La contribution soviétique à la victoire contre le nazisme

« Si la guerre se déclare, une des grandes causes de confiance du peuple soviétique ce sera : Staline. Vorochilov — commissaire à la Défense — est prodigieusement aimé, mais le chef, c'est et ce sera Staline. Il réunira dans ses mains la direction politique et militaire, ou, plutôt, il continuera à le faire dans le déchaînement des choses, et cela est considéré par tout le monde, en U.R.S.S., comme une assurance de victoire. » (Henry Barbusse, 1935.)

« Voici le côté sublime de la guerre : elle met une nation à l'épreuve. De même que les momies se décomposent aussitôt qu'on les expose à l'atmosphère, de même la guerre prononce son verdict de mort contre toutes les institutions sociales qui ont perdu leur force vitale. » (Karl Marx, New York Tribune, 24 septembre 1855.)

« Le Führer explique encore une fois le cas Toukhatchevski et exprime l'opinion que nous étions absolument dans l'erreur à l'époque, lorsque nous croyions que Staline ruinerait ainsi l'Armée rouge. C'est le contraire qui est vrai : Staline s'est débarrassé de tous les cercles oppositionnels de l'Armée rouge et a ainsi réussi à ce qu'il n'y ait plus de courant défaitiste dans cette armée. (...) Vis-à-vis de nous, Staline a en plus l'avantage de ne pas avoir d'opposition sociale, car le bolchevisme l'a supprimée elle aussi au cours des liquidations de ces vingt dernières années. (...) Le bolchevisme a éliminé ce danger à temps et peut ainsi tourner toute sa force contre son ennemi. » (Joseph Goebbels, dans son journal, 8 mai 1943.)

Ci-dessus : camions lance-roquettes "Katioucha". Cette arme révolutionnaire fût conçue par les soviétiques à la fin des années 1930 et fût aussi surnommée "orgue de Staline". Il faut dire que la musique "jouée" semait la terreur au sein des formations de blindés nazis ! Ci-contre : Staline et Vorochilov (décembre 1935).

Sommaire :

Introduction Document vidéo : 10 février 1933 - Hitler désigne le marxisme comme son ennemi principal Pour ceux qui ont « oublié » : La contribution soviétique à la victoire de 1945 ! Ils ont dit...  La bataille de Stalingrad : un tournant de l’Histoire Célébrations du 6 juin 1944 : entre mémoire sélective et culture de l'oubli... (2014) • Notre interview par Radio Sputnik sur les célébrations du 70e anniversaire de la Victoire (08/05/2015) • L'effacement de l'Histoire  Des banquiers anglo-saxons ont organisé la Seconde Guerre mondiale La guerre du chiffrage Opération « Crossword », 1945 – Quand les Alliés voulaient collaborer avec les Nazis contre l’armée soviétique Et voyez également notre grand dossier illustré (audio-photo-vidéo) sur le réalisme socialiste dans la chanson soviétique !

Contre les mauvais films de guerre US, un document vidéo... US exceptionnel en français :

Why we fight - The battle of Russia (USA, 1943)

Documents MP3 :

Conférence de J. R. Pauwels sur son livre "Le mythe de la bonne guerre - Les États-Unis et la Seconde Guerre Mondiale" (0H50) Conférence d'A. Lacroix-riz sur son livre "Le choix de la défaite - les élites françaises dans les années 1930" (1H16)

Livres et documents à télécharger :

Le mythe de la bonne guerre - Les Etats-Unis et la Deuxième Guerre mondiale - Jacques R. Pauwels La résistance communiste allemande (1933-1945) - T. Derbent Ludo Martens - Un autre regard sur Staline   Maurice Hartmann - Staline M. Kilev - Khrouchtchev et la désagrégation de l'URSS Staline - Œuvres - Tome XVI (1941-1949) Documents et matériaux se rapportant à la veille de la Deuxième Guerre Mondiale : Tome I - Tome II Boris Polévoï - Nous autres soviétiques M. Sayers et A. E. Kahn - La grande conspiration contre la Russie Le PCF face à la Seconde Guerre Mondiale 1929-1938 : Causes et déclenchement de la guerre (Histoire du P.C.U.S. ; Chap. XI - 1 et XII - 1)

Introduction

En général, lorsque l'on pense à la Seconde Guerre Mondiale, on se remémore les films du genre "Il faut sauver le soldat Ryan", "Le jour le plus long", "Pearl Harbor" and Co, films qui traitent de ce conflit, le plus meurtrier de l'histoire de l'humanité, de façon très parcellaire et unilatérale.

Au passage, on oublie que les impérialistes n'hésitaient pas à massacrer les populations civiles pour terroriser l'adversaire :

Les impérialistes anglo-américains bombardaient les populations civiles allemandes (Cf. Dresden) ; les impérialistes allemands ripostaient avec leurs V-1 et V-2 sur Londres et massacraient les populations civiles soviétiques ; les impérialistes japonais massacraient les populations civiles chinoises et les impérialistes américains ont délibérément massacré les populations civiles japonaises de Nagasaki et Hiroshima (Sans compter les bombardements "conventionnels" qui précédèrent). Pas joli joli tout ça ! En fait, les "crimes de Staline" servent à masquer la barbarie de tous les impérialistes (aussi bien japonais, qu'anglo-américains et allemands) qui ne rechignèrent pas à massacrer les populations civiles du camp adverse, alors que les soviétiques, eux, n'ont jamais massacré les populations civiles des pays impérialistes qui leur faisaient la guerre. Evidemment, souligner ce point est terriblement embarrassant pour la bourgeoisie...

De même, on oublie que les impérialistes U$ ont réintégré des nazis des services de renseignement afin de lutter contre l'URSS après la guerre. Et que dire du cas Wernher von Braun ? Celui-ci était le concepteur des V-2 et travaillait vers la fin de la Seconde Guerre Mondiale à l’élaboration d’un prototype de fusée intercontinentale capable de frapper les U$A. Wernher von Braun ainsi que ses conceptions furent rapatriées aux U$A contre l’assurance qu’il ne serait pas jugé à Nüremberg, du fait qu’il avait toutes les chances d’y perdre la vie.

Wernher von Braun fût rapidement naturalisé américain et fût le grand responsable de l’effort spatial américain à la NA$A puisqu’il mit au point les fusées Jupiter, Explorer et Saturne, avant d’assurer la direction du programme Apollo et fût ainsi le principal artisan de la conquête de la Lune ! Les U$A peuvent être fiers de cette conquête qui est celle d’un savant nazi !

On pourrait également citer le cas des prisonniers japonais après la capitulation de l’impérialisme japonais. Certains militaires reconnus coupables de « crimes contre l’humanité » étaient exécutés quand bien même ils demandaient grâce, il est vrai que les deux bombes atomiques n’avaient pas suffit à venger l’attaque de la base militaire de Pearl Harbor, tandis que les savants japonais « pionniers » qui travaillaient sur la mise au point des premières armes biologiques, allaient pouvoir collaborer et faire partager à leurs collègues américains les résultats de leurs « travaux » effectués sur des populations civiles chinoises ! N’est-ce pas là honteux, de la part d’une "démocratie", que de se montrer aussi partiale et utilitariste ? Sûrement, mais bon, comme qui dirait : "La fin justifie les moyens !"

Ah, les impérialistes, une longue tradition "éthique" ! "L’éthique" quand cela leur convient ! (c'est à dire quand il leur faut trouver un prétexte pour leurs "guerres humanitaires".)

... Mais revenons-en à nos films de guerre "made in U$A".

Du fait de cette propagande à la "sauce impérialiste U$", on pense bien aux plages de Normandie et aux îles du Pacifique, mais on ignore superbement le conflit vu par les communistes, qu'il s'agisse de la résistance chinoise héroïque face à l'impérialisme japonais, ou des immenses sacrifices endurés par les soviétiques. Et quand par malheur un film US traite du conflit sur le front est, on nous ressort tous les clichés de propagande anti-bolchevique (cf. Stalingrad).

