2017

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Bourgeoisie

Définition de la bourgeoisie


Dans la société capitaliste, la bourgeoisie est la classe dominante.

Elle s'appuie sur la reproduction du capital.

Ce qui la distingue des autres classes donc, c'est qu'elle vit exclusivement de la rente du capital. Elle n'a en général pas besoin de travailler. Toutefois, pour des raisons de prestige, elle occupe souvent des postes intéressants au sommet des entreprises.

La société capitaliste, c'est la dictature de la bourgeoisie.

On peut aborder la question de la bourgeoisie sous trois aspects différents : son système économique, son système politique, son système idéologique.

Autrement dit, la domination de toute classe sociale est avant tout une base économique. Dans le cas de la bourgeoisie, il s'agit du capitalisme.

Cette base économique nécessite un certain nombre d'institutions, de structures mafieuses comme l'état afin de garantir la sûreté et l'administration de ce système économique, ce sont les institutions politiques. Le système politique idéal de la bourgeoisie est la dictature de la bourgeoisie, à travers une république bourgeoise (qu'elle porte ou non un masque "démocratique"), c'est à dire la république esclavagiste fasciste (on parle du faisceau en référence au faisceau de licteur romain, symbole de la républiques esclavagiste romaine, mais aussi de l'état américain, de la république française, de la république "sociale" italienne de Mussolini, du troisième reich, et ainsi de suite).

Lénine ne disait autre chose lorsqu'il affirmait que « Les formes d'Etats bourgeois sont extrêmement variées, mais leur essence est une : en dernière analyse, tous ces Etats sont, d'une manière ou d'une autre, mais nécessairement, une dictature de la bourgeoisie. »

Enfin le système idéologique de la bourgeoisie est le libéralisme, ses "droits de l'homme", à savoir, selon Marx « les droits du membre de la société bourgeoise, c'est-à-dire de l'homme égoïste, de l'homme séparé de l'homme et de la communauté. »

Nous avons donc résumé les trois aspects de la bourgeoisie : un système économique capitaliste administré par un système politique fasciste et justifié idéologiquement par le libéralisme philosophique (l'individualisme bourgeois n'en étant que la variante la plus transparente).

Historiquement, ces trois aspects ne sont pas mis en place simultanément. On sait que la bourgeoisie et le capitalisme sont apparus au moyen-âge au sein-même du féodalisme. Le système politique idéal de la bourgeoisie, en revanche, ne s'est imposé que bien plus tard, avec par exemple en France la révolution fasciste de 1789 (et celle de 1871 sur le sang des communards qui a donné naissance à la troisième république). En Allemagne, par exemple, ce processus s'est fait plus tardivement avec Hitler.

Dans notre époque impérialiste, il existe plusieurs fractions bourgeoises dans chaque pays, avec une composition qui diffère d'un endroit à l'autre, d'une époque à l'autre.

Au début du capitalisme, c'est la libre concurrence qui régnait, les bourgeois se disputaient des parts de marché pour écouler leurs marchandises. C'est sur cette base que sont nées les nations. Chaque bourgeoisie était liée à un marché, à une nation.

Avec l'impérialisme, le stade des monopoles et du capital financier, à côté de l'ancienne bourgeoisie, est apparue dans chaque métropole avancée une bourgeoisie plus puissante : l'oligarchie financière. Pour elle, il ne s'agit plus d'écouler des marchandises mais d'investir ses capitaux partout dans le monde. En effet, arrivé à un certain stade, l'ancien capitalisme voyait son profit diminuer. Pour contrer ce phénomène, il fallait produire pour moins cher. Rien de tel pour les capitalistes que de délocaliser leur production dans un pays où les gens sont prêts à travailler presque gratuitement. Ainsi une partie de la bourgeoisie a commencé à exporter des capitaux à l'étranger.

Lénine qualifie ce stade impérialiste de "stade suprême du capitalisme" et de la production marchande.

Déjà avant ce stade impérialiste, les nations bourgeoises se partagaient une partie toujours plus grande du globe (empires coloniaux). Avec l'impérialisme, ces colonies sont devenues de véritables sphères d'influence financière. Les capitalistes d'une nation donnée ont investi dans leur zone d'influence. Des industries y sont nées. Qui elles-mêmes ré-expédient les marchandises en métropole, là où se trouvent les consommateurs.

Dans les pays néo-colonisés où affluent les capitaux, l'industrie et le commerce se développent : une bourgeoisie en tout point semblable à la bourgeoisie de l'ancien capitalisme (décrit plus haut). A ceci près qu'elle est inféodée aux grands cartels impérialistes qui investissent leur argent dans le pays. Un bon exemple est la Chine à partir des années 1970. Dans ce genre de cas, on parle de bourgeoisie compradore.

De ce développement finit par émerger parfois une puissance impérialiste, qui déloge les premières de leurs positions privilégiées. Ainsi les premiers pays impérialistes (France, Angleterre) ont été délogés par l'Allemagne puis les Etats-Unis et maintenant tous sont délogés par la Chine, qui elle même sera délogée par l'Inde.

Quand un pays impérialiste a suffisament décliné, il devient alors lui-même une partie d'un empire plus grand. C'est ce qu'est devenue la France en 1940 vis à vis de l'Allemagne ; puis en 1944 vis à vis des Etats-Unis. Dans cette situation, la bourgeoisie impérialiste continue de faire ses affaires, gardant même une certaine "autonomie". Mais elle reste soumise aux injonctions du boss, au-dessus d'elle, avec toujours des frictions, une tension, qui parfois ne manque pas de se transformer en rébellion. Par exemple, la bourgeoisie impérialiste allemande a eu vite fait de briser le joug que lui avaient mis l'impérialisme français et anglais après la défaite allemande de 1918. Au sein de cette bourgeoisie impérialiste soumise, il existe donc une fraction inféodée et une autre indépendantiste.

Il y a donc deux types de bourgeoises, l'ancienne, basée sur le marché national, et l'oligarchie impérialiste, basée sur le capital financier et ses investissements ; et dans chaque bourgeoisie, une tendance inféodée ainsi qu'une tendance indépendantiste. Toujours selon le contexte, le pays et l'époque.

Bien sur chaque bourgeoisie et chaque fraction de la bourgeoisie trouve des alliés dans les couches intermédiaires de la petite bourgeoisie. L'existence du pays signifie toujours un rapport de force entre ces diverses factions, l'une dominant l'autre et imposant ses orientations stratégiques. Par exemple aujourd'hui la bourgeoisie impérialiste chinoise est en train de peu à peu prendre le pouvoir contre la bourgeoisie nationale compradore héritée de l'ère maoïste. Le basculement économique entraîne un changement politique, puis finalement idéologique.

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