2017

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Site des prolétaires de fer

Marxiens

L'attaque des réformistes contre la théorie marxiste de la valeur



La wertkcritik, ou critique de la valeurs, est un courant idéologique qui se réclame de Karl Marx (comme la plupart des révisionnistes). Sa théorie consiste à réfuter la théorie marxiste de la valeur, sous prétexte que Marx lui-même l'aurait démontée. Eh oui, pauvre idiot de Marx qui n'a pas vu qu'il s'était lui-même trompé selon sa propre théorie géniale !

Les marxiens n'acceptent pas le concept de valeur d'usage. C'est à dire la valeur subjective, liée à un besoin. En fait, les marxiens nient l'existence-même des besoins subjectifs. La société capitaliste regorgerait de besoins qui ne sont pas de vrais besoins. Pourtant Marx, au tout début de Das Kapital, nous écrit : "La marchandise est d'abord un objet extérieur, une chose qui par ses propriétés satisfait des besoins humains de n'importe quelle espèce. Que ces besoins aient pour origine l'estomac ou la fantaisie, leur nature ne change rien à l’affaire".

On est déjà très loin de la théorie marxienne. En fait il est vrai que la plupart des besoins sont irrationels. Il est vrai qu'avoir besoin d'un iPhone, de drogue, d'une voiture, etc. est sans doute irrationnel. Mais la théorie de Marx n'a jamais nié cela. Ce qui compte, ce n'est pas de savoir si le besoin est rationnel ou non, conforme à la prétendue "Nature" ou non. Ce qui compte, c'est de savoir si ce besoin est réel ou non. Le besoin de drogue est réel pour le drogué, le besoin d'iPhone est réel pour celui qui désire l'iPhone, etc. Et toute la chaîne de la valeur repose autant sur ce genre de besoins, que sur des besoins comme l'alimentation, etc. Il n'y a aucune distinction.

La valeur objective (d'échange) d'une chose repose sur deux piliers dont l'un est cette masse de besoins subjectifs, qu'ils soient rationnels ou irrationnels. Marx dit : "L'utilité d'une chose fait de cette chose une valeur d'usage. [...] Les valeurs d'usage [...] sont en même temps les soutiens matériels de la valeur d'échange.". (L'autre pilier étant le temps de travail moyen nécessaire à la production de l'objet)

Pourquoi est-ce important ? Parce que si on refuse d'accepter la réalité de ces besoins, alors on refuse la réalité de la valeur. D'où le nom "wertkcritik", critique de la valeur.

Nier la réalité de la valeur d'usage, c'est donc nier l'existence de la valeur en général.

Mais si on refuse la réalité de la valeur, alors on refuse également la réalité de la plus-value, c'est à dire la réalité de l'exploitation capitaliste. Exploitation dans laquelle les capitalistes achètent la force de travail en donnant un salaire d'une valeur inférieure aux marchandises créées par le travail.

Si on refuse la réalité de la valeur, de la plus-value, alors l'exploitation capitaliste n'existe pas ! Avec des "critiques" comme ceux-là, nos bourgeois peuvent dormir tranquilles...

La conséquence de cette fantaisie consiste à nier l'utilité même du travail. Evidemment si les besoins n'existent pas, alors le travail utile, base de toute valeur, n'existe pas non plus. Donc nos marxiens ne réclament rien de moins que l'abolition immédiate de ce travail jugé inutile. Pas pour mettre fin à l'esclavage salarié. Mais pour rétablir "l'ancien" travail, conforme à la "Nature".

Dès lors il y aurait eu l'époque pré-capitaliste, conforme à la "Nature", et d'autre part, l'époque capitaliste où existe le faux travail, la fausse valeur et le fétichisme de la marchandise.

L'énorme erreur des marxiens les pousse à affirmer que le capitalisme et le mode de production marchand sont une seule et même chose. Or l'esclavagisme par exemple, qui a existé avant le capitalisme, était aussi un mode de production marchand. Le travail existait bien avant le capitalisme, et sans doute même avant l'espèce humaine. La marchandise existe depuis au moins 20 000 ans, c'est à dire à partir du moment où la propriété privée, la division sociale du travail et les échanges ont commencé.