Mais que s'est-il passé sur le front soviétique durant la seconde Guerre mondiale ? Et si tout ce déluge de propagande filmographique U$ n'avait pour seul but que de nous faire oublier que les nazis ont perdu la guerre non pas face aux troupes anglo-américaines, mais face aux troupes soviétiques ? 

C'est ce que nous allons voir avec cette page illustrée par mes soins !

Pour ceux qui ont « oublié » : La contribution soviétique à la victoire de 1945 !

http://users.skynet.be/roger.romain/Sommario.html

 

Offensive soviétique appuyée par les fameux chars T-34 aux alentours de Stalingrad en novembre 1942

Pendant près de 4 ans, du 22 juin 1941 au 9 mai 1945, le front germano-soviétique fut le front principal de la Seconde Guerre mondiale. Il s'étendait sur 6 200 Km. Sur ce front immense, l'Union soviétique, dirigée par le Parti communiste et Joseph Staline,  y affronta seule à seule l'Allemagne hitlérienne, résista aux coups des hordes fascistes, stoppa leur avance et les refoula. Vingt millions de vies humaines sur les 50 millions emportées au total dans la dernière guerre, tel fut le tribut du peuple soviétique sur le fascisme. Le défilé de la Victoire sur la place Rouge à Moscou, le 24 juin 1945, fut véritablement triomphal. Son moment culminant fut le dépôt, au pied du Mausolée de Lénine, sous les roulements des tambours, des étendards des divisions vaincues du Reich. Il fut difficile ce chemin vers la Victoire. Le retracer contribuera à rappeler que l'URSS a largement contribué à la défense de "la liberté", de "la démocratie", des "droits de l’homme" et que ses peuples en ont fortement payé le prix. C'est une vérité historique et un devoir de ne pas l'oublier ! Stalingrad est un nom glorieux que l'on ne réussira jamais à rayer de l'Histoire des peuples ! Si aujourd'hui encore les chantres de l'Occident peuvent chanter leurs couplets sur la "liberté", c'est aussi en grande partie grâce à  l'Union soviétique : Hitler voulait en effet bâtir son empire capitaliste, raciste et fasciste pour 1 000 ans, de l'Atlantique à l'Oural !

1). Le plan Barberousse

Le 18 décembre 1940, Hitler signa une directive codée "Barberousse". C'était un plan de guerre éclaire, totale, contre l'URSS, prévoyant une attaque puissante et soudaine contre les forces armées et les centres vitaux de l'Union soviétique.

En juin 1941, l'armée allemande regroupait au total 8 500 000 hommes, dont 5 500 000 devaient participer à l'opération "Barberousse". Les forces d'intervention comportaient 153 divisions allemandes, dont 33 blindées et motorisées. En tout, compte tenu des troupes des alliés de L’Allemagne fasciste, 190 divisions étaient sur le pied de guerre. Leur attaque devait être appuyée par 4 escadres de l'air allemandes et par les forces de l'air de la Finlande et de la Roumanie.  

Au plan organisationnel, ces forces étaient réparties en 3 groupes d'armées : "Nord", "Centre", "Sud", plus l'armée "Norvège". Ils avaient pour mission de lancer une offensive éclaire contre les troupes soviétiques dans les régions militaires frontalières, d'effectuer une percée en profondeur et de s'emparer des centres stratégiques majeurs du pays, dont Moscou. Le commandement allemand avait élaboré des plans monstrueux d'extermination de la population civile soviétique. Le message du commandement hitlérien aux soldats du Front Est stipulait : "Supprime en toi toute pitié et toute compassion, tue tous les Russes, tous les Soviétiques, n'épargne ni vieillard, ni femme, ni fille, ni garçon, tue, ... !"

Hitler était persuadé du succès de l'opération éclaire. La facilité des campagnes menées à l'Ouest semblait lui donner raison : l'Europe était tombée. Désormais, pour de nombreux peuples d'Europe, la question "être ou ne pas être" allait dépendre de l'issue des affrontements entre l'URSS et l'agresseur fasciste... Ce fut pour l'Union Soviétique une mise à l'épreuve globale, une mise à l'épreuve de son système politique, des capacités de son économie, du degré de solidité de la cohésion nationale, de la force morale des peuples du pays.  

En élaborant leurs plans d'agression contre l'Union soviétique, les chefs de l'Allemagne hitlérienne prévoyaient l'extermination massive de la population civile.

2). De la frontière occidentale à Moscou

Document audio : Annonce de l'invasion par la radio nazie

Le premier jour de la guerre fut une tragédie : la soudaineté de l'invasion des hordes fascistes à l'aube du dimanche, les attaques massives de l'aviation ennemie sur les villes endormies...  Sur les aérodromes, environ 1 150 appareils furent détruits avant d'avoir pu décoller.

Document audio : Un stuka nazi en piqué

Les dépôts de munitions et les arsenaux furent bombardés. Sur les principaux axes de l'offensive, en direction de Moscou, Leningrad et Kiev, la supériorité des armées fascistes était de 1 à 3, voire de 1 à 5. Le 3 juillet 1941, Joseph Staline déclarait à la radio soviétique : "Nous ne devons pas tarder, rediriger tout notre travail vers l'effort de guerre, en donnant la priorité aux tâches et aux intérêts du front , et organiser l'écrasement de l'ennemi !"

Document audio : Message de Joseph Staline : ''Nous ne croyons ni dans le fascisme italien, ni dans le national-socialisme allemand, il faut les vaincre."

Durant l'été et l'automne 1941, les troupes soviétiques menèrent des combats défensifs acharnés, épuisant l'ennemi. Au cours des 20 premiers jours de la guerre, l'armée fasciste perdit plus de soldats et d'officiers que pendant toutes les campagnes menées en Europe occidentale de 1939 à 1941.

Prévue pour 6 à 8 semaines, la campagne de l'Est pour l'écrasement des troupes soviétiques et la prise de Moscou avait échoué dans son projet initial. Kiev et Odessa résistèrent 73 jours, Sébastopol 250 jours. Leningrad subit 900 jours de blocus mais parvint à repousser l'ennemi. Les défenseurs héroïques de la forteresse de Brest, de Smolensk et d'autres villes et localités, de hauteurs anonymes, de gués, de carrefours, résistaient jusqu'à la mort de l'envahisseur. Pourtant, au cours des 5 premiers mois de la guerre, les hordes hitlériennes réussirent à pénétrer sur une profondeur de 850 à 1 200 km. Elles occupaient un territoire de plus de 1 500 000 km2 totalisant avant la guerre une population de 75 millions d'habitants. Dans de telles conditions, un autre pays aurait capitulé, mais le peuple soviétique et son armée poursuivaient la lutte, infligeant à l’adversaire des pertes importantes.

Si pendant les 3 premières semaines l'agresseur avançait de 20 à 30 Km par jour dans la profondeur du territoire soviétique, cette avance n'était plus que de 2,5 à 3 Kms par jour au moment de l'offensive sur Moscou en octobre-novembre 1941. Et dès le début décembre, il dû interrompre totalement l'offensive, ses principaux groupements de choc étant exsangues. Sur la défensive comme dans l'offensive, les combattants soviétiques allaient jusqu'au bout, se battaient contre l'ennemi avec une foi inébranlable en la victoire.

Pilotes soviétiques d'avions de chasse lors du brieffing précédant leur mission (ça n'est pas dans l'US et la Royal Air Force que l'on voyait des femmes à ce poste !)

