USA : la CIA, Bush, le fascisme et l'anti-communisme

 

Sommaire :

La CIA a commencé par accueillir 4 000 nazis…

Un ex-agent raconte comment la CIA fabrique des «atrocités»...

La CIA et la Guerre froide culturelle

Impérialisme, fascisation et fascisme

La famille Bush et le prix du sang versé par les nazis

USA : le gouvernement des multinationales

 

La CIA a commencé par accueillir 4 000 nazis…

Le flirt CIA-terrorisme n’a en fait rien de récent. Il commence en 1945 lorsque Richard Gehlen, chef des services secrets nazis, échappe au tribunal de Nuremberg et est emmené bien gentiment aux USA dans l’avion personnel du général Smith…

Gehlen explique dans ses mémoires : «Mon idée était que même pour une Allemagne vaincue, il y aurait une place dans une Europe réarmée pour se défendre du communisme. Nous pouvions nous attendre à ce que les puissances occidentales soient intéressées par notre service d’espionnage à l’Est.» En effet, le chef des services secrets nazis est engagé en 1945 par la CIA avec un budget de 200 millions $ en dix ans et 4 000 emplois temps plein. Objectif: exploiter sa connaissance des pays de l’Est et espionner les communistes.

De même, Klaus Barbie, le «boucher de Lyon», sera protégé par les USA afin d’infiltrer le parti communiste allemand. Grâce à la protection des services US, tout un ramassis d’ex-nazis comprenant Paul Stangel (le chef du camp de Treblinka), Adolf Eichman, Walter Rauff (l’organisateur des chambres à gaz) et Ante Pavelic (le sanglant dictateur croate) vont se reconstituer en Amérique latine en réseau de terrorisme et d’espionnage contre la gauche. L’argent viendra aussi du grand capital allemand (IG Farben, VW, Krupp et Mercedes-Benz).

Pour contrer l’influence de la gauche communiste européenne, tous les moyens sont bons en fait. A la Libération de l’Italie, par exemple, les partisans, majoritairement communistes, constituent la force politique dominante. Les troupes alliées sortent des prisons de Mussolini des leaders de la maffia et leur confient la direction des villes.

Par la suite, la CIA soutiendra activement ou mettra carrément sur pied, la crème des terroristes un peu partout dans le monde: maffia cubaine de Miami, escadrons de la mort de Pinochet, contras du Nicaragua, l’Unita angolaise et tant d’autres.

La «démocratie» que les Etats-Unis prétendent imposer au monde, c’est ça.

Michel Collon, 2002

Sources : William Blum, “Killing Hope: US Military and CIA Interventions Since World War II” and “Rogue State : A Guide to the World’s Only Superpower, Common Courage press, http://members.aol.com/superogue/homepage.htm, Peter Coleman, Liberal Conspiracy, London : Collier Macmillan Publishers.• Nazis : Gehlen, Reinhard, Nu Spreek Ik!, Baarn (Hollande), 1972. Simpson, Christopher, Blowback. America’s Recruitment of Nazis and Its Effects on the Cold War, New York, 1988. Covert Action, Special: nazis, the Vatican, and CIA, winter 1986. • Italie: The Guardian, 26 mars 2001. Nicaragua: Holly Sklar, Washington’s War on Nicaragua, Boston, South End Press, 1988). • Tchétchénie: Michel Collon, Monopoly, EPO, Bruxelles 2000. Jared Israël, Washington, parent of the Taliban and Colombian death squads, www.tenc.net [Emperor’s Clothes], http://www.wahhabi.com. • Bin Laden: http://www.msnbc.com/news/wld/iframes/082098 ; Grows in Balkans by Umberto Pascali, Executive Intelligence Review, 22 juin 2001 ; http://msnbc.com/news/190144.asp?cp1=1

 

 

Un ex-agent raconte comment la CIA fabrique des «atrocités»...

La désinformation - le placement de fausses informations dans les médias - a été une tâche essentielle des services secrets américains depuis quelques dizaines d'années. Grâce à l'ex-responsable de la CIA John Stockwell, qui perdit ses illusions en l'agence dans les années 70, il est possible de repérer certains de ces canulars depuis l'origine, l'imagination d'agents secrets, jusqu'à leur diffusion massive à travers les médias.

