2017

Version 3.0



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Religions

Le rôle et la signification des différents types de religion


La religion a plusieurs aspects.

D'abord etymologiquement, la religion, c'est ce qui relie les hommes. C'est ce qui les relie entre eux, ou ce qui les relie "au ciel".

Mais dire ça ne nous avance pas beaucoup.

Il faut d'abord bien comprendre que l'homme vit sans cesse confronté au chaos. Il essaye de le maîtriser. La religion était d'abord une façon de maîtriser le chaos.

Sa façon de contrôler les autres hommes, il l'étend au monde. La relation de l'homme avec les autres hommes conditionne sa relation avec son environnement.

Par exemple si on regarde ce que sont les dieux grecs, romains, égyptiens, ce sont en fait des commerçants. On leur achète des faveurs. Un mouton en échange d'une bonne récolte. Il n'y a pas de sacrifice rituel, c'est un échange marchand. Ici, l'homme essaye "d'acheter" l'environnement comme il achète les autres hommes. C'est simplement le reflet de la société. L'homme s'imagine ainsi que sa richesse qui vaut quelque chose vis à vis des autres hommes est aussi un pouvoir qui marche avec les champs, la météo, etc.

C'est pourquoi on peut dire que c'est l'homme qui a fait dieu à son image.

Avec la lutte des cités entre elles, on a fini par garder que deux dieux. Le dieu qui nous protège et celui qui protège l'ennemi. Le bon dieu et le mauvais dieu.

Il n'y a pas de monothéisme, puisque dans tous les "monothéismes", il y a aussi le diable que dieu ne peut pas vaincre, ou du moins il ne se foule pas trop pour lui mettre une raclée (donc est-ce un dieu lui aussi) ?

Le chaos, la mort font qu'il est impossible de croire qu'il y a un seul dieu et qu'il est bon. Donc toutes les religions inventent des dieux mauvais, des démons, pour expliquer l'existence du mal, de la souffrance, de la maladie, de la jalousie, de l'esclavage, de la méchanceté, etc.

L'homme croit ce qu'il a intérêt à croire. Donc dans une certaine mesure la religion peut aussi lui servir de consolation sur sa misère. C'est ce que Karl Marx reprochait au christiannisme, d'être une façon d'endormir la révolte des esclaves en promettant que ceux qui sont lésés dans cette vie seront dédommagés dans l'autre.

« Voici le fondement de la critique irréligieuse : c'est l'homme qui fait la religion, et non la religion qui fait l'homme. A la vérité, la religion est la conscience de soi de l'homme qui, ou bien ne s'est pas encore conquis, ou bien s'est déjà de nouveau perdu. Mais l'homme, ce n'est pas un être abstrait recroquevillé hors du monde. L'homme, c'est le monde de l'homme, c'est l'Etat, c'est la société. Cet Etat, cette société produisent la religion, une conscience renversée du monde, parce qu'ils sont eux-mêmes un monde renversé. La religion est la théorie générale de ce monde, son compendium encyclopédique, sa logique sous une forme populaire, son point d'honneur spiritualiste, son enthousiasme, sa sanction morale, son complément cérémoniel, son universel motif de consolation et de justification. Elle est la réalisation chimérique de l'essence humaine, parce que l'essence humaine ne possède pas de réalité véritable. Lutter contre la religion, c'est donc indirectement, lutter contre ce monde là, dont la religion est l'arôme spirituel.

La misère religieuse est, d'une part, l'expression de la misère réelle, et, d'autre part, la protestation contre la misère réelle. La religion est le soupir de la créature accablée par le malheur, l'âme d'un monde sans cœur, de même qu'elle est l'esprit d'une époque sans esprit. C'est l'opium du peuple. Le véritable bonheur du peuple exige que la religion soit supprimée en tant que bonheur illusoire du peuple. Exiger qu'il soit renoncé aux illusions concernant notre propre situation, c'est exiger qu'il soit renoncé a une situation qui a besoin d'illusions. La critique de la religion est donc, en germe, la critique de cette vallée de larmes, dont la religion est l'auréole.

La critique a saccagé les fleurs imaginaires qui ornent la chaîne, non pour que l'homme porte une chaîne sans rêve ni consolation, mais pour qu'il secoue la chaîne et qu'il cueille la fleur vivante. La critique de la religion détrompe l'homme afin qu'il pense, qu'il agisse, qu'il forge sa réalité en homme détrompé et revenu à la raison, afin qu'il gravite autour de lui-même, c'est à dire autour de son propre soleil. La religion n'est que le soleil illusoire, qui gravite autour de l'homme tant que l'homme ne gravite pas autour de lui-même.

