l'intérêt privé. La Haute Eglise d'Angleterre, par exemple, pardonnera bien plus facilement une attaque contre trente-huit de ses trente-neuf articles de foi que contre un trente-neuvième de ses revenus. »

« L'analyse des formes économiques ne peut s'aider du microscope ou de réactifs fournis par la chimie ; l'abstraction est la seule force qui puisse lui servir d'instrument. »

« En économie politique, le salaire apparaît de prime abord comme la part proportionnelle qui revient au travail dans le produit. Salaire du travail et profit du capital s'y avantagent mutuellement et y sont donc dans le rapport le plus amical et apparemment le plus humain. On s'aperçoit, après coup, qu'ils sont dans le rapport le plus hostile, qu'ils sont en raison inverse l'un de l'autre. A première vue, la valeur semble être rationnellement déterminée par les frais de production d'un objet et par l'utilité sociale de cet objet. Par la suite, on s'aperçoit que la valeur est une détermination purement fortuite, qui n'a pas le moins du monde besoin d'être proportionnelle ni aux frais de production ni à l'utilité sociale. Le montant du salaire est de prime abord déterminé par un libre accord entre l'ouvrier libre et le capitaliste libre. Après coup, on s'aperçoit que l'ouvrier est contraint de laisser autrui fixer son salaire, tout comme le capitaliste est contraint de le fixer aussi bas que possible. La liberté des parties contractantes a fait place à la contrainte. Il en est de même du commerce et de toutes les autres conditions économiques. A l'occasion, les économistes sentent eux-même ces contradictions, et c'est l'analyse de celles-ci qui constitue le principal objet de leurs controverses. »

« C'est précisément en se basant là-dessus [la théorie malthusienne de la population] que les économistes ont démontré, depuis cinquante ans et plus, que le socialisme ne peut supprimer la misère qui est fondée dans la nature des choses, mais qu'il ne peut que la généraliser, la répandre d'un seul coup sur toute la surface de la société ! »

« Le socialisme vulgaire (et à sa suite, une fraction de la démocratie) a hérité des économistes bourgeois l'habitude de considérer et de traiter la distribution comme une chose indépendante du mode de production et de représenter pour cette raison le socialisme comme tournant essentiellement autour de la distribution. »

« La reconnaissance des droits de l'homme par l'Etat moderne n'a qu'une signification : la reconnaissance de l'esclavage par l'Etat antique. En effet, si la base naturelle de l'Etat antique est l'esclavage, celle de l'Etat moderne est la société bourgeoise, l'homme de la société bourgeoise, c'est-à-dire l'homme indépendant, rattaché aux autres hommes par le seul lien de l'intérêt privé et de l'aveugle nécessité naturelle, l'esclave du travail pour le gain, l'esclave de son propre besoin égoïste et du besoin égoïste d'autrui. Ce fondement naturel, l'Etat moderne l'a reconnu comme tel dans les droits universels de l'homme. » (Cf. l'article 17 de la déclaration des droits de l'homme et du citoyen de 1789 : "La propriété étant un droit inviolable et sacré, nul ne peut en être privé.")

« L'antagonisme de l'Etat représentatif démocratique et de la société bourgeoise accomplit l'antagonisme classique de la communauté publique et de l'esclavage. Dans le monde moderne, chacun est simultanément membre de l'esclavage et de la communauté. C'est justement l'esclavage de la société bourgeoise qui est en apparence la plus grande liberté, parce que c'est apparemment l'indépendance la plus accomplie de l'individu, qui prend pour sa liberté personnelle le mouvement effréné - libéré des entraves générales et des liens humains - des éléments aliénés de sa vie, comme par exemple, le mouvement de la propriété, de l'industrie, de la religion, ect., alors qu'en réalité il est l'accomplissement de sa servitude et de son inhumanité. »

« Les rapports de production bourgeois sont la dernière forme antagonique du processus social de la production. [...] Avec se système social c'est donc la préhistoire de la société humaine qui se clôt. »

« Ce qui distingue le communisme de tous les mouvements connus jusqu'ici, c'est qu'il bouleverse les fondements de tous les rapports de production et de commerce traditionnels et que, pour la première fois, il traite de manière consciente toutes les données naturelles préalables comme des créations des générations passées, en les dépouillant de leur caractère primitif et en les soumettant à la puissance des individus associés. C'est pourquoi son institution est essentiellement économique ; elle est l'établissement matériel des conditions de cette association. »

« La démocratie vulgaire (...) voit dans la République démocratique le millenium et (...) ne soupçonne guère que c'est précisément sous cette forme ultime de l'Etat de la société bourgeoise que devra se livrer la bataille définitive entre les classes. »

« Toute révolution dissout l'ancienne société ; en ce sens, elle est sociale. Toute révolution renverse l'ancien pouvoir ; en ce sens, elle est politique [...] La révolution en tant que telle - le renversement du pouvoir établi et la dissolution des conditions anciennes - est un acte politique. Or, sans révolution le socialisme ne peut devenir réalité. Cet acte politique lui est nécessaire dans la mesure où il a besoin de détruire et de dissoudre. »

« C’est précisément en raison de cette opposition entre l’intérêt particulier et l’intérêt commun que celui-ci prend, en tant qu’Etat, une configuration autonome, détachée des intérêts réels, individuels et collectifs (…), il s’ensuit (…) que toute classe qui aspire à la domination – même si cette domination a pour condition, comme c’est le cas pour le prolétariat, l’abolition de toute l’ancienne forme de société et de la domination en général – doit d’abord s’emparer du pouvoir politique afin de présenter, elle aussi, son intérêt comme l’intérêt général, ce à quoi elle est contrainte dès le début. »

« Les classes moyennes deviennent révolutionnaires lorsqu'elles se voient exposées à tomber bientôt dans la condition des prolétaires. »

« Le communisme n'est pour nous ni un état qui doit être créé, ni un idéal sur lequel la réalité devra se régler. Nous appelons communisme le mouvement réel qui abolit l'état actuel. »

« L'anticipation doctrinale et nécessairement immaginaire du programme d'action pour une révolution future ne fait que nous détourner du combat présent. (...) La compréhension scientifique de la décomposition - inévitable et de plus en plus visible - de l'ordre social dominant et la haine grandissante des masses contre les vieux fantômes au pouvoir, en même temps que le développement gigantesque des moyens de production, tout cela est une garantie qu'au moment où une véritable révolution prolétarienne éclatera, on verra surgir également les conditions (certes peu idylliques) dans lesquelles elle réalisera ses mesures immédiates les plus urgentes. »

« La société communiste [...] n'est pas celle qui s'est développée sur ses bases propres, mais au contraire, celle qui vient d'émerger de la société capitaliste, c'est donc une société qui, à tous les égards, économique, moral, intellectuel, porte encore les stigmates de l'ancien ordre où elle a été engendrée. »

Aux ouvriers : « Vous aurez à traverser quinze, vingt, cinquante ans de guerres civiles et de guerres entre peuples, non seulement pour changer les rapports existants, mais pour vous changer vous-mêmes et vous rendre capables d'exercer le pouvoir politique. »

 

« En vérité, ce qui révèle la grande démoralisation de certains écrivains communistes, c'est qu'ils choisissent des adversaires économiquement et philosophiquement instruits, et qu'en revanche, ils n'ont pas de réponse pour les "humbles" trouvailles du grossier bon sens, auquel ils devraient avant tout apprendre les notions élémentaires sur les conditions économiques de la société bourgeoise existante, afin d'en pouvoir discuter avec lui par la suite. »

Lénine

« Les hommes ont toujours été et seront toujours en politique les dupes naïves des autres et d'eux-mêmes, tant qu'ils n'auront pas appris, derrière les phrases, les déclarations et les promesses morales, religieuses, politiques et sociales, à discerner les intérêts de telles ou telles classes. »

« Dans une société fondée sur le pouvoir de l'argent, tandis que quelques poignées de riches ne savent être que des parasites, il ne peut y avoir de "liberté", réelle et véritable. »

« Le capitalisme en général et l'impérialisme en particulier font de la démocratie une illusion ; et cependant le capitalisme engendre des tendances démocratiques au sein des masses, fonde des institutions démocratiques, aggrave l'antagonisme entre l'impérialisme, négateur de la démocratie, et les masses qui aspirent à la démocratie. »

« Partout, à chaque pas, on se heurte aux problèmes que l'humanité serait à même de résoudre immédiatement. Le capitalisme l'en empêche. Il a accumulé des masses de richesses, et il a fait des hommes les esclaves de cette richesse. Il a résolu les problèmes les plus difficiles en matière de technique, et il a stoppé la réalisation de perfectionnements techniques en raison de la misère et de l'ignorance de millions d'habitants, en raison de l'avarice stupide d'une poignée de millionnaires. »

« Ce qui caractérisait l'ancien capitalisme, où régnait la libre concurrence, c'était l'exportation des marchandises. Ce qui caractérise le capitalisme actuel, où règnent les monopoles, c'est l'exportation des capitaux. »

« L’union personnelle des banques et de l'industrie est complétée par l’union personnelle des unes et des autres avec le gouvernement. »

« Mais les faits monstrueux touchant la monstrueuse domination de l'oligarchie financière sont tellement patents que, dans tous les pays capitalistes, aussi bien en Amérique qu'en France et en Allemagne, est apparue une littérature qui, tout en professant le point de vue bourgeois, brosse néanmoins un tableau à peu près véridique, et apporte une critique - évidemment petite-bourgeoise - de l'oligarchie financière. »

« Le propre du capitalisme est, en règle générale, de séparer la propriété du capital de son application à la production; de séparer le capital-argent du capital industriel ou productif; de séparer le rentier, qui ne vit que du revenu qu'il tire du capital-argent, de l'industriel, ainsi que de tous ceux qui participent directement à la gestion des capitaux. L'impérialisme, ou la domination du capital financier, est ce stade suprême du capitalisme où cette séparation atteint de vastes proportions. La suprématie du capital financier sur toutes les autres formes du capital signifie l'hégémonie du rentier et de l'oligarchie financière; elle signifie une situation privilégiée pour un petit nombre d'Etats financièrement "puissants", par rapport a tous les autres. »

« Les formes d'Etats bourgeois sont extrêmement variées, mais leur essence est une : en dernière analyse, tous ces Etats sont, d'une manière ou d'une autre, mais nécessairement, une dictature de la bourgeoisie. Le passage du capitalisme au communisme ne peut évidemment manquer de fournir une grande abondance et une large diversité de formes politiques, mais leur essence sera nécessairement une : la dictature du prolétariat. »

« L’unité du prolétariat à l’époque de la révolution sociale, ne peut être réalisée que par le parti  révolutionnaire extrême, le parti du marxisme, que par une lutte implacable contre tous les autres partis. »

« Sans théorie révolutionnaire, pas de mouvement révolutionnaire… Seul un parti guidé par une théorie d’avant-garde peut remplir le rôle de combattant d’avant-garde. »

« Dans les terres ou la population de petits propriétaires prédomine sur la population purement prolétarienne, la différence entre le révolutionnaire prolétarien et le révolutionnaire petit-bourgeois se fera inévitablement sentir et se fera de temps en temps sentir très brusquement... L'origine sociale de tels types est le petit propriétaire, qui a été  poussé à la frénésie par les horreurs de la guerre, par la ruine soudaine, par les supplices sans précédent de la famine et la dévastation, lequel... recherchant une sortie, cherchant le sauvetage, place sa confiance dans le prolétariat et le soutient un moment et ensuit se laisse aller au  désespoir. Nous devons clairement comprendre et nous rappeler fermement le fait que le socialisme ne peut pas être construit sur une telle base  sociale. La seule classe qui peut diriger les travailleurs et les exploités est la classe qui suit inébranlablement son chemin... Ce dont  nous avons besoin est l'avance stable de bataillons de prolétaires de fer. »

« Le bolchevisme existe comme courant de la pensée politique et comme parti politique depuis 1903. Seule l'histoire du bolchevisme, tout au long de son existence, peut expliquer de façon satisfaisante pourquoi il a pu élaborer et maintenir, dans les conditions les plus difficiles, la discipline de fer indispensable à la victoire du prolétariat. »

« Il est évidemment très "difficile" de vaincre, sous la domination de la bourgeoisie, les habitudes bourgeoises dans notre propre parti, c'est-à-dire dans le parti ouvrier : il est "difficile" de chasser du parti les chefs parlementaires de toujours, irrémédiablement corrompus par les préjugés bourgeois ; il est "difficile" de soumettre à la discipline prolétarienne un nombre strictement nécessaire (même très limité) d'hommes venus de la bourgeoisie ; il est "difficile" de créer dans le parlement bourgeois une fraction communiste par­faitement digne de la classe ouvrière ; il est "difficile" d'obtenir que les parlementaires communistes ne se laissent pas prendre aux hochets du parlementarisme bourgeois, mais s'emploient à un travail substantiel de propagande, d'agitation et d'organisation des masses. Tout cela est "difficile", c'est certain. Ça a été difficile en Russie, et c'est infiniment plus difficile encore en Europe occidentale et en Amérique, où la bourgeoisie est beaucoup plus forte, plus fortes les traditions démocratiques bourgeoises et ainsi de suite. »