Au milieu des années 70, Stockwell dirigeait la Cellule Angola qui tentait d'empêcher un gouvernement de gauche de prendre le pouvoir dans ce pays riche en pétrole, et cela en soutenant des groupes de guérilla rivaux, dont l'Unita de Jonas Savimbi, soutenue par l'Afrique du Sud. «Le tiers de mon équipe dans cette cellule était constitué de propagandistes dont la profession, permanente, consistait à fabriquer des histoires et à trouver les moyens de les faire passer dans la presse», déclara Stockwell à la TV britannique Channel 4, fin octobre 85.

Dans son livre «In Search of Enemies» (dont les bénéfices vont à la CIA par suite d'une action judiciaire que le gouvernement lui a intentée pour divulgation de secrets), Stockwell a décrit comment, la CIA diffusait ses histoires : «des experts en propagande s'affairaient à placer les articles dans les quotidiens de Kinshasa Elimo et Salongo. Ils étaient alors recopiés par les télex de l'agence et envoyés à nos cellules d'Europe, d'Asie et d'Amérique, qui les passaient en secret aux journalistes que nous avions recrutés dans les principales agences d'informations et ceux-ci veillaient à ce que beaucoup soient repris dans la presse mondiale. (...)

Les reporters occidentaux couvraient généralement la guerre d'Angola en toute sécurité depuis les capitales de la Zambie ou du Zaïre pro-occidentaux; beaucoup prêtaient foi aux propagandistes de la CIA basés là. Bien que, comme Stockwell l'indique, les conseillers US furent les premiers à intervenir dans le conflit angolais après l'indépendance obtenue du Portugal, les agents de la CIA diffusèrent des histoires selon lesquelles les Etats-Unis n'étaient intervenus qu'en réponse à l'arrivée des Soviétiques.

Pour dépeindre le mouvement anticolonialiste du MPLA, qui cherchait à former un gouvernement stable, comme de simples marionnettes des Soviétiques, la section de Lusaka de la CIA diffusa une histoire selon laquelle les forces de l'Unita appuyées par les USA avaient capturé vingt conseillers soviétiques lors d'une bataille en Angola. Non seulement les prisonniers et la bataille étaient imaginaires, affirme Stockwell, mais en plus la CIA n'avait aucune preuve de la présence d'aucun conseiller soviétique du tout dans le pays. Mais (...) le Washington Post publia l'histoire le 22 novembre 1975, à côté d'un démenti de l'agence soviétique Tass.

Un autre thème favori de la CIA, c'était les atrocités commises par les soldats cubains combattant aux côtés du gouvernement MPLA contre les guérillas appuyées par la CIA et l'Afrique du Sud. Le problème était que la CIA ne pouvait présenter aucune atrocité ; Stockwell décrit les Cubains comme «se comportant de façon particulièrement correcte». Mais un agent de la CIA à Lusaka obtint une couverture de presse générale en fabriquant une fable, à laquelle il ajoutait de nouveaux prolongements, chaque fois transmis aux reporters.

«Il inventa quelques soldats cubains violant plusieurs jeunes filles angolaises», déclara Stockwell à Channel 4. «Puis, il y eut une bataille et il inventa la capture de celte unité cubaine. Puis, il imagina les victimes angolaises identifiant les violeurs et un procès s'ensuivant. Puis, il les fit exécuter par un peloton d'exécution composé des femmes supposées avoir été violées, avec des photos de ces jeunes Africaines en train de tirer sur les Cubains.»

L'histoire des victimes abattant les violeurs cubains fut diffusée dans le monde entier, via les agences AP et UPI, le 12 mars 1976. Elle fut reprise par des journaux américains prestigieux comme le New York Times, le Chicago Tribune et le Boston Globe.

Extrait de la revue Fair (USA), janvier 1991.

 

 

La CIA et la Guerre froide culturelle

A propos du livre de Frances Stonor Saunders, "Who Paid the Piper : The CIA and the Cultural Cold War"

Ce livre présente une information détaillée sur les moyens utilisés par la CIA pour pénétrer et influencer une large gamme d'organisations culturelles, par le biais de groupes utilisés comme écrans, également, grâce aux organisations philanthropiques amicales, comme les Fondations Ford et Rockfeller. L'auteur du livre, Madame Frances Stonor Saunders, décrit  dans le détail, comment et pourquoi la CIA a monté des congrès culturels, des expositions et organisé des concerts.