On se demande alors ce que faisaient les paysans au moyen-âge ou durant l'antiquité, était-ce du travail ou de la branlette ? Et sur les marchés égyptiens et babyloniens du temps des pharaons, échangeait-on des marchandises ou du vent ? Mais non bien sur, pour nos marxiens, le travail est "une catégorie spécifique au capitalisme" !! De qui se moque-t-on ? Le système marchand n'aurait pas quelques siècles... il faut sériseusement que nos chers "marxiens" renoncent à la drogue quelque temps. Engels lui enfonce le clou, il parlait du rôle du travail dans la transformation du singe en homme, ce qui fait remonter l'apparition du travail, non pas à quelques siècles, mais à quelques millions d'années ! Cela a été récemment confirmé par des découvertes scientifiques : non seulement les grands singes actuels (bonobo, chimpanzés, etc.) sont capables de fabriquer des outils et de les utiliser (il s'agit donc de travail), mais en plus ils sont capables d'échanger le produit de ce travail (ce qui signifie qu'il s'agit d'échange marchand, un embryon de division du travail), mais plus intéressant encore, nos ancêtres primates auraient également eu cette aptitude. Cela fait donc remonter l'apparition du travail et de la marchandise (donc la loi de la valeur), non pas à quelques siècles mais plutôt à quelques millions d'années ; cet embryon ayant débouché sur un système marchand très développé il y a seulement 20 000 ans lorsque l'homme s'est sédentarisé et que la division du travail a explosé avec notamment le progrès de l'agriculture et l'apparition des premières villes... Qui plus est, cela renforce l'idée que la suppression du capitalisme, et la suppression de tout système marchand sont deux moments différents, comme l'avait dit Marx lui-même (socialisme puis communisme) et non un seul. Le communisme est bien un stade supérieur dans l'évolution et pas seulement quelque chose que l'on décrète d'un claquement de doigt comme le font nos idéalistes. Mais soyons surs que cela n'intéressera pas ces idéalistes "marxiens".

Le capitalisme n'est pas seulement un mode de production marchand, ni le seul mode de production marchand. Et le socialisme que préconise Marx ne mettra pas fin à la loi de valeur car il sera toujours un mode de production marchand. Ce qui distingue le capitalisme des autres modes de productions marchand, c'est que 1- le travail y est une marchandise que les capitalistes achètent en dessous de sa valeur, ils en vendent le produit pour réaliser un profit, comme avec n'importe quelle marchandise 2- les capitalistes recherchent le profit maximum 3- la propriété privée des moyens de production.

Pour les marxiens, le travail serait une catégorie spécifique au capitalisme. L'idée que le travail puisse créer la moindre valeur, voilà l'idée contre laquelle ils s'élèvent ! Au fond il suffirait "d'abolir le travail". Ils s'imaginent que le travail n'est qu'une espèce de supplice infligé sans aucune raison, que le travail n'a aucune utilité. Donc finalement les travailleurs ne seraient pas vraiment exploités. Ils seraient juste des "opprimés" qu'on enferme dans des usines et des bureaux pour les faire tourner comme des hamsters dans une roue. Les marxiens oublient que la valeur repose sur le travail utile, qui répond à des besoins bien réels de gens dans la société. Que ces besoins soient rationnels ou non n'a aucune importance.

Les marxiens s'imaginent par exemple que c'est la publicité qui crée de "faux besoins". Mais c'est lui donner un bien plus grand pouvoir qu'elle n'en a réellement. Tout au plus la publicité peut-elle capter un besoin déjà existant et le rediriger vers une marque. La publicité est un moyen pour les capitalistes de s'arracher des parts de marché. En aucun cas elle ne crée des besoins (ou marginalement, et quand bien même, ça ne changerait rien à la réalité de ces besoins). Les marxiens basent leur "théorie" de la valeur sur la nature des besoins (rationnels ? naturels ?) ; les marxistes basent la théorie de la valeur sur la réalité des besoins (existent ou n'existent pas).