« Nous ne vivons pas seulement dans un Etat, mais dans un système d'Etats, et l'existence de la République Soviétique à côté d'Etats impérialistes est impensable pendant une longue période. En fin de compte, l'un ou l'autre doit l'emporter. Et avant que cette fin arrive, un certain nombre de terribles conflits entre la République Soviétique et les Etats bourgeois est inévitable. » 

« Le problème se pose uniquement ainsi : idéologie bourgeoise ou idéologie socialiste. Il n’y a pas de milieu… C’est pourquoi tout rapetissement de l’idéologie socialiste, tout éloignement vis-à-vis de cette dernière implique un renforcement de l’idéologie bourgeoise. »

 « En ce qui me concerne, je suis aussi un ‘‘chercheur’’ en philosophie. Savoir : dans ces notes [Matérialisme et empiriocriticisme] je me suis donné pour tâche de rechercher ce qui fait butter les gens qui nous offrent sous couleur de marxisme quelque chose d’incroyablement incohérent, confus et réactionnaire. »

«  il y a une volonté, il y a un chemin. »

« Pourquoi un ministre devrait-il être payé plus qu'un ouvrier ou qu'un balayeur ? »

« Le communisme, c'est le pouvoir des soviets plus l'électrification du pays. »

« Un imbécile peut poser à lui seul dix fois plus de questions que dix sages ensemble ne pourraient en résoudre. »

Staline

« Les traits principaux et les dispositions de la loi économique fondamentale du capitalisme actuel pourraient être formulés à peu près ainsi : assurer le maximum de profit capitaliste en exploitant, en ruinant, en appauvrissant la majeure partie de la population d'un pays donné ; en asservissant et en dépouillant de façon systématique les peuples des autres pays, notamment ceux des pays arriérés ; enfin, en déclenchant des guerres et en militarisant l'économie nationale en vue d'assurer le maximum de profits. On dit que le profit moyen pourrait néanmoins, dans les conditions actuelles, amplement suffire au développement capitaliste. C'est faux. Le profit moyen, c'est la limite inférieure de la rentabilité, au-dessous de laquelle la production capitaliste devient impossible. Mais il serait ridicule de penser que les brasseurs d'affaires de l'actuel capitalisme monopoliste, en s'emparant des colonies, en asservissant les peuples et on déclenchant des guerres, entendent ne s'assurer qu'un profit moyen. Non, ce n'est pas le profit moyen, ni le surprofit qui ne représente en règle générale qu'une certaine majoration du profit moyen, mais le maximum de profit qui constitue la force motrice du capitalisme de monopole. C'est la nécessité de réaliser le maximum de profits qui pousse le capitalisme de monopole à des actes hasardeux comme l'asservissement et le pillage systématique des colonies et des autres pays arriérés, la transformation des pays indépendants en pays dépendants, l'organisation de nouvelles guerres qui sont pour les brasseurs d'affaires du capitalisme actuel le meilleur "business" leur permettant de tirer le maximum de profit ; enfin, les efforts tentés pour conquérir la domination économique mondiale. »

« Il faut regarder la victoire du fascisme en Allemagne, non seulement comme un signe de faiblesse de la classe ouvrière et le résultat des trahisons perpétrées contre celle-ci par la social-démocratie qui a frayé la route au fascisme. Il faut la considérer également comme un signe de faiblesse de la bourgeoisie, comme un signe montrant que cette dernière n'est plus en état d'exercer son pouvoir au moyen des anciennes méthodes de parlementarisme et de démocratie bourgeoise, ce qui l'oblige à recourir, dans sa politique intérieure, aux méthodes de domination par la terreur, comme un signe prouvant qu'elle n'a plus, la force de trouver une issue à la situation actuelle sur la base d’une politique extérieure de paix, ce qui l'oblige à recourir à la politique de guerre. » (1934)

« Nous retardons de cinquante à cent ans sur les pays avancés. Nous devons parcourir cette distance en dix ans. Ou nous le ferons, ou nous serons broyés. » (1931)

« ... quand les éléments capitalistes sont anéantis, et les pauvres affranchis de l'exploitation, la tâche des léninistes n'est pas de fixer, de maintenir la pauvreté et les pauvres, les conditions qui les engendraient ayant été supprimées, mais de supprimer la pauvreté et d'élever les pauvres au niveau d'une vie d'aisance. Il serait stupide de croire que le socialisme puisse être édifié sur la base de la misère et des privations, en restreignant les besoins personnels et en abaissant le niveau de vie des hommes au niveau de vie des couches pauvres, lesquelles d'ailleurs ne veulent plus elles-mêmes rester pauvres et marchent à grandes enjambées vers l'aisance. Qui a besoin d'un pareil socialisme, s'il est permis de l'appeler ainsi ? Ce ne serait pas du socialisme, mais une caricature du socialisme. Le socialisme ne peut être édifié que si les forces productives de la société se développent vigoureusement ; s'il y a abondance de produits et de marchandises ; quand les travailleurs mènent une vie aisée et que la culture monte impétueusement. Car le socialisme, le socialisme marxiste, ne signifie pas compression des besoins individuels, mais leur extension et leur complet épanouissement ; non point limitation ni refus de les satisfaire, mais satisfaction pleine et entière de tous les besoins des travailleurs hautement cultivés. »

« Il faut, […], assurer un progrès culturel de la société qui permette à tous ses membres de développer harmonieusement leurs aptitudes physiques et intellectuelles, afin qu'ils puissent recevoir une instruction suffisante et devenir des artisans actifs du développement social ; qu'ils puissent choisir librement une profession sans être rivés pour toujours, en raison de la division existante du travail, à une profession déterminée. Que faut-il pour cela ? Il serait erroné de croire qu'un progrès culturel aussi important des membres de la société est possible sans de sérieuses modifications dans la situation actuelle du travail. Pour cela, il faut avant tout réduire la journée de travail au moins à 6 heures, puis à 5. Ceci est indispensable afin que tous les membres de la société aient les loisirs nécessaires pour recevoir une instruction complète. Il faut, pour cela, introduire ensuite l'enseignement polytechnique obligatoire, indispensable pour que les membres de la société puissent choisir librement une profession et ne soient pas rivés pour toujours à une profession déterminée. Pour cela, il faut encore améliorer radicalement les conditions de logement et augmenter le salaire réel des ouvriers et des employés au minimum du double, sinon davantage, d'une part en relevant directement le salaire en espèces, d'autre part et surtout, en pratiquant la baisse systématique du prix des objets de grande consommation. Telles sont les conditions essentielles qui prépareront le passage au communisme. C'est seulement lorsque toutes ces conditions préalables, prises dans leur ensemble, auront été réalisées, qu'on pourra espérer qu'aux yeux des membres de la société le travail a cessé d'être une corvée, pour devenir "le premier besoin de l'existence" (Marx) ; que "le travail, au lieu d'être un fardeau, sera une joie" (Engels) ; que la propriété sociale sera considérée par tous les membres de la société comme la base immuable et intangible de l'existence de la société. C'est seulement lorsque toutes ces conditions préalables, prises dans leur ensemble, auront été réalisées, qu'on pourra passer de la formule socialiste : "de chacun selon ses capacités, à chacun selon son travail", à la formule communiste : "de chacun selon ses capacités, à chacun selon ses besoins". Ce sera le passage intégral d'une économie, l'économie du socialisme, à une autre économie, économie supérieure, l'économie du communisme. »

« Mais pour avoir développé les forces productives dans des proportions gigantesques, le capitalisme s'est empêtré dans des contradictions insolubles pour lui. En produisant des quantités de plus en plus grandes de marchandises et en en diminuant les prix, le capitalisme aggrave la concurrence, ruine la masse des petits et moyens propriétaires privés, les réduit à l'état de prolétaires et diminue leur pouvoir d'achat ; le résultat est que l'écoulement des marchandises fabriquées devient impossible. En élargissant la production et en groupant dans d'immenses fabriques et usines des millions d'ouvriers, le capitalisme confère au processus de production un caractère social et mine par-là même sa propre base ; car le caractère social du processus de production exige la propriété sociale des moyens de production ; or, la propriété des moyens de production demeure une propriété privée, capitaliste, incompatible avec le caractère social du processus de production. Ce sont ces contradictions inconciliables entre le caractère des forces productives et les rapports de production qui se manifestent dans les crises périodiques de surproduction ; les capitalistes, faute de disposer d'acheteurs solvables à cause de la ruine des masses dont ils sont responsables eux-mêmes, sont obligés de brûler des denrées, d'anéantir des marchandises toutes prêtes, d'arrêter la production, de détruire les forces productives, et cela alors que des millions d'hommes souffrent du chômage et de la faim, non parce qu'on manque de marchandises, mais parce qu'on en a trop produit. Cela signifie que les rapports de production capitalistes ne correspondent plus à l'état des forces productives de la société et sont entrés en contradiction insoluble avec elles. Cela signifie que le capitalisme est gros d'une révolution, appelée à remplacer l'actuelle propriété capitaliste des moyens de production par la propriété socialiste. Cela signifie qu'une lutte de classes des plus aiguës entre exploiteurs et exploités est le trait essentiel du régime capitaliste. »

« J'ai toujours professé et je continue à professer l'opinion exprimée par Lénine suivant laquelle, dans la période de la victoire du socialisme dans le monde entier, quand le socialisme s'affirmera et entrera dans les moeurs, les langues nationales devront infailliblement se fondre en une seule langue commune qui ne sera naturellement ni grande-russienne ni allemande, qui sera une langue nouvelle. »

« En effet  pourquoi le C.P.S.U. (B) exprime tant de méfiance  envers l'opposition ? La raison en est que l'opposition a eu l'intention de remplacer le Léninisme par le Trotskisme... 'améliorer' le Léninisme au moyen du Trotskisme. Mais le Parti veut rester fidèle au Léninisme, malgré tous les artifices divers de tous ces faux aristocrates dans le Parti. C'est la cause première pourquoi le Parti, qui a fait trois révolutions, a trouvé nécessaire de tourner son dos sur Trotsky et sur l'opposition dans l'ensemble. »

« Certains camarades affirment qu'étant donné les nouvelles conditions internationales, après la deuxième guerre mondiale, les guerres entre pays capitalistes ne sont plus inévitables. Ils estiment […] que les Etats-Unis d'Amérique se sont suffisamment soumis les autres pays capitalistes pour les empêcher de se faire la guerre et de s'affaiblir mutuellement ; que les hommes avancés du capitalisme sont assez instruits par l'expérience des deux guerres mondiales, qui ont porté un sérieux préjudice à l'ensemble du monde capitaliste, pour se permettre d'entraîner à nouveau les pays capitalistes dans une guerre entre eux ; que, de ce fait, les guerres entre pays capitalistes ne sont plus inévitables. Ces camarades se trompent. Ils voient les phénomènes extérieurs affleurant à la surface, mais ils n'aperçoivent pas les forces profondes qui, bien qu'agissant momentanément de façon invisible, n'en détermineront pas moins le cours des événements. En apparence, la "sérénité" règne partout : les Etats-Unis d'Amérique ont réduit à la portion congrue l'Europe occidentale, le Japon et les autres pays capitalistes ; l'Allemagne (de l'Ouest), la Grande-Bretagne, la France, l'Italie, le Japon, tombés dans les griffes des U.S.A., exécutent docilement leurs injonctions. Mais on aurait tort de croire que cette "sérénité" puisse se maintenir "pour l'éternité" ; que ces pays supporteront sans fin la domination et le joug des Etats-Unis d'Amérique ; qu'ils n'essaieront pas de s'arracher du joug américain pour s'engager sur le chemin de l'indépendance. […] Pour supprimer l'inévitabilité des guerres, il faut détruire l'impérialisme. »

« Il faut démolir et rejeter loin de nous la théorie pourrie selon laquelle, à chaque pas que nous faisons en avant, la lutte de classe, chez nous, devrait, prétend-on s'éteindre de plus en plus ; qu'au fur et à mesure de nos succès, l'ennemi de classe s'apprivoiserait de plus en plus. C'est non seulement une théorie pourrie, mais une théorie dangereuse, car elle assoupit nos hommes, elle les fait tomber au piège et permet à l'ennemi de classe de se reprendre, pour la lutte contre le pouvoir des Soviets. [...] Au contraire, plus nous avancerons, plus nous remporterons de succès et plus la fureur des débris des classes exploiteuses en déroute sera grande, plus ils recourront vite aux formes de lutte plus aiguës, plus ils nuiront à l'Etat soviétique, plus ils se raccrocheront aux procédés de lutte les plus désespérés, comme au dernier recours d'hommes voués à leur perte. » (1937)