3). L’échec de Typhon

Hitler pensait pouvoir briser la résistance des troupes soviétiques dès août 1941 et commencer alors la conquête de la Méditerranée, de Afrique du Nord, du Proche et du Moyen-Orient, refaire le "siège de la Grande Bretagne". Il comptait ensuite s'emparer de l'Inde et transférer les hostilités sur le territoire des États Unis. Tels étaient ses plans de conquête de la domination mondiale. Pour la prise de Moscou, l'état-major d'Hitler mit au point une opération codée "Typhon" prévoyant l'écrasement des troupes soviétiques par des coups puissants aux abords de la capitale, puis la destruction et l'inondation de la ville.  

Les combats font rage près de Moscou

Le haut commandement soviétique prit des mesures énergiques pour la fortification grâce au concours de 600 000 Moscovites et habitants des banlieues qui s'étaient joints aux soldats. Des unités fraîches furent envoyées en renfort sur le front de Moscou, appuyées par des divisions des milices populaires.

Alors que l'ennemi est aux portes de la capitale, les moscovites ne se découragent pas et célèbrent l'anniversaire de la révolution d'Octobre !

Tableau de K. Yuon - 1942 : La parade du 7 novembre 1941 sur la Place Rouge

Le 5 décembre 1941, s'engagea la contre-offensive des troupes soviétiques devant Moscou. Elle était attendue impatiemment par les Soviétiques et les antifascistes du monde entier qui suivait avec espoir et anxiété les combats acharnés qui se déroulaient sur le front Est. Devant Moscou, l'Allemagne hitlérienne subit sa première grande défaite de la Seconde Guerre mondiale. Les troupes fascistes furent rejetées à 100-350 Km, 11 000 localités furent libérées.  

Document vidéo : Staline entouré de stratèges travaille à la Stavka, le QG centalisant toutes les informations sur les différents fronts, en liaison permanente avec les troupes.

Au cours de l'hiver 1941-1942, jusqu'à 50 divisions allemandes furent anéanties sur le front germano-soviétique. Rien que dans la bataille de Moscou, les hitlériens perdirent plus de 500 000 soldats et officiers, une énorme quantité de matériel de guerre : chars, avions, pièces d'artillerie. Leurs pertes globales en effectifs sur le front Est constituaient alors plus d'un million d'hommes.

A l'issue de la bataille de Moscou, l'agresseur perdit l'initiative et passa à la stratégie de la guerre prolongée. Le mythe de "l'invincibilité" de l'armée allemande s'était écroulé. Pour éponger les pertes et stabiliser le front, Hitler dû transférer sur le front Est, d'Allemagne et des pays occupés d'Europe, 39 divisions, 6 brigades supplémentaires et un grand nombre de pelotons de marche.

La victoire devant Moscou eût une immense portée militaire, politique et morale. Elle prouvait aux peuples du monde que l’Union Soviétique, non seulement était capable de résister, mais était en mesure d’anéantir le pire ennemi de l’humanité. Cela joua un rôle important pour le renforcement de la coalition anti-hitlérienne, impulsa la lutte de millions de combattants contre le fascisme dans les pays asservis.  

Chasseurs soviétiques Il-2 en 1942

4). Les partisans

La résistance à l'ennemi s'intensifiait également sur les territoires occupés de l'URSS. Le front Est de l'Allemagne se retrouva en fait encerclé. Les troupes régulières le pressaient à l'Est et les détachements de partisans à l'Ouest. Ces détachements regroupaient au total plus d'un million de patriotes. Ils détruisaient les communications de l'adversaire, firent dérailler plus de 20 000 trains convoyant les troupes fascistes et du matériel de guerre, mirent hors service plus de 10 000 locomotives et 110 000 wagons, firent sauter et incendièrent 12 000 ponts sur les voies ferrées et les routes, tuèrent, blessèrent et firent prisonniers 1 500 000 soldats et officiers ennemis.

 

Partisan biélorusse

La résistance populaire massive contraignit les hitlériens à maintenir des forces importantes pour la défense des communications et points d'appui de l'arrière. En fin 1943, il s'agissait de 50 divisions. Notons à titre de comparaison qu'à la même période, seulement 21 divisions allemandes tenaient tête aux forces anglo-américaines en Italie du Nord. Les bourreaux fascistes faisaient la chasse aux patriotes, sans hésiter devant aucune violence. Ils massacrèrent plus de 8 millions de civils et déportèrent en Allemagne 4 millions de personnes.

La ligne du front ne dissociait pas le peuple en lutte. Au-delà de cette ligne, sur les territoires libérés par les partisans, on créait des "républiques du bois" où l'on vivait selon les lois soviétiques.

5). La bataille de Stalingrad

Au début de l'été 1942, les événements sur le front Est prirent une tournure défavorable pour les troupes soviétiques. Le principal groupement de choc des armées fascistes qui avait engagé l'offensive sur une ligne de 800 Km opérait dès l'automne sur un front d'environ 2 400 Km de large. Sur l'axe de Stalingrad (honteusement débaptisée par les khrouchtchéviens en Volgograd), le groupement s'était enfoncé sur 650 Km en profondeur et sur l'axe du Caucase sur 1 000 km. A la mi-juillet 1942, des combats acharnés se déroulèrent sur l'axe de Stalingrad. En quatre mois, les troupes fascistes perdirent des centaines de milliers de soldats, néanmoins elles effectuèrent leur percée sur Stalingrad.  

La contre-offensive des troupes soviétiques, commencée le 19 novembre 1942, boucla 4 jours après l'anneau d'encerclement, prenant ainsi en étau 22 divisions fascistes allemandes, plus de 160 unités de la 6e armée et partiellement de la 4e armée blindée, totalisant 330 000 hommes. Les tentatives du commandement hitlérien de porter secours au groupement encerclé échouèrent. Le 2 février 1943, les dernières unités fascistes encerclées qui résistaient encore capitulèrent. 

Soldats soviétiques à Stalingrad

Au cours des 200 jours de combats pour Stalingrad, les fascistes perdirent environ 1 500 000 hommes, dont 2 500 officiers et 24 généraux, tués, blessés, faits prisonniers ou disparus. La Wehrmacht avait perdu 32 divisions et 3 brigades complètes et 16 de ses divisions étaient saignées à blanc. Durant ces affrontements, les troupes soviétiques anéantirent cinq armées ennemies : deux armées allemandes, deux roumaines et une italienne.    

    

Offensive de la "guérilla" urbaine soviétique et usine de réparation de blindés

Sur les ruines d'un immeuble, dans le centre complètement détruit de Stalingrad, un soldat soviétique brandit le drapeau rouge, à la faucille et au marteau, en signe de victoire. Ce fut le tournant de la guerre contre l'hitlérisme.  

02-02-1943 : Victoire dans une ville en ruine

La victoire de Stalingrad marqua le début d’un tournant radical, aussi bien dans l’évolution du conflit sur le front germano-soviétique que dans le cours de la Seconde Guerre mondiale. La Wehrmacht avait du céder l’initiative stratégique aux forces soviétiques qui la conservèrent jusqu’à la fin de la guerre.  

Document audio : La radio allemande annonce la défaite

Document audio : Hitler vocifère, apprenant la défaite des nazis à Stalingrad

6). Qui forgea la victoire ?

"Tout pour le front ! Tout pour la victoire !" : l'arrière soviétique n'oubliait pas un instant ce mot d'ordre. La contribution de l'arrière à l'écrasement du fascisme fut inappréciable. Tous ceux qui n'étaient pas en état de combattre au front prenaient place aux machines dans les entreprises, érigeaient des barrages défensifs, assuraient la surveillance dans les hôpitaux, donnaient leur sang pour les blessés, faisaient don de leurs bijoux de famille, de leurs économies. Si l'on calculait en argent tout ce que la population versa au fonds de la défense en quatre années de guerre, on constaterait que l’État aurait pu mener toute une année de guerre uniquement grâce à ces ressources. Mais ce n'était pas encore l'essentiel ! La victoire se forgeait dans les usines et les entreprises de la défense, sur les champs des sovkhozes et des kolkhozes.   