Le fin mot des marxiens n'est rien d'autre qu'une pirouette idéaliste. Comme nous l'avons vu, pour les marxiens, ce ne sont pas les travailleurs qui sont aliénés, mais une idée : la valeur. Rien que ça ! Pauvre Marx, qui doit avoir mal à force de se cogner dans sa tombe !

Pour les marxiens, il y aurait un bon Marx et un mauvais Marx. Le bon Marx, celui dont ils tordent les citations. Le mauvais Marx, celui qui parle de dictature du prolétariat, etc.

Il n'y a bien sur qu'un seul Marx, avec une évolution cohérente de sa pensée.

Ce que les marxiens refusent surtout, c'est bien sur le socialisme, c'est à dire l'étape intermédiaire, la dictature du prolétariat. Les marxiens rejettent bien évidemment la dialectique de Marx (en particulier la négation de la négation), celle pour qui le capitalisme fabrique inévitablement son propre contraire, son propre dépassement, ses propres fossoyeurs.

Au fond les marxiens ne sont qu'une variante de l'anarchisme, c'est à dire qui refuse l'étape intermédiaire du socialisme. Car en réalité en appelant dans le vide à la "fin immédiate du travail", ils ne font qu'entretenir le fatalisme. Car nul besoin d'être un génie pour comprendre en quoi ce mot d'ordre est creux et sans aucune chance d'être réalisé.

Cette théorie séduit particulièrement les milieux petits bourgeois avides d'enterrer le marxisme et le risque de dictature du prolétariat. L'idée même que le travail utile puisse un jour disparaître pour laisser place à une production automatique propriétée de tous (communisme) est une idée qu'ils tiennent en horreur. Car alors leur paradis petit bourgeois ou du petit producteur volerait en éclat.

Concernant cette théorie et sa forme, sa propension à tout rendre confus est son arme préférée. L'usage de phrases à rallonges, de novlangue compliquée sert à masquer le vide total de pensée, les incohérences, la schizophrénie, qui, autrement, seraient évidentes même pour un imbécile. Cette fausse érudition typique des milieux universitaires petits bourgeois y est omniprésente.

Cette théorie a la propriété magique de se superposer aux anciennes formes de révisionnisme, à l'anarchisme, au trotskysme, au maoïsme et à toutes les sauces petites bourgeoises réactionnaires possibles. Elle se distille également dans les milieux nationalistes, écologistes, "alternatifs", partisans du "revenu de base universel". Le marais petits bourgeois n'a pas fini d'essayer d'enterrer Marx. Mais le vieux bonhomme se laisse difficilement enterrer...

Informations sur ce site

Ce site entend donner aux communistes les outils intellectuels et idéologiques du marxisme-léninisme. A son époque déjà, Lénine notait "la diffusion inouïe des déformations du marxisme", il concluait que "notre tâche est tout d'abord de rétablir la doctrine de Marx". Ces éléments théoriques ont pour but de participer à la formation des jeunes cadres dont le parti du marxisme révolutionnaire aura besoin en France au cours des prochaines années. A son époque, Marx remarquait déjà "qu'en France, l’absence de base théorique et de bon sens politique se fait généralement sentir". Le manque de formation marxiste-léniniste est un obsctacle majeur à la construction d'un futur parti et un terreau fertile au maintien (voire au retour) des thèses réformistes, révisionnistes, opportunistes qui occupent actuellement tout le terrain sous une multitude de formes. Ce site n'est qu'une initiation au marxisme-léninisme. Les textes ne sont pas suffisants à la maîtrise du marxisme, ils sont une tentative de vulgarisation, d'explication de la pensée marxiste, ainsi qu'un éclairage de l'actualité à l'aide de cet outil. Il va de soi qu'une lecture des classiques du marxisme-léninisme est indispensable.


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