« Le principal danger est représenté par la déviation que l’on a cessé de combattre et à laquelle on a ainsi permis de se développer jusqu’aux proportions d’un danger pour l’Etat. »

« La victoire de la déviation de droite dans notre Parti donnerait libre cours aux forces du capitalisme, minerait les positions révolutionnaires du prolétariat et augmenterait les chances de restauration du capitalisme dans notre pays. »

« On ne saurait admettre qu’il y ait dans l’état-major de la classe ouvrière des sceptiques, des opportunistes, des capitulards et des traîtres. On ne peut considérer comme un hasard le fait que les trotskistes, les boukhariniens et les nationalistes bourgeois sont devenus des agents des services de renseignement étrangers. C’est de l’intérieur que les forteresses s’enlèvent le plus facilement. »

« On peut reconnaître pour règle générale, qu’aussi longtemps que les bolcheviks conserveront leur liaison avec les grandes masses du peuple, ils seront invincibles. Et au contraire, il suffit que les bolcheviks se détachent des masses et rompent leur liaison avec elles, il suffit qu’ils se couvrent de la rouille bureaucratique, pour qu’ils perdent toute leur force et se transforment en une nullité. La mythologie des grecs de l’antiquité comptait un héros célèbre, Antée, qui était selon la mythologie, le fils de Poséidon, dieu de la mer, et de Gê, déesse de la terre. Il était particulièrement attaché à sa mère, qui lui avait donné le jour, qui l’avait nourri et élevé. Il n’y avait point de héros qu’Antée ne pût vaincre. Il passait pour un héros invincible. Qu’est ce qui faisait sa force ? C’était que chaque fois qu’en combattant un adversaire il était en difficulté, il touchait la terre, sa mère, qui lui avait donné le jour et qui l’avait nourri, et il reprenait des forces. Mais il avait pourtant un point faible : c’était le danger d’être d’une façon ou d’une autre détaché de la terre. Ses ennemis tenaient compte de cette faiblesse et guettaient Antée. Et il se trouva un ennemi qui profitât de cette faiblesse et vainquit Antée. Ce fût hercule. Mais comment réussit-il à le vaincre ? Il l’arracha de terre, le souleva en l’air, et l’empêchant de prendre contact avec le sol, il l’étouffa. Je pense que les bolcheviks nous rappellent le héros de la mythologie grecque, Antée. De même qu’Antée, ils sont forts parce qu’ils sont liés à leur mère, aux masses qui leur ont donné naissance, les ont nourris et les ont éduqués. Et aussi longtemps qu’ils restent attachés à leur mère, au peuple, ils ont toutes les chances de rester invincibles. Là est le secret de l’invincibilité de la direction bolchevique. »

Enver Hoxha

« Le révisionnisme Khrushcheviste en Union soviétique a subi plusieurs étapes, en conformité avec lequel ses formes, ses  méthodes et sa tactique de lutte et l'action pour effectuer en pratique son cours anti-marxiste et déloyal et le camoufler, ont aussi changés (...)

Dans le domaine idéologique les révisionnistes ont remplacé les idées et la ligne cohérente marxiste-léniniste de Staline sur toutes les questions fondamentales avec les idées et la ligne anti-marxiste du  révisionnisme moderne. Les opportunistes et Trotskistes divers, Bukharinistes et les ennemis Zinovievistes, les nationalistes et les autres, en Union soviétique ont été proclamés comme 'les victimes de Staline' et ont été  placés sur le piédestal des 'martyrs' et des 'héros'... Ils ont lancé le slogan d'unité avec les social-démocrates à l'échelle nationale et internationale 'dans la lutte commune pour le socialisme,' et la voie a été pavée pour le rapprochement complet idéologique, politique et organisationnel et la fusion des partis communistes avec les partis sociaux-démocrates (...)

Dans le domaine politique Khrushchev et son groupe ont sali et ont renoncé à la théorie marxiste-léniniste et à la pratique de la lutte des classes et à la dictature du prolétariat, l'appelant 'une altération staliniste' et proclamant la période entière historique de la direction de Staline 'une période sombre, anti-démocratique, une période des violations de la légalité socialiste, de terreur et de meurtres, de prisons et de camps de concentration.' La route a été ainsi ouverte pour la liquidation de la dictature du prolétariat et pour son remplacement par la dictature bureaucratique et contre-révolutionnaire de la nouvelle aristocratie 'socialiste' qui est née et se développait, tout cela étant couvert de slogans trompeurs de 'démocratisation' et de 'la restauration de la liberté et  la justice socialiste' prétendument 'perdue et  maintenant regagnée.'

Dans le domaine économique, les Khrushchevistes ont déclaré comme faux et incorrect la ligne de Staline et les méthodes de développement et la gestion de l'économie socialiste dans toutes les branches, particulièrement dans celui de l'agriculture, et ont rejeté les directives de Staline sur la nouvelle amélioration et le développement des relations socialistes de production dans la période historique de la transition du socialisme au communisme et, cela sous le prétexte de surmonter  'la stagnation'  de l'économie et les difficultés prétendument créées suite à la ligne 'dogmatique' de  Staline, entreprise par une série de 'réformes' qui ont frayé la voie à la dégénération graduelle de l'ordre socialiste économique et à l'opération non contrôlée des lois économiques du capitalisme. (...)

Malgré le fait que pas tous les communistes et le prolétariat en Union soviétique voient que le Parti communiste actuel de l'Union soviétique n'a rien en commun avec le parti Bolchevique de Staline-Lénine, le bolchevisme est toujours vivant en Union soviétique et les révolutionnaires Soviétiques Bolcheviques ne seront pas défaits face à la tragédie que la terre des Soviets vit en ce moment, mais ils reconstitueront les grandes traditions de la Révolution Octobre, des temps héroïques de Lénine et le Staline. Et la seule route possible pour cela est  la récréation d'un parti Marxiste-Léniniste-Staliniste révolutionnaire, qui doit prendre en  mains la bannière de la lutte pour le renversement de la clique de révisionnistes et la restauration de la dictature du prolétariat, pour que l'Union soviétique revienne en arrière sur la route du communisme. » (1969)

 

« Le Parti du Travail d'Albanie estime que l'impérialisme, et au premier chef l'impérialisme américain, n'a changé ni de peau, ni de nature. Il est agressif, et il demeurera tel, même s'il ne lui reste qu'une seule dent... Il est capable de précipiter le monde dans une guerre. Aussi insistons-nous pour bien faire comprendre aux peuples que la seule garantie absolue contre une guerre mondiale est le triomphe du socialisme dans le monde entier ou pour le moins dans la majeure partie des pays du monde ». (Discours prononcé à la Conférence des partis communistes et ouvriers à Moscou, novembre 1960. ACP.)

 

« Qui ne voit pas cela est aveugle, qui le voit mais le cache est un traître au service de l'impérialisme ». (Ibid.)

 

« La coexistence pacifique entre deux systèmes opposés ne veut pas dire, comme le prétendent les révisionnistes modernes, renonciation à la lutte de classes. Au contraire, la lutte de classes doit se poursuivre ; la lutte politique et idéologique contre l'impérialisme, contre l'idéologie bourgeoise et l'idéologie révisionniste, doit se renforcer toujours davantage. Tout en luttant conséquemment pour l'établissement de la coexistence pacifique léniniste, sans consentir aucune concession de principe à l'impérialisme, il importe de développer plus avant la lutte de classes dans les pays capitalistes, de même que le mouvement de libération nationale des peuples des pays coloniaux et dépendants ». (Ibid.)

 

« ... Que personne ne s'imagine que parce que l'Albanie est un petit pays, et le Parti du Travail d'Albanie un petit parti, ils vont suivre les instructions de qui que ce soit, s'ils sont convaincus qu'il est dans l'erreur... Le droit de dire notre mot nous a été donné par le marxisme-léninisme, et ce droit, personne ne peut nous en priver, que ce soit par des pressions politiques ou économiques, par des menaces, ou en nous gratifiant de certaines épithètes. » (Ibid.)

 

« Pour les partis marxistes-léninistes, il est clair comme le jour que non seulement la liquidation de l'Etat socialiste, mais même le moindre affaiblissement des organes de la dictature du prolétariat, la libéralisation de celle-ci, équivaudraient à un suicide pour nos pays socialistes. Cela a été confirmé une nouvelle fois et on ne peut mieux par la triste expérience de la contre-révolution hongroise ». (Rapport au IVe Congrès du PTA. Le IVe Congrès du PTA, pp. 155-156.)

 

« Sans démasquer impitoyablement le révisionnisme... on ne peut démasquer comme il se doit l'impérialisme. » (Ibid., p. 159.)

 

Pour toutes ces raisons, le Congrès recommandait :

 

« que la lutte contre le révisionnisme soit poursuivie et encore intensifiée jusqu'à la destruction idéologique et politique totale de celui-ci. Tout en luttant avec résolution contre le révisionnisme en tant que principal danger, le Parti doit combattre aussi toute manifestation de dogmatisme et de sectarisme. » (Résolution du IVe Congrès du PTA. Le IVe Congrès du PTA, p. 315.)

 

« L'histoire du mouvement communiste international prouve que celui-ci est passé tantôt de l'unité à la scission et tantôt de la scission à une unité nouvelle, sur une base nouvelle et plus élevée. » (Rapport d'activité du CC du PTA, présenté au Ve Congrès du PTA, le 1er novembre 1966. Tirana, 1967, 2e éd. fr., p. 207.)

 

Le Parti du Travail d'Albanie avait précisément en vue cette loi objective, lorsqu'il déclarait fermement que :

 

« l'unité dans le mouvement communiste et dans le camp socialiste serait rétablie, mais qu'elle le serait par les marxistes-léninistes, sans révisionnistes et sans traîtres, et dans une lutte résolue contre eux. » (Ibid., p. 243.)

 

« Comment un parti marxiste-léniniste peut-il craindre les masses, leur voix, leurs critiques ? Le parti qui les craint ne peut pas se considérer un parti marxiste-léniniste. Ce n'est jamais le Parti qui a peur des masses, ce sont certains individus, certains membres du Parti, certains fonctionnaires de l'Etat, ce sont les bureaucrates qui les craignent, ce sont eux qui se couvrent de l'autorité du Parti et du Pouvoir pour étouffer la voix des masses. Il nous faut écraser ces éléments et cela doit être fait de manière révolutionnaire à la fois par le Parti et par les masses ». (La révolutionnarisation ultérieure du Parti et du Pouvoir, 6 février 1967. Tirana, 1967, pp. 39-40.)

  

Les manifestations de sectarisme ont surtout eu pour origine l'étroitesse des points de vue et la présomption d'un certain nombre de communistes d'origine petite-bourgeoise, paysanne et artisanale. Les manifestations de dogmatisme ont eu leur source : dans l'emprunt à l'expérience d'autres pays sans l'adapter aux conditions intérieures et sans la considérer d'un œil critique ; dans l'insuffisante préparation théorique et dans le bas niveau d'instruction d'un bon nombre de communistes. (Conclusion de l'Histoire du PTA – point 14)

Ernesto Che Guevara

« On doit être marxiste de la même manière que l’on est newtonien en physique, ou ‘pasteurien’ en biologie. (...) Le mérite de Marx est d’avoir effectué un bond qualitatif dans l’histoire de la philosophie sociale. Il interprète l’histoire, explique sa dynamique et prévoit l’avenir. En outre, il va plus loin que son simple devoir scientifique, il formule un concept révolutionnaire : il ne suffit pas de comprendre la nature des choses, il est aussi nécessaire de les modifier. L’homme cesse d’être l’esclave et l’instrument de l’histoire pour devenir l’architecte de son propre avenir. »

« Le Parti est une organisation d’avant-garde. Les meilleurs travailleurs sont amenés à y adhérer par leurs camarades. Il constitue une minorité, mais en raison des qualités de ses cadres, il dispose d’une grande autorité. Il représente notre aspiration que se constitue un parti de masse, mais uniquement lorsque les masses auront atteint le niveau de développement de l’avant-garde. En d’autres mots, lorsqu’elles auront été formées au communisme. Et c’est vers cette éducation que s’oriente notre travail. Le Parti est l’exemple vivant, ses cadres doivent être un exemple de dévouement et de sacrifice, par leurs efforts, ils doivent amener les masses à remplir leur tâche révolutionnaire. Cela requiert des années de lutte acharnée contre les difficultés inhérentes à la construction (du socialisme), contre les ennemis de classe, contre les abus du passé, contre l’impérialisme. »

« C’est le petit père Staline qui m’a amené au communisme et personne ne viendra me dire que je ne puis lire Staline. Je l’ai lu à une époque où il était très mal vu de le lire. C’était une autre époque. Et parce que je ne suis déjà pas très malin, et qu’en plus je suis un cabochard, je continue à le lire aujourd’hui encore ; dans cette période nouvelle, maintenant qu’il est encore plus mal vu de le lire. Et tant à l’époque qu’aujourd’hui, je découvre chez Staline toute une série de choses qui sont très bonnes. Il convient de considérer Staline à partir du cadre historique dans lequel il évolue, il ne faut pas se contenter de le considérer comme l’une ou l’autre brute, mais au sein de ce cadre historique particulier. »