C'est donc la tâche de l'histoire, une fois l'au-delà de la vérité disparu, d'établir la vérité de l'ici-bas. Et c'est tout d'abord la tâche de la philosophie, qui est au service de l'histoire, de démasquer l'aliénation de soi dans ses formes profanes, une fois démasquée la forme sacrée de l'aliénation de l'homme. La critique du ciel se transforme ainsi en critique de la terre, la critique de la religion en critique du droit, la critique de la théologie en critique de la politique.
»

Lénine d'ajouter : « Mais en aucun cas nous ne devons nous fourvoyer dans les abstractions idéalistes de ceux qui posent le problème religieux on termes de « raison pure », en dehors de la lutte de classe, comme font souvent les démocrates radicaux issus de la bourgeoisie. Il serait absurde de croire que, dans une société fondée sur l'oppression sans bornes et l'abrutissement des masses ouvrières, les préjugés religieux puissent être dissipés par la seule propagande. Oublier que l'oppression religieuse de l'humanité n'est que le produit et le reflet de l'oppression économique au sein de la société serait faire preuve de médiocrité bourgeoise. Ni les livres ni la propagande n'éclaireront le prolétariat s'il n'est pas éclairé par la lutte qu'il soutient lui-même contre les forces ténébreuses du capitalisme. »

Quant aux religions des puissants, des riches, elles servent aussi à les conforter dans leur façon d'exister. C'est pour cette raison que Marx critiqua le judaïsme. Comme les idéologies libérales, la religion de la classe dominante sert à justifier cette domination. Elle présente cette domination comme un projet divin qui donne à ceux qui dominent sur Terre le droit divin d'exploiter, piller, puisqu'ils sont un "peuple élu". Voilà aussi pourquoi toutes les religions de classes dominantes ont quelque part l'idée "d'élection". Par exemple la prédestinnée dans le protestantisme, ou la méritocratie dans la religion républicaine (franc maçonnerie). L'idée de dieu est indispensable pour la bourgeoisie. En effet bien que celle-ci ait propagé la science pour lutter contre le féodalisme, puis pour des raisons d'intérêt économique, elle continue à avoir besoin de l'idée de dieu. La bourgeoisie contrairement à l'aristocratie, ne doit rien de sa situation à une quelconque supériorité de type militaire, aucun fait d'armes, aucune légitimité. Sa richesse lui échoit sur la tête comme un cadeau du ciel qu'elle ne saurait expliquer, qui peut aller et venir, se faire et se défaire du jour au lendemain. Elle pourrait dit-on, admettre que cette richesse lui vient de l'exploitation des travailleurs, mais c'est faux, car ce serait aller tout droit vers son suicide. Aussi donc elle est obligée de s'inventer une raison magique, sa destinée, le hasard de la providence, l'élection divine d'une part qui peut se manifester par l'intelligence ou la race, ou sa propre aventure de "self made man" ce qui en fait, d'un point de vue rationnel, revient au même. Comme dans la société l'argent, le capital est une force social, cette force, la bourgeoisie veut la faire sienne, intérieure, se rendant bien compte qu'elle n'est qu'une force extérieure à sa personne. Car la bourgeoisie qui dit qu'elle doit tout à son "mérite" peut certes l'affirmer avec aplomb en public, mais sa croyance en dieu est le témoin qu'elle-même ne croit pas à son propre "mérite", et cherche déséspérément une justification à sa domination. Sa domination, la bourgeoisie ne veut la devoir qu'à ses propres qualités intrinsèques là où elle se rend bien compte qu'elle ne la doit qu'au capital, c'est à dire à une force extérieure à elle-même et à la domination de sa classe en général. Elle joue donc sur la corde de sa personnalité, aidée de la main divine pour trouver une bonne raison d'être ce qu'elle est. Il est impossible aussi de vaincre la religion sans vaincre la bourgeoisie.

Ce qu'il y a démystifier derrière la religion, c'est l'intérêt sordide des uns et des autres. C'est pourquoi bien souvent, dès qu'un homme exprime une idée, il faut garder en tête cette phrase de Lénine : « Les hommes ont toujours été et seront toujours en politique les dupes naïves des autres et d'eux-mêmes, tant qu'ils n'auront pas appris, derrière les phrases, les déclarations et les promesses morales, religieuses, politiques et sociales, à discerner les intérêts de telles ou telles classes. Les partisans des réformes et améliorations seront dupés par les défenseurs du vieil ordre de choses, aussi longtemps qu'ils n'auront pas compris que toute vieille institution, si barbare et pourrie qu'elle paraisse, est soutenue par les forces de telles ou telles classes dominantes. »

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Ce site entend donner aux communistes les outils intellectuels et idéologiques du marxisme-léninisme. A son époque déjà, Lénine notait "la diffusion inouïe des déformations du marxisme", il concluait que "notre tâche est tout d'abord de rétablir la doctrine de Marx". Ces éléments théoriques ont pour but de participer à la formation des jeunes cadres dont le parti du marxisme révolutionnaire aura besoin en France au cours des prochaines années. A son époque, Marx remarquait déjà "qu'en France, l’absence de base théorique et de bon sens politique se fait généralement sentir". Le manque de formation marxiste-léniniste est un obsctacle majeur à la construction d'un futur parti et un terreau fertile au maintien (voire au retour) des thèses réformistes, révisionnistes, opportunistes qui occupent actuellement tout le terrain sous une multitude de formes. Ce site n'est qu'une initiation au marxisme-léninisme. Les textes ne sont pas suffisants à la maîtrise du marxisme, ils sont une tentative de vulgarisation, d'explication de la pensée marxiste, ainsi qu'un éclairage de l'actualité à l'aide de cet outil. Il va de soi qu'une lecture des classiques du marxisme-léninisme est indispensable.


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