On réussit une chose quasiment inconcevable : 2 600 entreprises industrielles et des millions de personnes furent évacuées par les chemins de fer vers l'est du pays. Il fallait à peine quelques mois, voire quelques semaines, pour réorganiser la production dans les nouvelles régions. Les travailleurs, essentiellement des femmes et des enfants, animés d'un patriotisme à toute épreuve, réalisaient une productivité du travail sans précédent. Au début 1942, la chute de la production industrielle fut stoppée. L'économie soviétique reprit sa ligne ascendante. Reconvertie aux besoins de la défense, totalement subordonnée aux intérêts du front et au seul objectif d'anéantir l'ennemi au plus vite, l'industrie créait en des temps record l'assise indispensable pour assurer la supériorité en matériel de guerre sur les forces de la machine de guerre hitlérienne. L'URSS finit par dépasser l'Allemagne pour la qualité et la quantité des armements et des matériels produits. Au total, l'arrière soviétique fournit au front 1,5 fois plus de munitions que l'arrière de l'Allemagne et de ses alliés, 2 fois plus d'avions et de chars, 4 fois plus de pièces d'artillerie, bien que le potentiel économique sur lequel s'appuyait l'Allemagne fasciste dépassât du double le potentiel soviétique. L'occident apprécia ce succès comme un "miracle économique".

La victoire économique du socialisme sur le fascisme précéda la victoire militaire. On peut l'affirmer sans crainte d'exagérer. Ce fait ne diminue en rien l'importance et le rôle des fournitures des alliés occidentaux, effectuées conformément aux arrangements conclus. L'Union Soviétique et son armée étaient reconnaissantes pour cette aide. Mais, il n'en reste pas moins que la part des moyens de guerre fournis par les alliés pendant le conflit ne constituait que 4% environ des moyens fournis par l'industrie nationale.

On peut dire que les Soviétiques ont brisé l'échine à la bête fasciste à l'aide de leurs propres armes.

7). Un tournant radical

La défaite écrasante des troupes fasciste, d'abord devant Moscou, puis devant Stalingrad, porta gravement atteinte à la puissance et au prestige politique du troisième Reich. Hitler avait soif de revanche. Mais, l'Allemagne ne pouvait déjà plus mener l'offensive sur toute la longueur du front, pas même sur un front assez large. Le commandement hitlérien résolut alors de lancer une offensive sur un secteur restreint dans la région de Koursk. Cette opération fut codée "Citadelle".

A l'été 1943, la ligne du front aux abords de Koursk formait ce que l'on a appelé le "saillant de Koursk". Les troupes soviétiques disposaient ici d'un vaste saillant d'une étendue de 65 000 km2. Au nord et au sud, les troupes de la Wehrmacht avaient enfoncé des coins profonds. L'état-major hitlérien décida de mettre cette circonstance à profit. Son plan était le suivant : attaquer à partir du nord et du sud à la base du saillant, encercler puis écraser les troupes soviétiques et développer ensuite l'offensive en direction de Moscou, Leningrad.

La bataille devant Koursk en juillet-août 1943 est entrée dans l'histoire comme l'une des batailles les plus importantes et les plus décisives de toute la Seconde Guerre mondiale. Y participèrent des deux côtés plus de 4 millions d'hommes. Les forces soviétiques anéantirent sur le saillant de Koursk 30 divisions ennemies, dont 7 blindées. Les troupes fascistes allemandes perdirent 500 000 soldats et officiers, 3 000 pièces d'artilleries, 1 500 chars, plus de 3 700 avions. L'aviation soviétique conquit alors la suprématie aérienne et la conserva jusqu'à la fin du conflit.  

Bataille de Koursk, la plus grande bataille de blindés de l'histoire

Après la défaite devant Koursk, le commandement allemand escomptait se maintenir sur la ligne de fortifications du "rempart Est", érigées de la Baltique à la Mer Noire sur de solides secteurs de défense. L'élément essentiel de ce "rempart" était le Dniepr représentant un obstacle hydraulique énorme atteignant jusqu'à 900 m de large. Mais, dès septembre 1943, les troupes soviétiques s'emparèrent des premières têtes de pont sur la rive droite du fleuve. A la bataille pour le Dniepr participèrent des deux côtés environ 4 millions d'hommes, 64 000 pièces d'artillerie et mortiers, 4 500 chars et canons automoteurs, environ 5 000 avions. La bataille se développa sur un territoire de 2 000 Km suivant la ligne du front et 400 Km en profondeur.

Au cours de l'offensive soviétique, de novembre 1942 à décembre 1943, furent anéanties 218 divisions ennemies et détruits 7 000 chars, plus de 14 000 avions et 50 000 pièces d'artillerie et mortiers. La stratégie offensive d'Hitler était mise en échec sur toute la ligne. La Wehrmacht dû passer à la stratégie défensive. De l'Ouest, on détacha sur le front Est encore 40 divisions allemandes, ce qui facilita les actions des troupes anglo-américaines sur les autres fronts de la guerre et remit à l'ordre du jour l'ouverture d'un second front en Europe Occidentale.

En remportant la victoire devant Koursk et sur le Dniepr, l’Armée Soviétique réalisa un tournant radical dans le cours de la guerre. Désormais, les armées hitlériennes n’étaient plus en mesure de restaurer leur puissance et leur prestige passés.

Déluge de feu des Katiouchas en action, préparant le terrain aux blindés soviétiques restés en retrait

Document vidéo : les katiouchas en action (1943) !  (Div-x, 7s , 0.6 Mo)

8). Le second front

L'existence de 2 fronts équivalents en Europe aurait permis d'épuiser plus rapidement les forces du bloc fasciste, avant tout celles de l'Allemagne nazie. Cela aurait aidé également les forces de la Résistance dans les pays occupés et contribué au rassemblement et à la cohésion de toutes les forces antifascistes dans le monde. Enfin, cela aurait évité des pertes et rapproché le terme du conflit. On comprend que non seulement l'Union Soviétique, mais les forces antifascistes aux USA, en Grande Bretagne, les groupes de Résistance dans l'Europe occupée aient tant insisté sur l'ouverture du second front à l'Ouest.

Cependant, ce second front en Europe Occidentale, que les alliés avaient promis solennellement d'ouvrir en 1942, n'était toujours pas créé en 1943. Les dirigeants des USA et de la Grande Bretagne arguaient d'un manque de forces et de moyens indispensables pour l'intervention. Or, les faits sont là pour prouver que ces forces et moyens existaient bel et bien. L'armée mobilisée des USA comptait,  fin 1942, 73 divisions et 167 groupes d'aviation de combat. En mars 1943, la Grande Bretagne disposait de 65 divisions. Existaient également des moyens de débarquements suffisants. Les opérations des troupes anglo-américaines en Afrique, en Sicile et en Italie ne remplaçaient pas et ne pouvaient remplacer un second front qui devait attirer sur lui (selon les arrangements entre l'URSS, les USA et la Grande Bretagne) 30 à 40 divisions de la Wehrmacht. Contre l'URSS, opéraient 245-266 divisions du bloc fasciste, alors qu'on n'en comptait que 12-21 contre les troupes anglo-américaines. La perte de l'Afrique Du Nord et de la Sicile n'eut pas pour effet de contraindre le commandement allemand à détacher des forces tant soit peu importantes pour consolider ses positions en Europe Méridionale.