La CIA a également publié et traduit des auteurs connus qui collaient à la ligne politique de Washington, elle a également parrainé l'art abstrait pour lutter contre l'art a contenu social, et, à travers toute la planète, a subventionné les journaux qui critiquaient le marxisme, le communisme et les idées politiques révolutionnaires et absolvaient, ou ignoraient, la politique impérialiste violente et destructive des E.U. Pour soutenir ces politiques, la CIA a pu recruter quelques des avocats les plus vociférant de la liberté intellectuelle, réussissant même à les engager comme employés de la CIA. Beaucoup s'impliquaient consciemment dans les projets de la CIA, d'autres naviguaient dans l'orbite de la CIA, prétendant ignorer la relation avec la CIA dès que leurs patrons de la CIA furent exposés à la fin des années 60 et de la guerre du Vietnam à la suite de quoi la marée politique dérivait vers la gauche.

Les publications anticommunistes américaines et européennes qui reçurent des fonds directement ou indirectement la Revue Partisan, la Kenyon Review, New Leader, Encounter/Rencontre et beaucoup d'autres. Parmi les intellectuels qui furent financés et promus par la CIA on trouve: Irving Kristol, Melvian Lasky, Isaiha Berlin, Stephen, Spender, Sydney Hook, Daniel Bell, MacDonald, Robert Lowell, Hannah Arendt, Mary McCarthy, et beaucoup d'autres aussi bien aux E.U. qu'en Europe.

En Europe, la CIA était particulièrement intéressée par la "gauche démocratique" et se chargea de la promouvoir ainsi que d'autres gauchistes comme Ignacio Silone, Stephen Spender, Arthur Koestler, Raymond Arond, Anthony Crosland, Michael Josselson y George Orwell.

Aiguillonnée par Sydney Hook et Melvin Lasky, la CIA jouait un rôle décisif dans le financement du "Congrès pour la Liberté de la Culture", une espèce de Nation Unies culturelles qui regroupait toute sorte de gauchistes et droitistes "antistalinien". Ils avaient toute latitude pour défendre les valeurs culturelles et politiques occidentales, attaquer le "totalitarisme staliniste" et marchaient avec beaucoup de soins sur la pointe des pieds lorsqu'il s'agissait du racisme ou de l'impérialisme des E.U.

Occasionnellement, les journaux subventionnés par la CIA publiaient une faible critique de la culture de masse américaine, pour donner le change.

Ce qui fut particulièrement frappant dans ce groupe d'intellectuels financés par la CIA, fut non seulement leur partialité politique exemplaire, mais surtout leurs prétentions à s'afficher en défenseurs désintéressés de la vérité, humanistes iconoclastes, en libres penseurs ou en artistes créateurs pour l'amour de l'art qui s'interposaient contre la corruption , contre les écrivains douteux, concubins de l'appareil staliniste.

Il est impossible de les croire lorsqu'ils affirment avoir tout ignorer des liens qui les unissaient à la CIA.

Comment pouvaient-ils les ignorer, dans toutes les publications, de la censure sur les nombreux lynchages dans le sud des États Unis durant toute cette période ?

Comment pouvaient-ils ignorer, durant leurs congrès culturels, l'absence de toute critique contre l'interventionnisme impérialiste des E.U. au Guatemala, en Iran, en Grèce, et en Corée qui ont résulté en des millions de morts ?

Comment pouvaient-ils ignorer les les mauvaises excuses, dans les publications mêmes où ils écrivaient, de tout crime impérialiste à l'époque ?

Ils furent tous des soldats, certains, des charlatans vitrioliques, grossiers et agressifs, comme Hook et Lasky, d'autres des essayistes élégants comme Stephen Spender, ou des pharisiens délateurs comme George Orwell.

Saunders n'a pas craint dans son livre de faire le portrait de l'élite distinguée des universitaires WASP (personne de la classe privilégiée, blanc, anglo-saxon et protestant), de la CIA qui tirait les ficelles et des ex-gauchistes juifs qui vitriolaient, dans leurs écrits, tous les dissidents de gauche.

Lorsque la vérité vit enfin le jour, les "intellectuels" de New-York, Paris et Londres feignèrent l'indignation pour avoir été utilisés, aussitôt, la CIA contre-attaquait. Tom braden, qui dirigeait la section des Organisations Internationales de la CIA, les démasqua en exposant comment tous savaient très bien qui les stipendiait et qui signait les chèques. (pages 397-404 du livre de Saunders).