« C’est dans ce que l’on a appelé les erreurs de Staline que réside la différence entre un comportement révolutionnaire et un comportement révisionniste. Il (Staline) comprend le danger des rapports (de marché) mercantilistes et essaie d’en sortir progressivement en brisant l’opposition. La nouvelle direction (Khrouchtchev) par contre cède aux impulsions de la superstructure et place l’accent sur l’activité mercantile. »

« Là où on applique la loi de la valeur, on introduit en fraude le capitalisme. »

« Si le communisme ne devait pas conduire à la création d'un homme nouveau, il n'aurait aucun sens. »

« Dans une révolution, on doit triompher ou mourir. »

« Soyez réalistes : demandez l'impossible. »

Communistes et autres

« Le grand problème de la production capitaliste n'est plus de trouver des producteurs et de décupler leurs forces mais de découvrir des consommateurs, d'exciter leurs appétits et de leurs créer des besoins factices. » Paul Lafargue

« J'aime ceux qui n'ont en partage que leur rage et leur dégoût. Ceux-là n'ont pas besoin d'espoir pour se battre. J'aime ceux qui habillent leur rage et leur dégoût du manteau glacé de la raison. Ceux-là n'ont pas besoin de chance pour l'emporter. J'aime ceux qui vêtent la raison des fleurs éparpillées de leurs rêves. Ceux-là n'ont pas besoin de dieux pour bâtir. J'ai assez des cruautés que j'ai vues, des bêtises auxquelles j'ai assisté, des tristesses qui ont passé près de moi, pour savoir que le monde est mal fait, et je le lui dirai, au premier jour, à coups de fusil... Pas d'enthousiasme de commande, non ! Mais la fièvre du bien et l'amour du combat ! » Jules Vallès  (Journaliste communard, dit "l'insurgé")

Hô Chi Minh en 1946, répondant à un journaliste qui s'inquiétait du sous armement des partisans vietnamiens dans la guerre impérialiste d'Indochine contre la France : « L'esprit de l'homme est plus fort que ses propres machines... Ce sera une guerre entre un tigre et un éléphant. Si jamais le tigre s'arrête, l'éléphant le transpercera de ses puissantes défenses. Seulement le tigre ne s'arrêtera pas. Il se tapit dans la jungle pendant le jour pour ne sortir que la nuit. Il s'élancera sur l'éléphant et lui arrachera le dos par grands lambeaux puis il disparaîtra à nouveau dans la jungle obscure. Et lentement l'éléphant mourra d'épuisement et d'hémorragie. Voilà ce que sera la guerre d'Indochine. »

« Le prix de l'homme baisse quand il n'a plus l'usage de sa liberté. » Chi Minh  

« L’histoire du parti communiste Bolchevik de l’URSS est la meilleure synthèse et le meilleur bilan du mouvement communiste mondial des cent dernières années. C’est le modèle de l’union de la théorie et de la pratique, l’unique modèle achevé disponible actuellement dans le monde. En étudiant comment Lénine et Staline ont associé la vérité universelle du marxisme à la pratique concrète de l’Union soviétique et ont, sur cette base, développé le marxisme, nous comprendrons comment nous devons travailler chez nous en Chine. » Mao Tsé-Toung, Réformons nos études, mai 1941.

« Un proverbe chinois qualifie l'action de certains sots en disant qu'«ils soulèvent une pierre pour se la laisser retomber sur les pieds». Les réactionnaires de tous les pays sont justement de ces sots. Les répressions de toutes sortes qu'ils exercent contre le peuple révolutionnaire ne peuvent finalement que le pousser à étendre et à intensifier la révolution. Les diverses répressions auxquelles se sont livrés le tsar et Tchiang Kaï-chek n'ont-elles pas justement joué ce rôle de stimulant dans les grandes révolutions russe et chinoise ? » Mao Tsé-toung, Le petit livre rouge.

« Fêter Staline, c’est prendre parti pour lui, pour son œuvre, pour la victoire du socialisme, pour la voie qu’il indique à l’humanité, c’est se déclarer pour lui comme pour un très cher ami. Car l’immense majorité de l’humanité vit aujourd’hui dans les souffrances, et elle ne peut s’en affranchir qu’en suivant la voie indiquée par Staline et avec son aide. » Mao Tsé-toung à l’occasion du 60ème anniversaire de Staline en 1939.

« Le multipartisme est une multi cochonnerie. » 

« Sans le pouvoir, les idéaux ne peuvent être réalisés ; avec le pouvoir, ils survivent rarement. » 

« Même les morts ne peuvent reposer en paix dans un pays opprimé. » Fidel Castro  

« Nos écrivains et nos artistes sont les ingénieurs de l'esprit humain. » Kim Il Sung  

« Plus tard on jugera les hommes sur la façon dont ils ont compris l'U.R.S.S. » Henry Barbusse

« L'enfant qui ne joue pas n'est pas un enfant, mais l'homme qui ne joue pas a perdu à jamais l'enfant qui vivait en lui et qui lui manquera beaucoup. » Pablo Neruda

« Si le peuple pense mal, changeons le peuple ! » Bertold Brecht

« Le degré de l'émancipation féminine est la mesure naturelle du degré de l'émancipation générale. » Fourrier

« On ne peut être à la fois avec les riches et avec les pauvres. C'est l'un ou c'est l'autre. Il faut choisir ! » Joseph Jacquemotte

« L'inadmissible esclavage fait que les hommes, les femmes et les enfants sont obligés de vendre leur force de travail pendant que d'autres, sans fournir le moindre travail utile, vivent du placement de leurs capitaux après avoir exploité la force du travail. Comme les travailleurs ne gagnent pas assez pour acheter ce qu'ils ont produit, ils doivent emprunter de l'argent à ceux-là mêmes qui ont créé des banques pour prêter cet argent. En réalité, on vole le travailleur à chaque instant de sa vie. Tant que les hommes resteront à ce point conditionnés, le monde vivra dans cet inadmissible esclavage. » Albert Chantraine

« Les Français sont en train de se poser la question de savoir s'ils ne devraient pas imprimer sur les paquets de cigarettes (dont le prix vient d'ailleurs d'augmenter considérablement) la photo d'un fumeur atteint du cancer du même nom ainsi que la mention " le tabac tue". L'effet sera-t-il suffisamment dissuasif que pour décourager les futurs consommateurs ou faire baisser la fréquence d'inhalation des adeptes de Jean Nicot (1530-1600). L'idée n'est pas bête et pourrait faire des petits. On ferait imprimer sur les sachets de bonbons des photographies de dents gâtées et sur les étiquettes des bouteilles de bière ou de whisky des clichés d'accidentés de la route perdant leurs derniers litres de sang dans le bas fossé. Sur chaque emballage plastique, chaque canette, chaque bouteille d'eau minérale, une vue de décharge publique où s'entassent pour des siècles les rebuts  de notre société d'hyper consommation. Sur nos T-shirts, casquettes et chaussures de sport, on verrait le portrait des enfants esclaves qui, dans des caves obscures quelque part en Asie, pour quelques centimes d'euro, cousent de leurs petits doigts les vêtements que nous porterons seulement quelques fois avant de les bazarder parce que le coloris ne sera plus de saison. Il faudrait aussi apposer sur chaque litre d'essence l'image d'une mouette mazoutée et sur chaque baril de pétrole celle des terres inondées par les océans qui vont bientôt déborder suite au réchauffement de la planète ou celle de populations martyrisées par des guerres dont le seul but est de préserver l'approvisionnement d'or noir des pays les plus riches et les plus égoïstes du monde. Excusez-moi, je m'énerve. Au fond, la meilleure solution serait peut-être, tout simplement, de faire imprimer sur les billets de banque cette mention : " Peut nuire gravement à l'humanité". » Philippe Geluck

« The devotion of such titans of spirit as Lenin to an Ideal must bear fruit. The nobility of his selflessness will be an example through centuries to come, and his Ideal will reach perfection. » Mahatma Gandhi

« Je conviens sans nulle difficulté que la politique de l'Etat soviétique est conduite par un homme extraordinaire. Staline est un homme de génie. Il est génial par ses dimensions, par sa puissance intérieure d'efficacité comme par la profondeur de ses desseins » Léon Blum

« Staline travaille pour la paix tandis que le gouvernement français prépare la guerre. » Frédéric Joliot-Curie

« S'il peut y avoir la moindre chance d'atteindre l'oreille de l'autre, ce n'est qu'en donnant le plus de tranchant possible à son propos. Voilà pourquoi le trait est ici accentué. Les temps heureux où l'on pourrait s'en dispenser, où l'on pourrait éviter l'outrance et faire dans la sobriété, ne sont pas encore venus. » Günther Anders

« Si nous vivons, nous vivons pour marcher sur la tête des puissants… car les puissants ne travaillent qu’à marcher sur nos vies. » Shakespeare

« Celui qui défile joyeusement au pas cadencé a déjà gagné mon mépris. C'est par erreur qu'on lui a donné un grand cerveau puisque la moelle épinière lui suffirait amplement. On devrait éliminer sans délai cette honte de la civilisation. L'héroïsme sur commande, la brutalité stupide, cette lamentable attitude de patriotisme, quelle haine j'ai pour tout cela. Combien méprisable et vil est la guerre ! Je préférerai être déchiré en lambeaux plutôt que de participer à quelque chose d'aussi méprisable. Je suis convaincu que tuer sous prétexte de guerre n'est rien d'autre qu'un assassinat pur et simple ! » Albert Einstein

« La guerre ! C'est une chose trop grave pour la confier à des militaires ! » Clemenceau

« Suivant que vous serez Puissants ou Misérables, les jugements de Cour, vous rendront Blanc ou Noir. »  Jean de La Fontaine

« La guerre n'est que brigandage, le commerce que fraude et duperie. » Benjamin Franklin

« Le sommeil de la raison engendre des monstres. » Goya

Athéisme - Point de vue personnel

(2002 - période pré-marxiste)

Mon athéisme repose sur trois piliers, lesquels se rejoignent pour venir former une voûte inébranlable.

-  Le premier piler est celui admis par beaucoup, à savoir le fait que scientifiquement l’existence d’un dieu n’a jamais pu être prouvée. Depuis le temps quand même, ça se saurait…

-  Le second pilier est d’ordre idéologique, car comme le dit la chanson, « Il n’est pas de sauveur suprême ; ni Dieu, ni César, ni Tribun » (cf. l’Internationale). En fait cela repose sur le principe que la religion, asservie à l’ordre dominant, contribue à l’aliénation des esprits. En brandissant le spectre de l’enfer, on a longtemps calmé les esprits les plus obtus, à savoir ceux avides de paix et d’équité sociale, car c’est là la seule avidité acceptable. L’ordre clérical au service de l’ordre nobilier, lequel lui assurait la pérennité de la société des privilèges, se chargeait de garantir la paix des esprits au sein des territoires. En se chargeant du sauvetage des âmes et en promettant la vie éternelle dans un paradis céleste aux indigents, la plupart n’osaient pas protester contre cet ordre et vivaient donc le plus souvent, toute leur vie durant, dans la misère et dans l’ignorance, privés de toute éducation laïque. En outre la religion permettait de légitimer la société patriarcale où il ne faisait pas bon être femme.

-  Le troisième pilier est d’ordre moral, car le fait de se réclamer athée ne s’oppose pas systématiquement à la morale, laquelle résulte de la seule foi légitime, à savoir la foi en des principes et en des aspirations. En fait l’existence d’un dieu n’est pas moralement admissible telle qu’elle est présentée par les religions monothéistes en général, et par le christianisme en particulier.

• Dieu est dit omnipotent, en d’autres termes rien ne lui est impossible.

• Dieu est dit foncièrement bon, il n’est donc censé abriter aucune parcelle de « mal ».   

• Dieu est dit créateur de l’univers et de toute forme de vie terrestre ou céleste, il n’est donc rien qu'il n'ait pas crée.

Alors comment expliquer que la création d’un être parfait soit si imparfaite ?

Comment justifier que le mal existe de par le monde et y soit si bien représenté ?

Pourquoi les victimes innocentes de guerres sinon à des fins d’un divertissement sadique ?

Dieu est censé avoir crée l’homme à son image, alors comme l’homme peut être mauvais, il est facile de conclure que le modèle à partir duquel il a été façonné l’est également. En admettant que l’erreur soit « divine », à défaut d’humaine, pourquoi l’entité omnipotente ne réparerait-elle pas son erreur ? Ou bien pêche-t-elle d’orgueil au point de ne pouvoir admettre s’être trompée ?