Les succès des troupes soviétiques durant l'été 1944 avaient montré que l'URSS pouvait par ses propres moyens non seulement chasser l'ennemi de son territoire, mais libérer les peuples asservis et achever l'écrasement des armées hitlériennes. Cela décida les milieux dirigeants des USA et de la Grande Bretagne à renoncer à leur politique d'atermoiement concernant les délais d'ouverture d'un second front en Europe occidentale. Le 6 juin1944, les troupes anglo-américaines débarquaient en Normandie. Mais, cela ne modifia pas de façon notoire le groupement des forces armées de l'Allemagne hitlérienne. Le front germano-soviétique demeurait décisif, paralysant les principales forces fascistes allemandes. Les troupes soviétiques poursuivaient l'offensive.

Des millions de citoyens des pays alliés auraient pu échapper à la mort si avait dominé dans les milieux dirigeants des USA et de la grande Bretagne le désir sincère d’en finir avec l’ennemi commun, au lieu de considérations intéressées. Le sénateur Harry Truman qui accéda à la présidence des USA à la mort de Roosevelt exprimait cette situation en ces termes en 1941 :

« Si nous voyons que l’Allemagne gagne, nous devons aider la Russie, mais si la Russie gagne, nous devons aider l’Allemagne et qu’elles s’entre-tuent ainsi le plus possible. »

N’est-ce pas pour cette raison que le second front en Europe de l’Ouest ne fût ouvert par les alliés occidentaux que 11 mois avant la fin du conflit en Europe, tandis que l’URSS combattit pratiquement seule à seule durant 36 mois l’Allemagne fasciste et ses alliés ?

9). Les batailles de l’année 1944

Début 1944, l'Allemagne fasciste disposait encore de réserves importantes pour la conduite de la guerre. Mettant à profit l'absence d'un second front à l'Ouest, le commandement allemand maintenait sur le front germano-soviétique 198 divisions et 6 brigades sur les 314 divisions et 8 brigades existantes et également 38 divisions et 18 brigades de ses alliés. L'armée allemande en campagne totalisait 6 682 000 hommes, dont 4 906 000 hommes sur le front de l'Est. L'adversaire alignait d'autre part environ 54 600 pièces d'artillerie et mortiers, 5 400 chars et canons d'assaut et plus de 3 000 avions.

L'année 1944 commença par une offensive soviétique en Ukraine sur un front de 1 400 Km. Après l'écrasement de deux groupes d'armée hitlériennes ("Sud" et "A"), les troupes soviétiques franchirent la frontière nationale de l'URSS, débouchèrent sur les contreforts des Carpates et entrèrent en Roumanie. Simultanément, se menait une offensive aux abords de Leningrad et de Novgorod, une offensive qui se solda par une cuisante défaite pour le groupe d'armée "Nord". Au sud, la Crimée fut libérée des occupants fascistes.

Fin août 1944 s'acheva l'opération soviétique biélorusse ("Bagration"), l'une des plus importantes de la Seconde Guerre mondiale. En un peu plus de deux mois, l'offensive engloba un territoire de 1 000 Km de front et 600 Km de profondeur. De part et d'autre s'alignaient plus de 4 millions d'hommes, 62 000 pièces d'artillerie et mortiers, plus de 8 000 chars et canons automoteurs, plus de 9 000 avions. L'adversaire subit une totale catastrophe : 67 divisions et 3 brigades allemandes furent anéanties. 17 de ces divisions et les 3 brigades (l'équivalent des forces hitlériennes faisant face aux troupes anglo-américaines en France, en Belgique et aux Pays-Bas) furent totalement saignées à blanc. On pouvait maintenant porter un coup désarmant aux troupes fascistes sur l'axe des Balkans. En août-septembre 1944, les forces principales du groupe d'armées "Ukraine Sud" furent encerclées et liquidées. Grâce à l'avance impétueuse des troupes soviétiques sur l'axe Iassy-Bucarest, les forces populaires patriotiques de la Roumanie, conduites par le Parti communiste roumain, renversèrent le régime fasciste d'Antonescu. La Roumanie entra en guerre contre l'Allemagne.  

Artillerie soviétique sur le front biélorusse

Le 8 septembre, les troupes soviétiques franchirent la frontière roumano-bulgare. Le 9 septembre, à Sofia, eut lieu sous la direction des communistes une insurrection populaire armée à l'issue de laquelle accéda au pouvoir un gouvernement de Front patriotique qui déclara la guerre à l'Allemagne fasciste. L'écrasement du groupe d'armées "Ukraine Sud" permit ultérieurement la libération des peuples de la Hongrie, de la Yougoslavie et de la Tchécoslovaquie asservies. L'année 1944 s'acheva par de grandes victoires sur tous les axes : presque tout le territoire soviétique occupé était libéré, la frontière nationale était restaurée de la mer de Barents à la mer Noire. Tous les principaux groupements stratégiques de l'ennemi étaient anéantis. L'Allemagne fasciste avait perdu presque tous ses alliés. Le front se rapprochait des frontières allemandes et les franchit en Prusse orientale.

 

Flotte soviétique attaquant des sous-marins nazis en mer de Barents

10). La mission de libération

La mission de libération exigea des troupes soviétiques des efforts et des sacrifices considérables. Dans les combats pour la libération de la Pologne périrent 600 000 soldats et officiers soviétiques. 14 000 soldats soviétiques reposent en terre hongroise et le même nombre en Tchécoslovaquie. En Roumanie, 69 000 soldats tomèrent au combat et en Autriche plus de 26 000. Lors de la libération de Belgrade, les pertes des troupes soviétiques se chiffrèrent à 20 000 tués, blessés et portés disparus et à environ 16 000 lors de l'opération Petsamo-Kirkennes pour la libération du nord de la Norvège. Au total, plus d'un million de soldats et officiers soviétiques trouvèrent la mort dans les pays libérés d'Europe.  

Massacres nazis en Estonie, 1944  ;   Survivante d'un guetto juif en Lithuanie, 1944

Il fallait absolument achever l'écrasement de l'ennemi, porter secours aux peuples de l'Europe centrale et du Sud-est asservis et, conjointement avec les alliés, contraindre l'Allemagne fasciste à capituler sans conditions. Dans la nuit du 31 décembre 1944 au 1er janvier 1945, la Wehrmacht engagea l'offensive en Alsace en prolongement du succès remporté deux semaines plus tôt dans les Ardennes. Ce fut d'ailleurs l'unique tentative d'Hitler, à dater du débarquement en Normandie, de reprendre l'initiative à l'Ouest.

Le 1er janvier, les armées alliées abandonnaient l'Alsace. La contre-offensive de la 1ère armée américaine, commencée le 5 janvier, échoua. La situation sur le front Ouest devenait critique. Le 6 janvier, Winston Churchill télégraphiait à Joseph Staline : "Je vous serais reconnaissant de me communiquer, écrivait le premier ministre britannique, si nous pouvons compter sur une offensive russe d'envergure sur le front de la Vistule ou en tout autre endroit dans le courant janvier... Je pense que c'est urgent".

L'offensive soviétique était prévue pour le 20 janvier, mais pour aider les alliés en difficultés, elle commença huit jours plus tôt. Le 16 janvier, Hitler donna l'ordre de passer à la défensive dans les Ardennes et de transférer de toute urgence les troupes disponibles vers l'Est. Durant les six premiers jours de l'opération Vistule-Oder, les troupes soviétiques avancèrent de 150 Km et libérèrent Varsovie, nettoyèrent des occupants fascistes une grande partie de la Pologne, libérèrent des camps de concentration des centaines de milliers de prisonniers de tous les pays d'Europe voués à l'extermination.

Pendant leur mission de libération, les troupes soviétiques libérèrent totalement ou partiellement le territoire de onze états d’une superficie de 1 million de Km2 et totalisant une population de 113 millions d’habitants. De juillet 1944 jusqu’à la fin de la guerre, environ 7 millions de combattants soviétiques participèrent aux opérations pour la libération des pays européens.

