2017

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Le front populaire

La mythologie réformiste du "front populaire", de "l'anti-fascisme" et des "acquis-sociaux"


Il convient de traiter à part le cas du "front populaire", puisque celui-ci recoupe plusieurs des courants déjà critiqués ailleurs ici (presque tous en fait).

Le front populaire recoupe un certain nombre d'expériences "socialistes" allant du front populaire en France en 1936 soutenu à l'époque par une assise allant du parti "communiste" de Thorez aux divers autres partis sociaux-réformistes opportunistes de l'époque, sous de douteux prétextes "antifascistes". Le front populaire est aussi une référence à la guerre d'Espagne avec d'un côté les républicains et de l'autre les franquistes.

Afin d'éclaircir le sujet, il convient de bien comprendre ce qu'est réellement le fascisme.

Ce sujet semble parfois confus. Il est en réalité très simple. On peut aborder la question de la bourgeoisie sous trois aspects différents : son système économique, son système politique, son système idéologique.

Autrement dit, la domination de toute classe sociale est avant tout une base économique. Dans le cas de la bourgeoisie, il s'agit du capitalisme.

Cette base économique nécessite un certain nombre d'institutions, de structures mafieuses comme l'état afin de garantir la sûreté et l'administration de ce système économique, ce sont les institutions politiques. Le système politique idéal de la bourgeoisie est la dictature de la bourgeoisie, à travers une république bourgeoise (qu'elle porte ou non un masque "démocratique"), c'est à dire la république esclavagiste fasciste (on parle du faisceau en référence au faisceau de licteur romain, symbole de la républiques esclavagiste romaine, mais aussi de l'état américain, de la république française, de la république "sociale" italienne de Mussolini, du troisième reich, et ainsi de suite).

Lénine ne disait autre chose lorsqu'il affirmait que « Les formes d'Etats bourgeois sont extrêmement variées, mais leur essence est une : en dernière analyse, tous ces Etats sont, d'une manière ou d'une autre, mais nécessairement, une dictature de la bourgeoisie. »

Enfin le système idéologique de la bourgeoisie est le libéralisme, ses "droits de l'homme", à savoir, selon Marx « les droits du membre de la société bourgeoise, c'est-à-dire de l'homme égoïste, de l'homme séparé de l'homme et de la communauté. »

Nous avons donc résumé les trois aspects de la bourgeoisie : un système économique capitaliste administré par un système politique fasciste et justifié idéologiquement par le libéralisme philosophique (l'individualisme bourgeois n'en étant que la variante la plus transparente).

Historiquement, ces trois aspects ne sont pas mis en place simultanément. On sait que la bourgeoisie et le capitalisme sont apparus au moyen-âge au sein-même du féodalisme. Le système politique idéal de la bourgeoisie, en revanche, ne s'est imposé que bien plus tard, avec par exemple en France la révolution fasciste de 1789 (et celle de 1871 sur le sang des communards qui a donné naissance à la troisième république). En Allemagne, par exemple, ce processus s'est fait plus tardivement avec Hitler.

En quoi consiste l'escroquerie du "front populaire" ? Cette idée du "front populaire", Marx en brossait déjà la critique lorsqu'il disait que « La classe dominante est davantage contrainte à présenter ses intérêts comme étant l'intérêt de tous les membres de la société. »