On m’avancera l’hypothèse selon laquelle ces maux proviennent des enfers où règne Satan. Je rétorquerai à ceux-là : Satan n’est-il point l’ange déchu ? Si bien sûr. Or les anges sont des créatures de Dieu, lequel a donc crée le mal et ne peut donc se réclamer foncièrement bon. En fait si un Dieu quelconque existe, soit il n’est pas omnipotent et ne possède donc pas la caractéristique divine érigée comme postulat de départ : Dieu n’est pas puisqu’il n’est pas d’essence divine ; soit il est omnipotent mais créateur du mal et de ce fait animé par l’esprit du Malin.

Dans les deux cas, l’homme doit refuser de prêter allégeance à un tel Dieu. Il est alors du devoir de l’humanité de se détacher ou de se révolter contre une telle divinité. En d’autres termes, l’existence d’un Dieu n’est pas admissible du point de vue d’une morale autonome. Pour dire vrai, Dieu cesse d’exister dès le moment où l’homme ne croit plus en lui et s’en affranchit tel l’esclave qui se révolte contre son maître. Ça n’est pas Dieu qui a crée l’homme, mais l’homme qui a crée Dieu à son image, une image rassurante qui plus est. Dieu incarne en effet l’image réconfortante du père, d’ailleurs on le désigne comme « Dieu le père ». Il est également intéressant de remarquer que Dieu fournit le prétexte de la soumission de la femme vis à vis de l’autorité de son mari. Il faut reconnaître que l’émancipation féminine et l’évolution de la condition féminine qui en résulte, ne peuvent pas être imputées à la religion chrétienne, laquelle reconnaît à la femme le seul droit d’enfanter, dans la douleur de préférence, puisque ce fut la punition infligée à « Eve la tentatrice » et à sa descendance.

Etrangement les animaux eux aussi semblent enfanter dans la douleur, mais quel a donc bien pu être leur pêché ? Plus sérieusement, Dieu constitue une réponse aux phénomènes naturels inexpliqués et aux peurs telles que la mort. Les premiers sont désignés par le terme « miracle » comme intervention divine, quant au problème de la mort, il se trouve contourné par la réponse de la vie éternelle. Il est si rassurant de vivre en sachant qu’une vie éternelle paradisiaque se trouve au bout du chemin.

En vérité, Dieu est si abstrait que sa représentation nécessite un culte complexe dont les rites sont abscons, et qu’il a fallu symboliser sa maison, à savoir l’église, et la construire dans tous les villages pour imposer son existence aux esprits.

Athéisme - Marxistes

« Comment admirerais-je la philosophie politique du camarade Jésus, quand Marx ou Lénine, avec la leur, n'ont mis que quelques années pour changer une partie du monde ? » Louis Pauwels

Karl Marx

« L'athéisme, dernier stade du théisme, reconnaisance négative de Dieu. »

« L'athéisme est une négation de Dieu, et par cette négation, il pose l'existence de l'homme»

« Partout où [le sentiment religieux] aperçoit le mal, il l’attribue à sa propre absence, car étant le seul bien, il est seul capable de produire le bien. »

« Le premier jour de [la] création est consigné dans la Génèse, qui nous fait voir en Dieu le premier industriel du monde. »

« Eclairez les gens sur leur misère matérielle et ses causes, et la fange religieuse disparaîtra d'elle-même. »

« De la même façon que le « bon sens » politique s'explique ici à lui-même la genèse et la persistance de la monarchie comme l'œuvre de la déraison, le « bon sens » religieux explique l'hérésie et l'incroyance comme des œuvres du diable. De la même manière le « bon sens » irréligieux explique la religion comme l'œuvre de ces diables, les prêtres. »

« En général, le reflet religieux du monde réel ne pourra disparaître que lorsque les conditions du travail et de la vie pratique présenteront à l'homme des rapports transparents et rationnels avec ses semblables et avec la nature. La vie sociale, dont la production matérielle et les rapports qu'elle impliquent forment la base, ne sera dégagée du nuage mystique qui en voile l'aspect que le jour où s'y manifestera l'oeuvre d'hommes librement associés, agissant consciemment et maîtres de leur propre mouvement social. Mais cela exige dans la société un ensemble de conditions d'existence matérielle qui ne peuvent être elles-mêmes le produit que d'un long et douloureux développement. »

« Ainsi que, dans le monde religieux, l'homme est dominé par l'oeuvre de son cerveau, il l'est, dans le monde capitaliste, par l'oeuvre de sa main. »

« Le christianisme ne voulait nous affranchir de la domination de la chair et des « convoitises impulsives » que parce qu'il considérait notre chair et nos désirs comme étrangers à nous-mêmes ; il voulait nous délivrer de notre sort naturel, parce qu'il ne considérait pas notre propre nature comme appartenant à nous-mêmes. En effet, si je ne suis pas nature moi-même, alors mes désirs naturels, tout mon être naturel — ainsi l'enseigne le christianisme — ne font pas partie de moi, et tout déterminisme de la nature, de mon propre naturel ou de la nature dite extérieure, m'apparaît comme un déterminisme étranger, une entrave, telle une contrainte qui m'est imposée, comme hétéronomie par opposition à l'autonomie de l'esprit. [...] Au demeurant, le christianisme n'est jamais parvenu à nous affranchir de la domination de nos désirs, pas même dans le sens « juste milieu » [...] ; on s'en tient à la simple obligation morale, sans aucun effet pratique. […] Chez le chrétien « au sens courant », le chrétien « simple », pour parler comme Fourrier, « l'esprit est tout-puissant et nulle objection de la "chair" ne compte. Pourtant, ce n'est que par la "chair" que je puis briser la tyrannie de l'esprit ; car ce n'est que lorsqu'un homme entend aussi sa chair qu'il s'entend totalement, et ce n'est que lorsqu'il s'entend tout entier qu'il entend raison... Mais si c'est la chair qui parle haut et d'un ton passionné, et il ne saurait en être autrement,... alors il (le chrétien simple) « croit entendre des voix diaboliques, des voix qui s'élèvent contre l'esprit... et il proteste, à juste titre. Il ne serait pas chrétien s'il voulait les tolérer. »

« Si, a priori, tout ce qui contredit votre foi est erreur et doit être traité comme telle, qu'est-ce qui distingue votre prétention de celle du mahométan, de celle de toute autre religion ? La philosophie doit-elle, en vertu du dicton « autre pays, autres mœurs », admettre pour chaque pays des principes différents, afin de ne pas entrer en conflit avec les vérités fondamentales du dogme ; doit-elle, dans tel pays, croire que trois fois un font un, dans tel autre, que les femmes n'ont pas d'âme, ailleurs qu'on boit de la bière au paradis ? N'y a-t-il pas une nature humaine universelle, comme il y a une nature universelle des plantes et des astres ? La philosophie veut savoir ce qui est vrai et non ce qui est autorisé ; elle demande ce qui est vrai pour tous les hommes, non ce qui est vrai pour quelques-uns ; ses vérités métaphysiques ignorent les frontières de la géographie politique ; ses vérités politiques savent trop bien où commencent les « frontières » pour confondre l'horizon illusoire de telle conception du monde et de telle opinion populaire avec le véritable horizon de l'esprit humain. »

« Si la religion devient une qualité politique, un objet de la politique, il paraît presque superflu de rappeler que les journaux ont non seulement le droit, mais l'obligation de discuter des sujets politiques. A priori, la philosophie, sagesse de ce monde-ci, paraît avoir plus de droit à se préoccuper du royaume de ce monde, de l'Etat, que la religion, sagesse de l'autre monde. Le problème n'est plus de savoir si l'on doit philosopher sur l'État, mais de savoir comment on doit le faire : bien ou mal, philosophiquement ou non philosophiquement, avec ou sans préjugés, consciemment ou inconsciemment, avec ou sans esprit de suite, tout à fait rationnellement ou à moitié seulement. En transformant la religion en théorie du droit public, vous faites de la religion même une sorte de philosophie. N'est-ce pas surtout le christianisme qui a séparé l'État et l'Église ? Lisez La Cité de Dieu, de saint Augustin ; étudiez les Pères de l'Église et l'esprit du christianisme, puis revenez et dites-nous qui, de l'État ou de l'Église, est « l'État chrétien » ! Or, chaque instant de votre vie quotidienne ne dément-il pas votre théorie ? Est-ce un tort, à vos yeux, de faire appel aux tribunaux quand on vous cause un préjudice ? Mais l'apôtre écrit que c'est un tort. Tendez-vous la joue droite quand on vous frappe sur la joue gauche, ou n'intentez-vous pas plutôt un procès pour voies de fait ? Pourtant, l'Évangile le défend. Ne réclamez-vous pas une justice raisonnable en ce monde, ne murmurez-vous pas contre la moindre augmentation des impôts, ne vous irritez-vous pas de la moindre atteinte à votre liberté personnelle ? Pourtant, il vous est enseigné que la splendeur de la vie future vaut bien les souffrances de ce siècle, que l'humilité résignée et la joie dans l'espérance sont les vertus cardinales. N'est-il pas vrai que presque tous vos procès et presque toutes vos lois civiles traitent de la propriété ? Mais on vous dit que vos trésors ne sont pas de ce monde. »

« Les chrétiens vivent dans des États dont les constitutions diffèrent : les uns dans une république, d'autres dans une monarchie absolue, d'autres encore dans une monarchie constitutionnelle. Le christianisme ne se prononce pas sur la valeur des constitutions, car il tient à en ignorer les différences ; il enseigne ce que la religion doit enseigner : Soumettez-vous à l'autorité, car toute autorité vient de Dieu. »

« La forme la plus rigide de l'opposition entre le Juif et le chrétien, c'est l'opposition religieuse. Comment résout-on une opposition ? En la rendant impossible. Comment rend-on impossible une opposition religieuse ? En supprimant la religion. Dès que le Juif et le chrétien ne verront plus, dans leurs religions respectives, que divers degrés de développement de l'esprit humain, des « peaux de serpent » dépouillées par le serpent qu'est l'homme, ils ne se trouveront plus dans une opposition religieuse, mais dans un rapport purement critique, scientifique, humain. La science constitue alors leur unité. Or, des oppositions scientifiques se résolvent par la science elle-même. »

« Voici le fondement de la critique irréligieuse : c'est l'homme qui fait la religion, et non la religion qui fait l'homme. A la vérité, la religion est la conscience de soi de l'homme qui, ou bien ne s'est pas encore conquis, ou bien s'est déjà de nouveau perdu. Mais l'homme, ce n'est pas un être abstrait recroquevillé hors du monde. L'homme, c'est le monde de l'homme, c'est l'Etat, c'est la société. Cet Etat, cette société produisent la religion, une conscience renversée du monde, parce qu'ils sont eux-mêmes un monde renversé. La religion est la théorie générale de ce monde, son compendium encyclopédique, sa logique sous une forme populaire, son point d'honneur spiritualiste, son enthousiasme, sa sanction morale, son complément cérémoniel, son universel motif de consolation et de justification. Elle est la réalisation chimérique de l'essence humaine, parce que l'essence humaine ne possède pas de réalité véritable. Lutter contre la religion, c'est donc indirectement, lutter contre ce monde là, dont la religion est l'arôme spirituel.

La misère religieuse est, d'une part, l'expression de la misère réelle, et, d'autre part, la protestation contre la misère réelle. La religion est le soupir de la créature accablée par le malheur, l'âme d'un monde sans cœur, de même qu'elle est l'esprit d'une époque sans esprit. C'est l'opium du peuple. Le véritable bonheur du peuple exige que la religion soit supprimée en tant que bonheur illusoire du peuple. Exiger qu'il soit renoncé aux illusions concernant notre propre situation, c'est exiger qu'il soit renoncé a une situation qui a besoin d'illusions. La critique de la religion est donc, en germe, la critique de cette vallée de larmes, dont la religion est l'auréole. 

La critique a saccagé les fleurs imaginaires qui ornent la chaîne, non pour que l'homme porte une chaîne sans rêve ni consolation, mais pour qu'il secoue la chaîne et qu'il cueille la fleur vivante. La critique de la religion détrompe l'homme afin qu'il pense, qu'il agisse, qu'il forge sa réalité en homme détrompé et revenu à la raison, afin qu'il gravite autour de lui-même, c'est à dire autour de son propre soleil. La religion n'est que le soleil illusoire, qui gravite autour de l'homme tant que l'homme ne gravite pas autour de lui-même.

C'est donc la tâche de l'histoire, une fois l'au-delà de la vérité disparu, d'établir la vérité de l'ici-bas. Et c'est tout d'abord la tâche de la philosophie, qui est au service de l'histoire, de démasquer l'aliénation de soi dans ses formes profanes, une fois démasquée la forme sacrée de l'aliénation  de l'homme. La critique du ciel se transforme ainsi en critique de la terre, la critique de la religion en critique du droit, la critique de la théologie en critique de la politique. »

« Les principes sociaux du christianisme ont eu maintenant dix-huit siècles pour se développer […] Les principes sociaux du christianisme ont justifié l’esclavage antique, magnifié le servage médiéval, et ils s’entendent également, en cas de besoin, à plaider l’oppression du prolétariat, fût-ce en ayant l’air quelque peu contrit. Les principes sociaux du christianisme prêchent la nécessité d’une classe dominante et d’une classe opprimée, et ils n’ont pour celle-ci que le vœu pieux que la première veuille bien se montrer charitable.