 

Kukryniksy, Destruction à grande vitesse

11). La conférence de Crimée

La victoire était imminente lorsque se déroula en Crimée, du 4 au 11 février 1945, la Conférence des chefs de gouvernement des trois puissances alliées. Y assistèrent Staline, Roosevelt, Churchill, les ministres des Affaires étrangères et les conseillers militaires. Les participants à la Conférence proclamèrent leur volonté catégorique d'anéantir le militarisme allemand et le nazisme, de créer des garanties enlevant dorénavant toute possibilité à l'Allemagne de rompre la paix. Furent également concertés des plans d'écrasement définitif du Reich hitlérien et formulés les principes politiques essentiels relatifs à l'organisation du monde après la guerre, à la fondation de l'ONU, etc. L'URSS donna son accord à l'entrée en guerre contre le Japon après la fin du conflit en Europe.

Sur l'initiative du gouvernement soviétique, il fut stipulé dans les résolutions de la Conférence de Crimée : "Il n'entre pas dans nos intentions d'exterminer le peuple allemand. Seul le bannissement total du militarisme et du nazisme pourra assurer au peuple allemand une existence digne de ce nom et un rôle adéquat dans le concert des nations". La Conférence de Crimée enlevait tout espoir à Hitler de rompre l'alliance antifasciste des puissances. Elle prouva que la coopération entre États à régimes sociaux différents était possible et contribua à la libération à court terme de l'Europe.

12. L’assaut de Berlin

Le 1er avril 1945, peu avant la prise de Vienne par les troupes soviétiques, Churchill écrivait à Roosevelt : "Les Russes s'empareront très certainement de toute l'Autriche et entreront à Vienne. S'ils prennent aussi Berlin, est-ce que cela ne va pas leur donner une idée exagérée de leur contribution à notre victoire commune...? J'estime donc que d'un point de vue politique nous devons avancer en Allemagne le plus loin possible vers l'est et que dans le cas où Berlin serait à notre portée, nous devons absolument nous en emparer." 

L'épopée finale de la guerre en Europe, l'opération de Berlin, suscita un élan de fanatisme désespéré du nazisme en perdition. L'élite hitlérienne obligea les soldats et les officiers de la Wehrmacht à combattre avec l'énergie du désespoir. A Berlin, il fallut livrer bataille littéralement pour chaque mètre de terrain. La capitale du Reich avait trois périmètres de défense : extérieur, intérieur, urbain. Les rues étaient obstruées de barricades, des chars étaient enterrés aux carrefours et sur les places. On comptait dans la ville 400 blockhaus en béton armé. Les plus grands, des bunkers de 5 étages, abritaient chacun jusqu'à 1 millier d'hommes. Les lignes de métro, les communications souterraines permettaient à l'ennemi de manœuvrer aussi sous terre.

Le 16 avril, à 3 heures du matin, l'artillerie soviétique ouvrit un feu nourri. De violents pilonnages aériens arrosèrent les positions ennemies. Avant l'aube, à la lumière de 140 projecteurs puissants aveuglant l'adversaire, les chars et l'infanterie avancèrent. Le 25 avril, les armées de Guéorgui Joukov et d'Ivan Konev achevèrent l'encerclement de la capitale du troisième Reich. Le même jour, les troupes soviétiques et américaines firent leur jonction sur l'Elbe. Désormais, l'Allemagne était coupée en deux d'est en ouest.

 

Chars soviétiques entrant dans Berlin ; soldats soviétiques investissant le Reichstag

Sur l'ordre d'Hitler, la 12e armée du général Walter Wenck fut détachée du  front Ouest et transférée à l'est pour débloquer Berlin. Mais, l'issue de la bataille était déjà déterminée ; les renforts envoyés sur l'ordre du führer n'arrivèrent pas à destination...  

Le 8 mai 1945, à minuit, dans la banlieue berlinoise de Karlshorst, dans le bâtiment de l'ancien collège d'ingénieurs, le feld-maréchal Wilhelm Keitel, le général Hans-Jürgen Stumpff et l'amiral Hans-Georg von Friedeburg signèrent l'acte de capitulation inconditionnelle de l'Allemagne hitlérienne. Pour la deuxième fois en 25 ans, les représentants de la réaction allemande apposaient leur signature sur un document consacrant la défaite militaire du Reich dans une guerre mondiale qu'elle avait elle-même déclenchée.  

A Berlin, la fusillade s'était tue. Le 9 mai, elle se tût à Prague où le dernier groupement hitlérien déposa les armes. Pour le peuple soviétique et son armée, qui avaient contribué de façon décisive à la Victoire, c'était enfin le dernier jour, le 1 418e, ardemment désiré de la guerre contre l'agresseur hitlérien. La victoire des troupes soviétiques renforça les positions internationales de l'URSS, ouvrit des perspectives favorables à la montée du socialisme, des forces de libération nationale, de démocratie et de paix dans le monde.

Sur les 783 divisions de l'Allemagne fasciste et de ses alliés, qui participèrent aux combats sur les fronts de la seconde guerre mondiale, 607 furent anéanties sur le front germano-soviétique. 176 divisions ennemies au total faisaient face aux troupes anglo-américaines en Afrique Du Nord, en Italie, en Europe de l'Ouest, du Centre et du Nord.  

Sur le front germano-soviétique, l'Allemagne fasciste perdit 77 000 avions (70%), 48 000 chars et canons d'assaut (75%), 167 000 pièces d'artillerie (74%). La Wehrmacht enregistrait quotidiennement des pertes se chiffrant à 7 055 hommes, 55 avions, 34 chars et canons d'assaut, 118 pièces d'artillerie.

Ci-contre : "Ils servent Adolf en rôti ce soir chez Joe !"

Ci-dessus : Parade victorieuse de l'Armée Rouge (Moscou, 24 juin 1945).

A terre, les étendards des 607 divisions nazies vaincues.

Document vidéo : défilé du 24 juin 1945 sur la Place Rouge !

 

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Franklin Roosevelt, Président des USA : 

"Il m'est difficile d'ignorer ce simple fait que les Russes tuent plus de soldats ennemis et détruisent plus d'armement ennemi que tous les autres 25 États des Nations Unies pris ensemble !"

Winston Churchill, premier ministre britannique :

"... C'est l'armée russe qui a brisé la machine de guerre allemande..."

Le général Charles De Gaulle :

"Les Français savent ce qu'a fait la Russie soviétique et ils savent que c'est elle qui a joué le rôle principal dans leur libération !"

Dwight Eisenhower, commandant en chef des armées alliées en Afrique du Nord et en Europe :

"Les campagnes effectuées par l'Armée Rouge ont joué un rôle décisif dans la défaite de l'Allemagne."

Bernard Montgomery, maréchal de Grande-Bretagne :

"La Russie a accompli un grand exploit militaire... Livrant un combat singulier, presque un contre un contre les armées hitlériennes passées à l'offensive, la Russie a supporté toute la force de l'agression allemande et a su tenir bon. Nous, les Anglais, nous n'oublierons jamais l'exploit de la Russie."

Ernest Hemingway, écrivain :

"Chaque être humain qui aime la liberté doit plus de remerciements à l'Armée Rouge qu'il ne puisse payer durant toute une vie !"

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Admirons le travail de falsification historique de la propagande filmographique des "médias d'information" durant le demi-siècle passé !