D'accord avec Braden, la CIA finança cette bouillon littéraire, nom donné,par un dur de la CIA, Cord Meyer, à cette armée d'intellectuels anti-stalinistes de Hook et Lasky. Se référant aux publications les plus prestigieuses et les plus connues de cette supposée Gauche Démocratique (Encounter/Rencontre, New Leader, Revue du Partisan/ Partisan Review), Braden écrivait que l'argent qu'ils recevaient provenait de la CIA et qu'"un agent de la CIA devint directeur de Rencontre/Encounter". à partir de l'année 1953, "nous opérions ou influencions les organisations internationales à tous les niveaux".

Le livre de Saunders fournit des informations utiles sur les aspects importants des méthodes utilisées par les agents intellectuels de la CIA pour défendre les intérêts impérialistes par le biais d'organisation de façades culturelles.

Elle évalue aussi, dans son livre, les conséquences, à long terme des positions idéologiques et artistiques défendues par les intellectuels de la CIA.

Saunders réfute les affirmations (faites par Hook, Kristol et Lasky) que la CIA et ses fondations amies donnaient de l'aide sans conditions. Elle démontre qu'il était attendu que "les individus et les organisation subventionnés par la CIA agissent comme acteurs d'une guerre de propagande". La propagande la plus effective définie par la CIA était celle qui consistait en ceci "le sujet (la cible de la propagande) se meut dans la direction que l'on veut, pour des raisons que le sujet croit être les siennes."

De temps en temps, pour donner le change, la CIA permettait une parlotte sur la réforme sociale. Ce qui l'intéressait au plus haut point, elle le finançait et l'entretenait généreusement, c'était la polémique anti-staliniste et les diatribes littéraires contre les marxistes occidentaux et les écrivains et artistes soviétiques. Braden appelle cela la convergence entre la CIA et la "Gauche Démocratique" européenne en lutte contre le communisme.

La collaboration entre la "Gauche Démocratique" et la CIA inclue le bris de grèves en France, les délations de stalinistes (par Orwell et Hook) et des campagnes de calomnie pour empêcher que la valeur des artistes de gauche ne soit pas reconnue, comme par exemple la proposition de prix Nobel à Pablo Neruda en 1964.

La CIA, bras séculier des États-Unis d'Amérique, centré sur la guerre froide culturelle, se concentra sur l'Europe immédiatement après la 2 è guerre mondiale. Ayant souffert de plus de deux décennies de guerres capitalistes, de dépression et d'occupation d'après guerre, l'immense majorité des intellectuels et syndicalistes européens étaient anti-capitalistes et particulièrement critiques des prétentions hégémoniques des É.U.

Pour contrecarrer l'attraction du communisme et la croissance des partis communistes européens surtout en France et en Italie, la CIA élabora un programme à deux niveaux. Au premier niveau, comme le décrit Saunders, on assurait la promotion de certains auteurs européens dont on s'assurait qu'ils étaient "explicitement anticommunistes"

Les critères des commissaires culturels de la CIA utilisés pour décider si les "textes sont bons" incluent entre autres: "toute critique de la politique extérieur soviétique et du communisme comme forme de gouvernement que nous considérons objective (sic), écrite de façon convaincante, et opportune." .

La CIA portait un grand intérêt à publier des auteurs ex-communistes désillusionnés comme Silone, Koestler et Gide. Elle assurait la promotion des auteurs anti-communistes, en finançant des conférences fastueuses à Paris, Berlin et Bellagio (lac de Côme), ou des philosophes comme Isahia Berlin, Daniel Bell, Czeslow Milosz prêchaient leurs valeurs (et les vertus de la liberté et de l'indépendance intellectuelle occidentale), à l'intérieur des paramètres anti-communistes et pro-américains tels que définis par leurs bienfaiteurs de la CIA.

Aucun de ces prestigieux intellectuels n'osaient se risquer à émettre un doute ou poser une question au sujet du soutien accordé par les É.U. aux massacres massifs en Indochine, sur la guerre d'Algérie, sur la chasse aux sorcières des intellectuels américains dissidents ou les lynchages paramilitaires dans le sud.

Se préoccuper de telles banalités aurait fait le jeu des communistes, selon des Sydney Hook, Melvin Lasky et les gens de la Revue Partisan, qui cherchaient fébrilement des fonds pour leurs opérations littéraires pratiquement en faillite. La plus part de ces supposées prestigieuses publications littéraires et politiques anticommunistes auraient disparu rapidement, sans le soutien financier de la CIA qui achetait des milliers de copies pour, ensuite les distribuer gratuitement.