Les principes sociaux du christianisme placent le ciel dans la compensation consistoriale de toutes les infamies et justifient de la sorte la permanence de ces infamies sur notre terre. Les principes sociaux du christianisme considèrent toutes les vilenies des oppresseurs envers les opprimés soit comme le juste châtiment du pêché originel et des autres pêchés, soit comme des épreuves que le Seigneur, dans son infinie sagesse, inflige aux hommes délivrés du pêché. 

Les principes sociaux du christianisme prêchent la lâcheté, le mépris de soi, l’abaissement, la servilité, l’humilité, bref toutes les qualités de la canaille, et le prolétariat, qui refuse de se laisser traiter en canaille, a besoin de son courage, du sentiment de sa dignité, de sa fierté et de son esprit d’indépendance beaucoup plus encore que de son pain. Les principes sociaux du christianisme sont fourbes, et le prolétariat est révolutionnaire. »

« De même que la religion est le sommaire des luttes théoriques de l'humanité, de même l'Etat politique est le sommaire de ses luttes pratiques. »

« La critique de la religion s'achève par la leçon que l'homme est pour l'homme, l'être suprême, donc par l'impératif catégorique de bouleverser tous les rapports où l'homme est un être dégradé, asservi, abandonné, méprisable ; ces rapports, on ne saurait mieux les rendre que par l'exclamation d'un français à l'annonce d'un projet d'impôt sur les chiens : pauvres chiens ! on veut vous traiter comme des hommes ! »

Lénine

« “La religion est l’opium du peuple”. Cette sentence de Marx, constitue la pierre angulaire de toute la conception marxiste en matière de religion. Le marxisme considère toujours la religion et les églises, les organisations religieuses de toute sorte existant actuellement comme des organes de réaction bourgeoise, servant à défendre l’exploitation et à intoxiquer la classe ouvrière. »

« Pourquoi la religion se maintient-elle dans les couches arriérées du prolétariat des villes, dans les vastes couches du semi-prolétariat, ainsi que dans la masse des paysans? Par suite de l’ignorance du peuple, répond le progressiste bourgeois, le radical ou le matérialiste bourgeois. Et donc, à bas la religion, vive l’athéisme, la diffusion des idées athées est notre tâche principale. Les marxistes disent : c’est faux. Ce point de vue traduit l’idée superficielle, étroitement bourgeoise, d’une action de la culture par elle-même. Un tel point de vue n’explique pas assez complètement, n’explique pas dans un sens matérialiste, mais dans un sens idéaliste, les racines de la religion. Dans les pays capitalistes actuels, ces racines sont surtout socialesLa situation sociale défavorisée des masses travailleuses, leur apparente impuissance totale devant les forces aveugles du capitalisme, qui causent, chaque jour et à toute heure, mille fois plus de souffrances horribles, de plus sauvages tourments aux humbles travailleurs, que les événements exceptionnels tels que guerres, tremblements de terre, etc..., c’est là qu’il faut rechercher aujourd’hui les racines les plus profondes de la religion. »

« La religion est un des aspects de l’oppression spirituelle qui accable toujours et partout les masses populaires, écrasées par un travail perpétuel au profit d’autrui, par la misère et l’isolement. La foi dans une vie meilleure dans l’au-delà naît tout aussi inévitablement de l’impuissance des classes exploitées dans leur lutte contre les exploiteurs que la croyance aux dieux, aux diables, aux miracles naît de l’impuissance du sauvage dans sa lutte contre la nature. »

« Notre Parti est une association de militants conscients d’avant-garde, combattant pour l’émancipation de la classe ouvrière. Cette association ne peut pas et ne doit pas rester indifférente à l’inconscience, à l’ignorance ou à l’obscurantisme revêtant la forme de croyances religieuses. Nous réclamons la séparation complète de l’Eglise et de l’Etat afin de combattre le brouillard de la religion avec des armes purement et exclusivement idéologiques : notre presse, notre propagande. Mais notre association, le Parti ouvrier social-démocrate de Russie, lors de sa fondation, s’est donné pour but, entre autres, de combattre tout abêtissement religieux des ouvriers. Pour nous, la lutte des idées n’est pas une affaire privée ; elle intéresse tout le Parti, tout le prolétariat. »

« Dans les faits l'idée de Dieu aide à tenir le peuple en esclavage. »

« L’ouvrier conscient d’aujourd’hui, formé par la grande industrie, éduqué par la ville, écarte avec mépris les préjugés religieux, laisse le ciel aux curés et aux tartuffes bourgeois et s’attache à la conquête d’une meilleure existence sur cette terre. »

Voyez également les textes sur la laïcité !!!

Athéisme - Philosophes, poètes, écrivains...

(Source : http://atheisme.ca/index.html)

« La tolérance est le respect des individus mais pas celui des idées ou des croyances. » LABEL Appel pour l'insolence et le blasphème

« Tous les grands édifices religieux (...) ont le crime pour fondement, l'injustice et la fraude pour maçonnerie et le sang humain pour ciment. » Henri Frédéric AMIEL (1821-1881) Journal intime, L'Âge d'homme

« Dieu ! Dieu ! Il n'y a pas de Dieu ! J'arracherai cet imposteur de son trône de nuages, et tous fouleront aux pieds ce vieux farceur que les caricaturistes sont forcés d'orner d'une barbe blanche pour nous le rendre respectable. Dieu, c'est l'homme. » Wilhelm-Apollinaris de Kostrowitky, dit Guillaume APOLLINAIRE (1880-1918) Que faire ? (1900), cité in : L’inspiration biblique dans les oeuvres de G. Apollinaire, Minard, 1966

« Tout ce qu'il y a d'atroce, de nauséabond, de fétide, de vulgaire se trouve résumé en un mot : Dieu. » Fernando ARRABAL (né 1932) L'architecte et l'empereur d'Assyrie (1967), in : Théatre, Christian Bourgeois

« Dieu ne recevra jamais le prix Nobel de la paix. » José ARTUR (XXe siècle) Les pensées, Cherche-midi, 1993.

« L'existence de Dieu implique l'abdication de la raison et de la justice humaine, elle est la négation de l'humaine liberté et aboutit nécessairement à un esclavage non seulement théorique mais pratique. » Mikhaïl Alexandrovitch BAKOUNINE (1814-1876) Oeuvres, Stock, 1980

« L'homme dans l'échelle animale est caractérisé par le développement hypertrophique de son cerveau. C'est sa plus grande supériorité mais aussi une source de faiblesse, car ce cerveau arrive à travailler anormalement. Sur de vagues perceptions ou souvenirs, l'imagination va bâtir des êtres fictifs merveilleux et fantastiques : fantômes (souvenir des morts), divinités, démons anges, fées. L'idée de Dieu n'a pas d'autres sources. Dieu est pour le croyant la suprême création correspondant à son propre idéal. Il n'y a donc pas un Dieu, mais autant de Dieux que de déistes. Ainsi s'explique l'opposition des croyants entre eux et leurs persécutions mutuelles. L'athée refuse de faire ce travail insensé consistant à se bâtir un Dieu pour l'adorer. L'athée pense simplement à une vie normale et saine, sans hypothèses mystiques indéfinissables sur un monde de l'au-delà mais avec les relations les plus fraternelles avec ses semblables, pour le bonheur de l'humanité. » Albert BEAUGHON

« Dieu est un somnifère. » Julian BECK (XXe siècle) Chants de la révolution, 10/18, 1974

 « Il y a une chose que je ne comprends pas, c'est pourquoi Dieu a fait le monde. Moi, si j'avais été Dieu et si j'avais vu que l'existence du monde avait pour conséquence l'existence d'un seul damné, c'est à dire l'existence d'un seul personnage condamné à la mort éternelle, jamais je n'aurais rien fait. Je me serais contenté de dormir toute une éternité. » Henri BERGSON (1859-1941) Oeuvres, PUF, 1991

« Dieu est l'obstacle que j'érige entre moi-même et moi pour n'avoir pas à me comprendre. » Anatole Bisk, dit Alain BOSQUET (né 1919) Je ne suis pas un poète d'eau douce in : Le tourment de Dieu (1986) Gallimard, 1996

« La religion et le clergé ont été et peut être resteront, pour longtemps encore, parmi les plus importants ennemis du progrès et de la liberté. » Khristo BOTEV (1849-1876) Le drapeau, 1875

« Notre connaissance du monde est immensément plus vaste qu'il y a quelques siècles, mais nous ne savons guère mieux répondre à la question « pourquoi y a-t-il quelque chose plutôt que rien ? » Il apparaît pourtant une différence majeure : désormais, la question est posée au physicien, et non plus au théologien et au philosophe. La réponse éventuelle peut ainsi être critiquée sur des bases rationnelles, et elle ne demande pas à être acceptée éternellement par un acte de foi. » Alain BOUQUET Aux sources de l'espace-temps in : Les Cahiers de Science & Vie, Nº 54, décembre 1999

« Et si la foi n'était qu'une forme très particulière de l'aliénation mentale ? » Philippe BOUVARD (XXe siècle) Maximes au minimum, Robert Laffont

« Si la religions soulage l'anxiété, elle ne guérit qu'une petite partie du mal qu'elle aide à créer. » Pascal BOYER, Et l'homme créa les dieux

« Si je suis athée, c'est grâce à Dieu. » Luis BUÑUEL (1900-1983)

« Peut-être vaudrait-il mieux pour Dieu qu'on ne croie pas en lui. » « (...) puisque l'ordre du monde est réglé par la mort, peut-être vaut-il mieux pour Dieu qu'on ne croie pas en lui et qu'on lutte de toutes ses forces contre la mort, sans lever les yeux vers ce ciel où il se tait. » Albert CAMUS (1913-1960) La Peste

« Le mépris des sciences humaines était un des premiers caractères du christianisme. Il avait à se venger des outrages de la philosophie ; il craignait cet esprit d'examen et de doute, cette confiance en sa propre raison, fléau de toutes les croyances religieuses. La lumière des sciences naturelles lui était même odieuse et suspecte ; car elles sont très dangereuses pour le succès des miracles ; et il n'y a point de religion qui ne force ses sectateurs à dévorer quelques absurdités physiques. Ainsi le triomphe du christianisme fut le signal de l'entière décadence et des sciences et de la philosophie. » Jean-Antoine de CARITAT, marquis de Condorcet, Esquisse d'un tableau historique des progrès de l'esprit humain

« Dieu est à la mode. Raison de plus pour le laisser aux abrutis qui la suivent. » François Cavanna (né en 1923) Lettre ouverte aux culs-bénits, Albin Michel, 1994

« Il se peut que notre humaine existence dépende des actions d'un être bien plus puissant que nous (...). Mais il se peut aussi que l'intelligence d'un tel être n'ait point d'égards pour nous et même nous ignore tout à fait... Et quoique l'on puisse le supposer très savant, très ingénieux et très bon, cela ne nous avance point, et tout se passera pour nous comme s'il était une aveugle et délirante brute.  » Émile-Auguste CHARTIER, dit Alain (1868-1951) Propos sur la religion, PUF, 1938

« Le concept de Dieu en tant que personne est une illusion complète. Et l'illusion est venue du besoin de compensation du père et de la mère terrestres. Le concept de Dieu est le concept de l'enfant éternel. Les gens sont enfantins. Ils grandissent en années, mais mentalement ils restent enfantins. Alors, ils veulent un Dieu personnel. » Yogeshvar CHATTOPADHYAYA, dit Swâmi Prajnanpad (1891-1974) ABC d'une sagesse, La Table Ronde, 1998

« L'homme est prêt à croire à tout, pourvu qu'on le lui dise avec mystère. Qui veut être cru doit parler bas. » Malcolm de CHAZAL (1902-1981) Sens plastique, Gallimard/L'Imaginaire, 1985

« Une des grandes tragédies de l'humanité est que les religions se soient arrogé de la morale ; avec le résultat que les gens supposent maintenant que la religion et la morale sont nécessairement liées. Pourtant, le fondement de la morale est très simple et n'a aucunement besoin de religion. Le voici : "Ne faites pas à autrui ce que vous ne voudriez pas que l'on vous fasse."...
À mon avis la religion serait un mal nécessaire durant l'enfance de notre espèce particulière....
...il est bien possible que l'humanité puisse un jour dépasser ses tendances infantiles.... »
Arthur C. CLARKE

« Il n'y a au fond qu'une définition qui vaille : l'athée est un croyant devenu adulte. »