Notre interview par Radio Sputnik sur les célébrations du 70e anniversaire de la Victoire

(Diffusée le 8 mai 2015 à 19H33 et rediffusée le 9 mai 2015 à 10H33 sur le broadcast internet de la radio, interview réalisée le 7 mai)

Radio Sputnik (anciennement "La voix de la Russie") dépend de l'agence de presse officielle russe Sputnik News (ex- RIA Novosti) http://fr.sputniknews.com/ et émet en plusieurs langues étrangères. Une de leur journalistes nous a contacté mercredi 6 mai 2015 pour nous proposer une interview en rapport avec la négation du rôle de l'URSS dans la Seconde Guerre Mondiale par l'Occident. A la fin de l'entretien téléphonique, c'est-à-dire au cours du quart d'heure de discussion libre qui a suivi les questions que la journaliste Victoria Issaïeva de Radio Sputnik avait préparé (mais qui ne figure pas dans l'interview diffusée), nous avons fait remarquer à la journaliste qu'en France, il était impensable que des médias officiels nous donnent la parole, et que si la bourgeoisie russe lui permettait de nous la donner, c'était uniquement parce que nos impérialismes étaient "en froid"... Ce à quoi la journaliste a répondu par un rire...

Nous signalons au passage avoir commis une erreur au début de l'interview (les aléas du stress...). Nous avions dit « et en Asie », alors que la journaliste parlait des nazis. Nous pensions évidemment à leurs alliés, les fascistes japonais, chassés de Mandchourie (qui sera rétrocédée à la Chine) par l'écrasante offensive de l'Armée Rouge lancée en août 1945... En quelques semaines, l'Armée Rouge libère 1,5 million de km2 avec près de 300 000 soldats japonais tués à la clef... A titre de comparaison, ce sont 500 000 soldats japonais qui furent tués face aux troupes américaines tout au long de la période 1941-1945... Et au final, les deux bombes atomiques US servirent à envoyer un premier "message" (précurseur de la Guerre Froide) à "l'allié" soviétique et à occulter le rôle déterminant de l'URSS dans la libération de vastes territoires occupés par les fascistes en Asie.

 

Télécharger :

- l'annonce préalable

- l'intégralité de notre interview

- la discussion ultérieure entre journalistes

Avec Sputnik news lancé fin 2014, l'impérialisme russe passe à l'offensive et montre à l'occident belliciste en déclin qu'il est bien décidé à ne pas perdre la guerre médiatique :

« Sputnik montre la voie d'un monde multipolaire qui respecte les intérêts nationaux, la culture, l'histoire et les traditions de chaque pays. Sputnik dévoile ce dont les autres ne parlent pas. L'agence se positionne comme un fournisseur d'informations alternatives et comme un diffuseur radio ».

Ils ont dit...

Le 23 février 1942, le général Douglas Mc Artur a déclaré :

« La situation mondiale montre à présent que les espoirs de la civilisation reposent sur les drapeaux de la vaillante Armée Rouge. J'ai participé dans plusieurs guerres, j'ai été témoin à d'autres, et j'ai pu étudier en détail les campagnes des grands chefs militaires du passé. Dans aucun cas je n'ai observé une telle défense victorieuse contre les coups terribles du début de la Deuxième Guerre Mondiale portés par un ennemi encore victorieux. Les contre-attaques anéantissantes rejetaient l'ennemi jusqu'à son propre sol. La portée et la grandeur de cet élan devraient être notées comme la plus grande réussite militaire de l'histoire. »

William Batt, vice-président du Conseil de production militaire des Etats-Unis, a visité Moscou en 1942. Il a déclaré à son retour :

« Je suis parti pour la Russie avec un sentiment d'incrédulité quant à sa capacité de résister à une guerre d'envergure. J'ai été rapidement persuadé que toute la population, jusqu'à la dernière femme et au dernier enfant, prenaient part dans la guerre. Je doutais de la technicité des Russes, et j'ai découvert qu'ils étaient maîtres dans la direction des usines et persistants dans la production des machines de guerre. Je suis reparti gêné des renseignements répandus ici, insinuant qu'il y aurait des dissensions dans le gouvernement russe, alors que j'ai trouvé un gouvernement fort, compétent et soutenu par un énorme enthousiasme général. Bref, je suis parti en Russie en me demandant si elle est un allié digne de confiance. Ma réponse est : oui. »

Le Premier Ministre britannique, W. Churchill, a déclaré à Québec au Canada, le 31 août 1943 :

« Il n'existe pas de gouvernement qui pourrait résister à des coups aussi durs et cruels, que ceux qu'Hitler a porté à la Russie. La Russie a non seulement survécue à ces coups, mais a réussi à riposter à l'armée allemande, comme aucune autre force au monde n'aurait pu le faire. »

Albert Einstein lorsque le mastodonte nazi qui semblait imbattable, est stoppé à Stalingrad (1942) :

« Pourquoi Washington a-t-il aidé à étrangler l’Espagne loyaliste [républicaine] ? Pourquoi a-t-il un représentant officiel dans la France fasciste ? (...) Pourquoi garde-t-il des relations avec l’Espagne franquiste ? Pourquoi aucun effort n’est fait pour aider la Russie qui en a le plus grand besoin ? Ce gouvernement est largement contrôlé par des financiers dont la mentalité est proche de l’état d’esprit fasciste. Si Hitler n’était pas en plein délire, il aurait pu avoir de bonnes relations avec les puissances occidentales ». « Sans la Russie, ces chiens sanguinaires (...) auraient atteint leur but ou, en tout cas, en seraient proches. (...) Nos enfants et nous avons une énorme dette de gratitude envers le peuple russe qui a enduré tant d’immenses pertes et de souffrances. La manière dont (la Russie) a mené sa guerre a prouvé son excellence dans tous les domaines de l’industrie et de la technique. (...). Dans le sacrifice sans compter et l’abnégation de chacun, je vois une preuve d’une détermination générale à défendre ce qu’ils ont gagné (...). En Russie, l’égalité de tous les peuples et de tous les groupes culturels n’est pas qu’une parole en l’air : elle existe vraiment dans la réalité. »

Un an avant sa mort, en 1954, au moment de l’hystérie anticommuniste aux Etats-Unis (maccarthysme), Albert Einstein écrit :

« A mes yeux, la ‘conspiration communiste’’ est surtout un slogan (...) qui rend (les gens) totalement sans défense. A nouveau, je suis bien obligé de repenser à l’Allemagne de 1932, dont le corps social démocratique avait déjà été affaibli par des moyens similaires, de sorte que (...) Hitler eut très facilement la possibilité de lui asséner son coup fatal. Je suis de même convaincu que celui-ci suivra le même chemin, à moins que des gens avisés et capables de sacrifice viennent le défendre. » (Citations d'Einstein extraites du livre : « Einstein... Un traître pour le FBI. Les secrets d’un conflit », Editions Frison-Roche, Paris, 2005.)

Une appréciation des qualités du chef de l'Armée Rouge par Averell Harriman, ambassadeur américain en poste à Moscou (1943-1946) :

« Même Averell Harriman, le représentant de l'impérialisme américain, après avoir répété les clichés obligatoires à propos du "tyran qu'était Staline", souligne "sa grande intelligence, sa fantastique capacité d'entrer dans les détails, sa perspicacité et la sensibilité humaine surprenante qu'il pouvait manifester, au moins au cours des années de guerre. Je trouvais qu'il était mieux informé que Roosevelt, plus réaliste que Churchill, sous plusieurs aspects le plus efficace des dirigeants de la guerre. » (Source : Ludo Martens, Un autre regard sur Staline, EPO, 1994, p 283.)