Sous l'impérialisme en particulier, la bourgeoisie peut, grâce au pillage impérialiste, corrompre et embourgeoiser de larges couches du prolétariat. Dans ces périodes (forcément courtes de quelques décennies tout au plus), lorsque l'impérialisme en question détient une place de choix dans la pyramide mondiale, il peut ainsi embourgeoiser son peuple au point d'acheter la paix sociale et de se présenter sous un jour "démocratique". Afin de réaliser ces "acquis sociaux", l'oligarchie financière est contrainte de lutter contre une partie réfractaire de la bourgeoisie. Pour ce faire, elle encourage les chefs des syndicats ouvriers à manifester et à s'organiser en vue de ce chantage infantile de masse. Pour réaliser une telle mobilisation, il faut le mouvement le plus large possible, la bourgeoisie pouvant ainsi renforcer sa légtimité. C'est la raison pour laquelle il y a besoin d'un "front" avec même une petite légimtité pseudo-communiste (le P"C"F n'a jamais été communiste dans les faits). Pour réaliser un tel front, la bourgeoisie présente ses luttes internes comme étant une lutte entre la bourgeoisie et le prolétariat. En réalité c'est la bourgeoisie qui mobilise elle-même le peuple par le haut. Elle agite pour cela une "menace fasciste" imaginaire afin de réaliser cette unité vers "plus de progrès" dans un "sens démocratique" ou "social" (c'est à dire opportuniste, réformiste, révisionniste et farouchement anti-communiste). C'est exactement ce qui se passe par exemple en Chine à l'heure actuelle : l'état et la finance chinoise soutiennent les syndicats car ils veulent embourgoiser le peuple chinois (il faut bien comprendre que l'impérialisme chinois est de plus en plus puissant et ambitionne d'embourgeoiser son peuple sur le modèle occidental). En créant un marché intérieur et en poussant la production à l'extérieur, la Chine a de grandes ambitions impérialistes et ne recule devant aucune manipulation de mobilisation sociale par en haut pour réaliser sa mutation. C'est en tout cas le même genre de choses qui se produisit ici en France il y a 80 ans, lorsque la France était elle aussi une puissance impérialiste puissante (et non la puissance chancelante qu'elle est aujourd'hui).

Nous voyons donc que ce "front populaire" est entièrement petit bourgeois, réformiste et anti-communiste.

L'expérience de la guerre d'Espagne est d'ailleurs à bien des égards instructive. Les mouvements anarcho-trotskystes espagnols ont tout fait pour saboter la guerre et la perdre, terrifiés qu'ils étaient de voir gagner les "staliniens" (c'est à dire le prolétariat et sa dictature). Ils désiraient une troisième voie qui ne soit ni le capitalisme ni le socialisme, ni la bourgeoisie ni le prolétariat, ainsi pensent les petits bourgeois qui croient être au-dessus des antagonismes de classe. Evidemement la révolution ne peut être réformiste, ni la guerre pacifique. Aussi une telle attitude criminelle ne pouvait mener qu'à une défaite cinglante. Quant il parlait de l'anarchisme, Lénine dénonçait déjà à son époque le « Fiasco complet des expériences de mouvement révolutionnaire. »

Le prétendu "front populaire" est une arme entre les mains de la bourgeoisie et ses valets réformistes, qui cherche à mobiliser le plus largement possible le peuple pour instaurer leur idéal social-impérialiste. Leur société idéale, la voici : l'impérialisme qui réalise de juteux profits sur le dos des peuples étrangers et qui partage ensuite généreusement ce butin avec la population de sa métropole afin d'augmenter son niveau de vie et de perpétuer l'esclavage salarié, mais sous une forme "acceptable" pour tous.

C'est sans doute face à ces trahisons opportunistes qu'Henri Barbusse écrivait : « Le réformisme est tentant. Il a l'air sage, il a l'air prudent, il a l'air d'épargner le sang. Mais ceux qui voient loin et qui discernent les grandes rançons de la logique, et de l’arithmétique sociale, et recueillent dans une mesure de plus en plus large, l'expérience historique, savent que sur la voie de la résignation opportuniste et de la vassalité réformiste, il y a mirage, puis piège, puis trahison — et que c'est la voie de la démolition et du massacre. Question de nuances, disent les bonnes gens. Non ! question cruciale, question de vie et de mort, parce que le minimalisme (qu'on appelle aussi moindre mal), est conservateur. »

En réalité, la thèse du "front populaire" signifie la collaboration de classe entre le prolétariat et la bourgeoisie en vue de renforcer le social-impérialisme. En un sens, le front populaire, le CNR à la libération, etc. sont le véritable fascisme, puisqu'ils visent à la conservation de l'ordre capitaliste. La théorie du "front populaire" vise à effacer les intérêts de classes divergents et donc la lutte de classe. En réalité, le "front populaire" est l'exact inverse de la révolution marxiste. Le révisionnisme maoïste se nourrit grandement de cette théorie du "front populaire". A ce sujet, ce livre pourrait intéresser le lecteur : Du parti de Thorez à la pensée Mao


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