« Feriez-vous confiance, pour bâtir votre maison, à un architecte qui se moquerait de la raison ; qui, lorsque la géométrie contredirait ses plans, répudierait la géométrie et qui n'aurait pour tout diplôme que sa parole d'honneur ? Pourquoi donc, alors, pour bâtir votre vie, vous fiez-vous aux prophètes et aux curés ? » Thomas CLEANERS jr. (né 1962) Dieu, l'horoscope et autres poisons, 2000, édité par l'auteur

« Notre Bible nous révèle la nature de notre Dieu avec une précision minutieuse et implacable.(...) Dans l'Ancien Testament, Ses actes dévoilent constamment Sa nature vindicative, injuste, mesquine, impitoyable et vengeresse. Il ne fait que punir, traitant des peccadilles avec une sévérité démesurée, poursuivant des enfants innocents pour les fautes de leurs parents, châtiant des populations blanches comme neige pour les torts de leurs dirigeants, s'abaissant même, pour assouvir Sa soif de vengeance, à verser le sang d'inoffensifs agneaux, veaux, moutons et boeufs, en punition d'affronts insignifiants commis par leurs propriétaires. De toutes les biographies couchées sur papier, la Sienne est peut-être la plus odieuse. En comparaison, Néron apparaît comme un ange de lumière et, qui plus est, de premier plan. »

« Un Dieu qui aurait pu faire ses enfants bons aussi bien que mauvais, et qui pourtant a préféré les faire mauvais. Qui aurait pu donner le bonheur à chacun d'eux et qui pourtant ne l'a donné à aucun d'entre eux. Qui a réussi à leur faire aimer leur vie et qui pousse l'avarice jusqu'à leur compter les jours. Qui accorde gratuitement à ses anges la béatitude éternelle et qui force ses autres enfants à la gagner. Qui accorde à ses anges une vie sans douleur et qui jette sur ses autres enfants la malédiction des misères les plus cruelles, de toutes les maladies du corps et de l'âme. Qui parle de justice et invente l'Enfer, parle de pitié et invente l'Enfer, parle de règles d'or, de pardon multiplié par soixante-dix fois sept, et invente l'Enfer. Qui parle de morale aux autres et n'en a pas lui-même. Qui condamne le crime et commet tous les crimes. Qui a créé l'homme sans lui demander son avis et tente de faire endosser à l'homme la responsabilité de ses actes au lieu de la placer où elle doit être, sur ses propres épaules, ainsi que l'honneur le commande. Et qui finalement, avec une inconscience vraiment divine, invite ce pauvre esclave trompé à l'adorer ! » Samuel Langhorne CLEMENS dit Mark Twain (1835-1910) De la religion

« Le pape ne croit pas en Dieu ; vous avez déjà vu un prestidigitateur qui croit à la magie, vous ? » Michel Colucci, dit COLUCHE (XXe siècle) Pensées et anecdotes, Le livre de poche, n°4382, 1998

« Je n'ai pas une assez haute idée de l'humanité en général et de moi-même en particulier pour imaginer qu'un Dieu ait pu nous créer. cela ferait une bien grande cause, pour un si petit effet ! Trop de médiocrité partout, trop de bassesse, trop de misère, comme dit Pascal, et trop peu de grandeur. Comment un Dieu aurait-il pu vouloir cela ? Croire en Dieu ce serait péché d'orgueil ; l'athéisme est une forme d'humilité. C'est se prendre pour un animal, comme nous sommes en effet, et nous laisser la charge de devenir humains. » André COMTE-SPONVILLE (XXe siècle) Pensées sur l'athéisme, Albin Michel, 1999

« Je dois refuser d'admettre la possibilité de la légitimité du supplice des enfants. Or croire en l'existence d'un Dieu créateur du monde serait admettre la possibilité de cette légitimité. Ainsi, d'un point de vue moral, je n'ai pas le droit de croire, je ne puis croire en Dieu. Il est donc moralement nécessaire de nier l'existence de Dieu. (...) Il est indubitable, en effet, que le supplice des enfants a été et ne devait pas être, et que Dieu pouvait faire qu'il ne soit pas. Comme Dieu ne s'est pas manifesté dans des circonstances où, moralement, il l'aurait dû, s'il existait, il serait coupable. La notion d'un Dieu coupable et méchant apparaissant contradictoire, il faut conclure que Dieu n'est pas. » Marcel CONCHE (né 1922) Orientation philosophique, PUF, 1990 (D'amples développements de cette thèse, ainsi qu'un débat de fond avec un intellectuel chrétien, ont été publié par le trimestriel « Raison présente »)

« La foi, c'est prier  un doute pour qu'il protège des réalités. » Frédéric DARD (né 1921) Les pensées de San-Antonio, Cherche-Midi, 1996

« Si la raison est un don du Ciel et que l'on puisse en dire autant de la foi, le Ciel nous a fait deux présents incompatibles et contradictoires. » Pensées philosophiques (1746), Actes Sud, 1998

« La croyance en Dieu fait et doit faire presque autant de fanatiques que de croyants. Partout où l'on admet un Dieu, il y a un culte; partout où il y a un culte, l'ordre naturel des devoirs moraux est renversé, et la morale corrompue. Tôt ou tard, il vient un moment où la notion qui a empêché de voler un écu fait égorger cent mille hommes. » Lettre à Sophie Volland (1765), Robert Laffont/Bouquins

« Le Dieu des chrétiens est un père qui fait grand cas de ses pommes, et fort peu de ses enfants. » Pensées philosophiques (1746), Actes Sud, 1998

Denis DIDEROT (1713-1784)

« Maintenir la science et la foi chrétienne est oeuvre souverainement contradictoire. Prétendre faire vivre côte à côte le prêtre qui enseignera que 1+1+1=1, qu'un gramme de pain est réellement le corps d'un dieu, et l'instituteur qui enseignera que 1+1+1=3, qu'un gramme de pain ne saurait jamais être qu'un gramme de pain, est oeuvre de législateurs qui n'ont aucune conviction ni en morale ni en science.  » Clodomir DUTHIL (XIXe siècle) Opportunistes et radicaux, 1882

« Ce qui est affirmé sans preuve peut être nié sans preuve. » EUCLIDE de Mégare (-450 à -380)

« N'est pas impie qui refuse les dieux populaires, mais qui sur les dieux, projette les superstitions populaires. » EPICURE (vers -300)

« Les individus ne reconnaissent un Dieu au-dessus d'eux que pour posséder en lui un espace infini où ils puissent étendre et étaler dans l'éternité leur individualité bornée, particulière, pitoyable. » Pensées sur la mort et l'immortalité, Agora-Pocket, n°181, 1997

« Le grand tournant de l'histoire sera le moment où l'homme prendra conscience que le seul Dieu de l'homme est l'homme lui-même. » L'Essence du christianisme (1841), Gallimard/Tel, 1992

Ludwig FEUERBACH (1804-1872)

« On a souvent parlé de la Providence et de la bonté célestes; je ne vois guère de raisons d'y croire. Le Dieu qui s'amuserait à tenter les hommes pour voir jusqu'à quel point ils peuvent souffrir, ne serait-il pas aussi cruellement stupide qu'un enfant qui, sachant que le hanneton va mourir, lui arrache d'abord les ailes, puis les pattes, puis la tête ?  » Gustave FLAUBERT (1821-1880) Agonies, pensées sceptiques, 1838

« Epicure a dit : ou Dieu veut empêcher le mal et ne le peut, ou il le peut et ne le veut, ou il ne le peut ni ne le veut, ou il le veut et le peut. S'il le veut et ne le peut, il est impuissant; s'il le peut et ne le veut, il est pervers ; s'il ne le peut ni ne le veut, il est impuissant et pervers; s'il le veut et le peut, que ne le fait-il, mon père ?  » Anatole-François Thibault, dit Anatole FRANCE (1844-1924) Les dieux ont soif, Calmann-Lévy, 1912

« Ainsi, en retirant de l'au-delà ses espérances ou en concentrant sur la vie terrestre toutes ses énergies libérées, l'homme parviendra sans doute à la rendre supportable à tous, et la civilisation n'écrasera plus personne. » Sigmund FREUD (1856-1939) L'avenir d'une illusion, (1927), Quadrige/PUF, 1995

« La foi comporte un certain aveuglement où se complaît l'âme croyante ; quand elle échappe aux entraves de la raison, il lui semble qu'elle bat son plein. Elle n'est que dévergondée. »

« La Foi soulève des montagnes ; oui : des montagnes d'absurdités. Je n'oppose pas à la Foi le doute ; mais l'affirmation : ce qui ne saurait être n'est pas. » André GIDE (1869-1951) Journal, 1926-1950, Gallimard/Pléiade, 1997

« La maturité du jugement se connaît par la difficulté de croire. Il est très ordinaire de croire. » Baltasar GRACIAN y MORALES (1601-1658) L'homme de cour, 1647

« La morale de toutes les religions est à peu près la même : l'histoire de tous les cultes est la même aussi. Les hommes, dans tous les temps, ont fait de la religion un instrument d'ambition et d'injustice. » Melchior, baron de GRIMM (1723-1807) Correspondance inédite

« Le conservateur a peu à redouter de l'homme dont la raison est asservie à ses passions, mais qu'il se garde de celui dont la raison est devenue la plus grande et la plus terrible de ses passions. Ces Hommes-là sont des dévastateurs, des déicides.  » J.B.S. HALDANE Daedalus

« Tant que l'univers a un commencement, nous pouvons supposer qu'il a un créateur. Mais si réellement l'univers se contient tout entier, n'ayant ni frontière ni bord, il ne devrait avoir ni commencement ni fin ; il devrait simplement être. Quelle place est-il alors pour un créateur ?  » Stephen HAWKING (né 1942) Une brêve histoire du temps, Flammarion, 1988

« L'athéisme, dont jusqu'ici les principes n'ont point encore été suffisamment développés, semble alarmer les personnes même les plus dégagées des préjugés. Elles trouvent l'intervalle trop grand entre la superstition vulgaire et l'irréligion absolue ; elles croient prendre un sage milieu en composant avec ; elles rejettent les conséquences en admettant le principe ; elles conservent le fantôme, sans prévoir que, tôt ou tard, il doit produire les mêmes effets et faire, de proche en proche, éclore les mêmes folies dans les têtes humaines. »

« Tant que le sacerdoce aura le droit d'infecter la jeunesse, de l'habituer à trembler devant les mots, d'alarmer les nations au nom d'un Dieu terrible, le fanatisme sera le maître des esprits (...). » Paul-Henri Thiry, baron d'HOLBACH (1723-1789) Système de la nature (1770), Fayard, 1991

« Pour que Dieu soit complice, il suffit qu'il soit témoin. » Victor HUGO (1802-1885)

« Dieu n'est pas compatible avec les machines, la médecine scientifique et le bonheur universel. » Aldous Leonard HUXLEY (1894-1963) Le meilleur des mondes, Plon, 1933

« L'hypothèse Dieu n'a plus aucune valeur pratique pour l'interprétation et la compréhension de la nature. Elle constitue même souvent un barrage sur la voie d'une interprétation meilleure et plus vraie. Fonctionnellement, Dieu commence à ressembler non pas à un Seigneur, mais au dernier reste de sourire d'une « fable cosmique ».  »

« Il sera bientôt aussi impossible à un homme ou à une femme cultivé de croire en Dieu qu'il leur est impossible de croire aujourd'hui que la terre est plate, que les mouches apparaissent par génération spontanée, que la maladie est une punition divine ou que la mort est toujours imputable à la sorcellerie. Les dieux sans doute survivront mais sous la protection des droits acquis ou à l'abri d'esprits paresseux, ou comme marionnettes aux mains des politiciens, ou comme refuge pour les âmes malheureuses et ignorantes.  » Julian HUXLEY (1887-1975)

« Croire en Dieu, c'est vivre par quelque chose qui n'existe d'aucune manière dans le monde, sinon dans le langage ambigu de ces phénomènes que nous appelons chiffres ou symboles de la transcendance. » Karl JASPERS (1883-1969) Introduction à la philosophie, Plon, 1951

« Si l'idée même de Dieu prenait une forme palpable, si Dieu lui-même se dressait visible sur les multitudes, le premier devoir de l'homme serait de refuser l'obéissance et de le traiter comme l'égal avec qui l'on discute, mais non comme le maître que l'on subit. » Jean JAURES (1859-1914) Discours à la jeunesse (prononcé au lycée d'Albi, 1903)

« Le chrétien, coeur implacable, a poussé la haine de l'amour jusqu'à l'amour de la Haine : L'Enfer, cette inclémence, est la première institution chrétienne. » Marcel JOUHANDEAU (1888-1979) Algèbre des valeurs morales (1935), Idées/Gallimard

« L'église accepte le progrès partout où elle ne peut plus l'empêcher. » Helge KROG (1889-1962) Aphorismes

« Le pouvoir religieux va de pair avec le maintient de l'ignorance. ...il faut... exacerber le conflit entre religion et savoir puisque l'une ne conserve son pouvoir qu'au prix du déni ou de l'absence de l'autre. » Yves LEVER Petite critique de la déraison religieuse

« Oui, Dieu est bel et bien devenu fou ! Il a créé près de lui un monde plein de péchés, ce qui était criminel de son point de vue, si tant est qu'il sache et puisse tout ! Si Dieu est toujours égal à lui-même, le monde aussi doit être toujours égal à lui même parce que le meilleur Dieu doit avoir le meilleur monde. Or, le monde, je me répète, regorge de mal et de péché. C'est une contradiction intrinsèque. » Anatoli LOUNATCHARSKI (1875-1933) Pourquoi ne faut-il pas croire en Dieu, Moscou, 1985

« Prétendre que c'est pour les hommes que les dieux ont voulu préparer le monde et ses merveilles, ce n'est que pure déraison. (...) Même si j'ignorais ce que sont les principes des choses, j'oserais pourtant, sur la simple étude de la nature, soutenir et démontrer qu'elle n'a nullement été créée pour nous par une volonté divine : tant elle se présente entachées de défauts !  » Titus Lucretius Carus, dit LUCRECE (Rome, -98 à -55) De la nature, Garnier Flammarion

« Les habitants de la terre se divisent en deux, Ceux qui ont un cerveau, mais pas de religion, Et ceux qui ont une religion, mais pas de cerveau. » Aboul-Ala al-Maari, poète syrien, XIe siècle, cité par Amin MAALOUF Les Croisades vues par les Arabes

« Toutes les religions prêtent la main au despotisme; je n'en connais aucune toutefois qui le favorise autant que la chrétienne. » Jean-Paul MARAT (1743-1793) Les chaînes de l'esclavage (1792), traduction française de son ouvrage "The Chains of Slavery" (1774), in : Marat, textes choisis, Editions Sociales, 1963.