Une autre appréciation par Churchill :

« Une appréciation très élevée, très réaliste nous a été transmise par l’un des opposants les plus acharnés de Staline, l’Anglais Churchill qui, entre autres choses, allait dire de lui : « La grande chance, pour la Russie, ce fut que, durant les années des grandes épreuves, elle fut dirigée par ce stratège inflexible que fut Joseph V. Staline. Ce fut une personnalité importante, remarquable et incontestable. » « Staline était empreint d’une énergie extraordinaire, c’était un érudit, avec une volonté forte, inflexible, impitoyable au travail de même que dans les discussions et que, moi-même, malgré toute ma science du Parlement anglais, je n’aurais pu contredire en rien. La force active de son travail était si grande, chez lui, qu’il constitue un cas unique, parmi tous les chefs d’Etat de tous les temps et de tous les peuples. Staline produisit des impressions très fortes sur chacun de nous. Son influence sur le peuple était incontestable. Lorsqu’il entrait dans le hall de la conférence de Yalta, chacun de nous, comme si on nous l’avait commandé, se levait et, de façon surprenante, gardait les mains sur les coutures des pantalons tout en restant immobile. Il possédait une intelligence profonde. Il était passé maître, de façon inégalable, pour découvrir des solutions aux problèmes les plus ardus et même dans des cas où il semblait bien qu’il n’y eût pas de solution possible. Il avait créé et commandait un pays colossal. C’était une personne qui aurait pu éliminer ses ennemis à l’aide des mains de ses ennemis et il réussit même à nous faire combattre contre les impérialistes, nous qu’il considérait ouvertement comme tels également. Staline était si grand qu’il était incomparable dans le monde. Il était parti de rien et il laissa derrière lui une Russie équipée d’armes nucléaires. » Et, à la fin, Churchill d’ajouter : « Non, quoi que l’on dise de lui, ni l’histoire ni les peuples ne l’oublieront ». » (Source : Staline, le plus grand stratège militaire de la seconde guerre mondiale et de tous les temps, Discours de Hysni Milloshi, Premier Secrétaire du Comité Central du Parti Communiste d’Albanie, 02-05-2003.)

La guerre du chiffrage

1939 ― En Angleterre, mise en place, à Bletchley Park, de la Government Code and Cypher School : Centre de déchiffrement des services secrets britanniques, pour contrer le défi de la machine allemande de codage, Enigma 3, réussite fin 1939 : les anglais connaissent toutes des opérations allemandes y compris les préparatifs de bombardement sur Coventry. Mais les allemands perfectionnent leur crypteur et la Kriegsmarine mis au point le décodeur Enigma 4, le plus perfectionné du monde à cette époque.

En 1941/1942, il permit aux U-boot de couler les navires US de l’Atlantique nord avec une très grande efficacité ; ce n'est qu’en août 1942, après la capture d'une Enigma 4 sur un U-boot, que les alliés pourront analyser le trafic radio des sous-marins. À partir de septembre la couverture aérienne des convois est améliorée.

La capacité de l'Angleterre de décoder des messages chiffrés sur des machines Enigma a été caractérisée comme plus grand secret de la deuxième guerre mondiale. Il est resté ultra-secret plus de pendant trente années.

Coventry ― le 14 novembre 1940 ― 500 bombardiers ― Apparemment le gouvernement Anglais qui venait de découvrir le moyen de décrypter les messages Allemands (Enigma 3), a choisi de sacrifier la ville pour ne pas éveiller les soupçons Allemands en décidant de ne pas faire évacuer la ville juste avant l'attaque.

Dresde ― du 13 au 15 février 1945 ― Appuyé par les militaires britanniques et une opinion publique qui entendait venger Coventry, Churchill voulait montrer à Staline, à la vieille de Yalta  sa capacité et son savoir faire dans les bombardements aériens et à Roosevelt qu'on pourrait briser le moral des Allemands avant l'assaut final. (version occidentale) A mon avis les anglo-américains ont "testé" la méthode HIROSHIMA, pour faire comprendre a Staline qu’il avait des limites territoriales à ne pas franchir.

Dresde ne montrait que peu d’intérêts stratégiques. Résultat 250 000 civils allemands au tapis.

Les 42 Divisions du Reich en route vers le front de l’est à 15 km de Dresde n’ont pas été touchées !

Remarques : Durant tous les bombardements US/GB de la seconde guerre mondiale seul 8 % du potentiel industriel allemand a été détruit. La raison, cachée à l’opinion publique, était un renversement d’alliance et la prévision d'attaque contre l’Union Soviétique par tous les impérialistes. Il leur fallait pour cela l’utilisation du potentiel industriel de Hitler.

(Des réflexions du camarade "Guingouin" publiées sur le forum "La jeune garde marxiste-léniniste" le 19/09/2007.)

 

 

Opération « Crossword », 1945 – Quand les Alliés voulaient collaborer avec les Nazis contre l’armée soviétique

Article publié le 23 décembre 2020 sur Réseau International

 

par Karine Bechet-Golovko

 

Alors que la Seconde Guerre mondiale est devenue un enjeu géopolitique, devant permettre 75 ans plus tard aux États-Unis, après la chute de l’URSS, de réécrire l’histoire pour devenir les « sauveurs » exclusifs du monde libre, la Russie publie régulièrement des documents d’époque rappelant les faits, rappelant l’histoire. Dernier en dates, un télégramme chiffré rendu public par le Renseignement extérieur prouvant la tentative par les États-Unis et la Grande-Bretagne de signer une paix séparée et de collaborer avec l’Armée nazie, qui devait en contrepartie continuer le combat contre l’armée soviétique. L’Opération « Crossword », appelée « Sunrise » par les Américains, a été connue par les Soviétiques grâce au Renseignement et court-circuitée. Mais cela fait des épisodes peu glorieux, dont les Alliés préfèrent ne pas se souvenir. Et ne pas trop parler. Car, finalement, la collaboration de l’Occident avec les SS était tout à fait acceptable lorsqu’elle servait les intérêts politiques.

À l’occasion des 100 ans du Renseignement extérieur russe, un ouvrage est sorti mettant à disposition du public un certain nombre de documents déclassifiés, notamment en ce qui concerne l’Opération « Crossword » menée par les États-Unis et la Grande-Bretagne au printemps 1945, visant à sortir du jeu, en soutenant l’armée nazie contre les Soviétiques.

Alors que le Renseignement surveillait les tentatives des nazis d’entrer en contact avec les Alliés, au printemps 1945, ce sont les États-Unis, avec le soutien des Britanniques, qui initient en Suisse à Zurich des négociations avec certains représentants de l’armée nazie. Ainsi, le 6 mars 1945, Allen Dulles, qui est à la tête du réseau de renseignement de l’Unité des Services Stratégiques (avant la CIA), rencontre le général SS Karl Wolff, qui commande l’armée allemande en Italie. Il s’agit de négocier une paix séparée en Italie, sans l’URSS. Ce plan est soutenu par Harold Alexander, qui commande l’armée alliée en Italie. Bien que la volonté de se rendre ait été largement surévaluée, des signes avant-coureurs existaient. Notamment, la réserve d’or prise par l’armée américaine à Bruxelles, avait été déposée dans une mine protégée par les nazis, 36 heures avant l’arrivée de l’armée américaine, par le vice-directeur de la Banque du Reich.

Le 12 avril, le Renseignement soviétique informe par télégramme chiffré la direction du pays, et des tentatives de pourparlers séparés visant à cesser les combats en Italie tout en utilisant l’armée nazie pour empêcher l’entrée de l’armée soviétique à Berlin, et des « transferts de fonds ».

Un échange de courriers s’en est suivi entre Staline et Roosevelt, qui d’abord niait les faits, bien que lorsque Molotov ait demandé à ce que l’URSS soit inclue dans ces pourparlers, il ait reçu une fin de non-recevoir. Mais lorsque Staline a fait comprendre que le Renseignement possédait des preuves, la discussion fut close, autant que les tentatives.

Il serait bon que ces éléments soient également diffusés en anglais, français, etc., afin de compenser la propagande active, qui se développe en Occident. Car finalement, la collaboration avec les Nazis n’a jamais été perçue, alors, par les Alliés, comme une ligne rouge à ne pas dépasser. Et l’utilisation, ensuite, des anciens nazis dans le combat contre l’URSS est une preuve, en plus des accords passés avant la guerre.

 

Staline et Vorochilov au Kremlin (Guérassimov, 1938)

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