« Nos conceptions de l'ouvrier-créateur, de quelque religion qu'elles nous viennent, sont bien les inventions les plus médiocres, les plus stupides, les plus inacceptables sorties du cerveau apeuré des créatures. » Guy de MAUPASSANT (1850-1893) Contes et nouvelles, Albin Michel, 1959

« Le malheur de l'homme et la cause de presque toutes ses calamités est sa capacité prodigieuse de croire à l'impossible. » Henry Louis MENKEN Défense des femmes

« Je crois pouvoir dire que quand il n'y aurait, par exemple, que les fables d'Esope, elles sont certainement beaucoup plus ingénieuses et plus instructives, que ne le sont toutes ces grotesques et basses paraboles, qui sont rapportées dans les Evangiles. [...] Je voudrais, et ce sera le dernier et le plus ardent de mes souhaits, je voudrais que le dernier des rois fût étranglé avec les boyaux du dernier prêtre. » Jean MESLIER dit le curé Meslier (Début du 18ème siècle) Testament, in : Oeuvres complètes, Anthropos, 1994

« Un scientifique qui croit en Dieu est un schizophrène. » Jacques MONOD (1910-1976) cité in : L'Evénement du jeudi, 1987-12-24

« Quand on a la foi, on peut se passer de la vérité. » Naissance de la philosophie, Folio/Essais

« Pour toutes les occasions où le chrétien attend l'intervention d'un Dieu, mais l'attend vainement - parce qu'il n'y a point de Dieu - sa religion est assez inventive à trouver des subterfuges et des raisons de tranquillité : en cela, c'est certainement une religion pleine d'esprit. À vrai dire, la foi n'a pas encore réussi à déplacer de vraies montagnes, quoique cela ait été affirmé par je ne sais plus qui ; mais elle sait placer des montagnes où il n'y en a pas. » Opinions et sentences mêlées, Denoël/Médiations

« Luttes nouvelles.- Après la mort de Bouddha, l'on montra encore pendant des siècles son ombre dans une caverne, - une ombre énorme et épouvantable. Dieu est mort mais, à la façon dont sont faits les hommes, il y aura peut-être encore pendant des milliers d'années des cavernes où l'on montrera son ombre. - Et nous - il nous faut encore vaincre son ombre ! » Le gai savoir, Folio/Essais

Friedrich NIETZSCHE (1844-1900)

« Confortablement installé sur son nuage amiral, Dieu le père, de la maison Dieu, père, fils, Saint-Esprit et Cie, pousse un immense soupir de satisfaction, aussitôt deux ou trois petits nuages subalternes éclatent avec obséquiosité et Dieu père s'écrie : "Que je sois loué, que ma sainte raison sociale soit bénie, mon fils bien-aimé a la croix, ma maison est lancée !"  » Jacques PREVERT (1900-1977) Paroles (1945), Le Livre de Poche

« Les efforts des prêtres pour accorder la foi avec la raison, et donner à leurs dogmes une apparence de solidité n'ont servi qu'à mettre en évidence les embarras de leur cause et la faiblesse de leurs moyens. » Création de l'ordre. in : Oeuvres complètes, Slatkine

 « Honte à l'humanité ! telle est la devise du catholicisme, qui, plus que les autres sectes, s'est préservé des tentations libérales, aime à flétrir, à rabaisser, à couvrir d'ignominie. Il s'attaque à l'amour-propre, qu'il traite d'égoïsme ; à la dignité qu'il nomme orgueil ; aux affections naturelles qu'il considère comme une infidélité. Ce respect des autres, conséquence du respect de soi-même,(...),il en fait un vice sous le nom de respect humain. Il est remarquable, en effet, qu'aucune religion ne s'est trouvée en guerre avec le respect humain autant que le catholicisme. » Justice, in : Oeuvres complètes, Slatkine

« Et moi je dis : le premier devoir de l'homme intelligent et libre est de chasser incessamment l'idée de Dieu de son esprit et de sa conscience. Car Dieu, s'il existe, est essentiellement hostile à notre nature, et nous ne relevons aucunement de son autorité. Nous arrivons à la science malgré lui, au bien-être malgré lui, à la société malgré lui : chacun de nos progrès est une victoire dans laquelle nous écrasons la divinité. » Système des contradictions économiques (1846), in : Oeuvres complètes, Slatkine

Pierre-Joseph PROUDHON (1809-1865)

« Dieu : le non-être qui a le mieux réussi à faire parler de lui. » Raymond QUENEAU (1903-1976) cité in : Dictionnaire des aphorismes, 1994

« La religion, c'est la pseudo-science originelle. » David RAND

«  La foi sera toujours en raison inverse de la vigueur de l'esprit et de la culture intellectuelle. Elle est là derrière l'humanité attendant ses moments de défaillance, pour la recevoir dans ses bras et prétendre ensuite que c'est l'humanité qui s'est donnée à elle. Pour nous, nous ne plierons pas ; nous tiendrons ferme, comme Ajax contre les dieux ; s'ils prétendent nous faire fléchir en nous frappant, ils se trompent. Honte aux timides qui ont peur ! Honte aux lâches qui exploitent nos misères et attendent pour nous vaincre que le malheur nous ait déjà à moitié vaincus.  » L'avenir de la science (1890), Garnier-Flammarion, 1995

«  Les musulmans sont les premières victimes de l'islam. Combien de fois n'ai-je pas observé au cours de mes voyages in Orient, que le fanatisme est le fait d'une minorité d'hommes dangereux qui, par la terreur, maintiennent les autres dans la pratique d'une religion. Affranchir le musulman de sa religion est le plus grand service qu'on puisse lui rendre.  » cité in : Pourquoi je ne suis pas musulman, de Ibn Warraq, Éditions L'Âge de l'Homme (1999)

Ernest RENAN (1823-1892)

« Dieu, ce dépotoir de nos rêves. » Carnets d'un biologiste, Le Livre de Poche

« C'est la destinée de l'homme que de se faire des dieux toujours plus croyables auxquels il croira de moins en moins.. » Pensées d'un biologiste, Stock, 1954

« A certaines toxines trop largement distribuées dans le public, il est nécessaire d'opposer les anticorps de la raison. » Jean ROSTAND (1894-1977)

« S'il était une religion sur la terre hors de laquelle il n'y eût que peine éternelle, et qu'en quelque lieu du monde un seul mortel n'eût pas été frappé de son évidence, le Dieu de cette religion serait le plus inique et le plus cruel des tyrans. » Jean-Jacques ROUSSEAU (1712-1778) Émile ou de l'éducation

« Dieu est une solution qui multiplie les problèmes en feignant de les résoudre. » Robert SABATIER (né 1923) Le livre de la déraison souriante, Albin Michel, 1991

« Oh oui ! Pour les princes régnants, le Dieu Tout-Puissant est le père Fouettard dont ils usent pour envoyer les grands enfants au lit lorsque plus rien d'autre ne veut les aider : c'est pourquoi ils tiennent tant à lui. » Arthur SCHOPENHAUER (1788-1860) Sur la religion, Flammarion, 1996

« La religion est une fatigante solution de paresse. » Louis SCUTENAIRE (1905-1987) Mes inscriptions, in Bussy : Anthologie du surréalisme en Belgique, Gallimard, 1972

« Si Dieu n'existait pas, disaient les déistes au XVIIIe siècle, il faudrait l'inventer. Il faut tout de même bien voir que ce dieu était un deus ex machina, un dieu qui aidait ceux qui ne pouvaient se débrouiller tout seuls; un dieu des paresseux et des incapables. Le XIXe siècle a décidé qu'en effet un tel dieu n'existait pas. Et maintenant l'homme doit prendre en main tout le travail dont il avait l'habitude de se débarrasser par une vague prière.  » George Bernard SHAW (1856-1950) Les pensées, Cherche midi, 1992

« L'éducation chrétienne repose essentiellement sur l'angoisse et la peur, le manque de confiance en la nature humaine, le mépris du corps, de la sexualité et de la femme en tant qu'être sexué. » Dr. Pierre SOLIGNAC (XXe siècle) La névrose chrétienne, Editions de Trévise, 1976

« Dieu, c'est à dire la nature... » Baruch de SPINOZA (1632-1677) Ethique, GF-Flammarion, 1965

« Si je trouve le Dieu des chrétiens, je suis perdu : c'est un despote et, comme tel, il est rempli d'idées de vengeance ; sa Bible ne parle jamais que de punitions atroces. Je ne l'ai jamais aimé ; je n'ai même jamais voulu croire qu'on l'aimât sincèrement. » Henri Beyle, dit STENDHAL (1783-1842) Le rouge et le noir (1831), in : Oeuvres complètes, Slatkine, 1985

« Ceux qui croient en l'existence de Dieu ou d'un Dieu sont pour moi des objets de très grande curiosité... Je suis stupéfait de voir que des gens qui, sur le plan intellectuel, me sont supérieurs (...) croient à une chose : au vide. Devant moi apparaît un animal, pas au sens péjoratif bien sûr, étrange, différent de la race humaine à laquelle j'appartiens. » Jean VILAR (1912-1971) Dieu existe-t-il ? Non... de Ch. Chabanis, Fayard, 1973

« Nos prêtres ne sont pas ce qu'un vain peuple pense : Notre crédulité fait toute leur science. » François-Marie Arouet, dit VOLTAIRE (1694-1778) Oedipe, IV, 1 in : Oeuvres, Gallimard/Pléiade

« Expliquer toute chose par Dieu, cela revient à couper court à toute question, à réprimer toute curiosité intellectuelle, à étouffer tout progrès scientifique. On n'est guère avancé en disant que la merveilleuse variété et l'impressionnante complexité des organismes vivants sont un miracle. C'est encore moins une explication scientifique...
Seul un scientifique en proie à un sentiment d'émerveillement sent que l'extraordinaire complexité a besoin d'être expliquée. En formulant des hypothèses qui seront testées, il essayera de démystifier les prétendus mystères de l'univers. Au contraire, l'homme religieux se contentera de remarquer platement que tout fut créé par Dieu.  »

 « Nous pouvons aussi nous demander comment une loi dont les premiers principes furent établis il y a plus d'un millénaire, et dont la substance n'a pas évolué depuis, pourrait encore être d'actualité au XXe siècle. La charia ne reflète que les conditions sociales et économiques des premiers abbassides et on l'a conservée sans tenir compte des développements ultérieurs de la société. ...aussi longtemps que nous penserons que le Coran est éternellement vrai et qu'il apporte une réponse à tous les problèmes du monde moderne, il n'y aura aucun progrès. Les principes contenus dans le Coran sont antithétiques au progrès moral.  » Ibn WARRAQ, Pourquoi je ne suis pas musulman, Editions L'Âge de l'Homme, Lausanne, Suisse, 1999

« Il est une affaire sur terre Plus importante que Dieu : Que personne ne crache le sang, pour que des gens vivent mieux. » Hector Roberto Chavero dit Atahualpa YUPANQUI (1908-1992) El Canto del viento, Siglo Veinte, 1988

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