Le deuxième niveau du programme culturel sur lequel opérait la CIA, était beaucoup plus subtil. Elle assurait la promotion d'orchestres symphoniques, des expositions d'art, des ballets. des groupes de théâtre, ainsi que des musiciens de jazz et d'opéra avec l'objectif explicite de neutraliser le sentiment anti-impérialiste en Europe et faire apprécier la culture et le gouvernement des États Unis. L'idée consistait à exhiber la cultures des É.U., pour obtenir l'hégémonie culturelle et ainsi bâtire la structure de soutien de son empire militaro-économique.

La CIA aimait spécialement envoyer des artistes de couleur en Europe, surtout des chanteurs (comme Marion Anderson), des écrivains et des musiciens (comme Louis Armstrong), pour neutraliser l'hostilité européenne envers les politiques intérieures racistes de Washington. Si l'un d'entre eux, au lieu de se conformer strictement au guide de comportement dicté par la CIA, s'aventurait à émettre des critiques explicites, il se voyait rayé de la liste, comme ce fut le cas pour l'écrivain Richard Wright.

Le degré de contrôle politique de la CIA sur l'agenda intellectuel des activités artistiques apparemment apolitiques fut démontré clairement par la réaction des éditeurs de Rencontre/Encounter (Lasky, Kristoll et d'autres) au sujet d'un article soumis par Dwight MacDonald.

MacDonald, un intellectuel anarchiste non-conformiste, fut pendant quelque temps un collaborateur du Congrès Pour la Liberté de la Culture dirigé par la CIA et Rencontre/Encounter. En 1958 il écrivit un article intitulé "America America", dans lequel il exprime sa répugnance face à la culture de masse américaine, son matérialisme vulgaire et son manque de civilité. C'était un rejet des valeurs américaines qui constituaient le fer de lance de la propagande américaine dans la guerre froide culturelle contre le communisme.

L'attaque de MacDonald contre l'empire américain décadent, fut plus que ne pouvait supporter la CIA et ses agents intellectuels de Rencontre. Comme l'indiquait Braden "on ne doit pas exiger, des organisations qui perçoivent des fonds de la CIA, de soutenir tous les aspects de la politique américaine", mais inévitablement il y avait une limite à ne pas franchir, surtout lorsqu'il s'agissait de la politique étrangère des É.U.

Malgré son ancienneté à Encounter, MacDonald fut renvoyé et l'article rejeté. Les prétentions hypocrites, des écrivains de la Guerre Froide, comme Nicolas Chiaromonte qui écrivait dans la seconde édition de Encounter "le devoir auquel chaque écrivain ne peut échapper, sans se dévaloriser, est de dénoncer les fictions et refuser à appeler "vérités", les "mensonges utiles", ne s'appliquaient certainement pas à Encounter et sa liste de distingués collaborateurs lorsqu'il s'agissait de propager des "mensonges utiles" à l'Occident américain.

La discussion la plus importante et fascinante du livre de Saunders porte sur le fait que la CIA et ses alliés du Musée d'Art Moderne (sigle anglais : MOMA - Museum Of Modern Art) investirent de grandes sommes d'argent pour la promotion de la peinture abstraite expressionniste ou PAE, et à celles des peintres qui la produisait, pour en faire un antidote contre l'art à contenu social.

Pour assurer le mécénat de la PAE, la CIA dû passer outre aux récrimination de la droite du Congrès américain. Car ce que voyait la CIA dans la peinture abstraite expressionniste, était une idéologie anti-communiste, l'idéologie de la liberté de la libre entreprise. En effet, ce type de peinture n'étant pas figuratif, il était aussi politiquement muet, par la forme même de son genre, et s'opposait au réalisme socialiste.

Les gens de la CIA vendait la PAE comme étant la véritable expression de la volonté nationale. Pour désarmer les critiques de la droite américaine, la CIA se alla demander de l'aide au secteur privé, plus spécialement au MOMA et à son co-fondateur, David Rockefeller qui définissait la PAE en ces termes: "La peinture de la libre entreprise". De nombreux directeurs du MOMA provenaient de la CIA et étaient plus que disposés à aider et promouvoir la PAE comme arme de la Guerre Froide Culturelle. Des vernissages et expositions de PAE, totalement subventionnés, furent organisés à travers toute l'Europe, la CIA mobilisa également les critiques d'art, les revues d'art se mirent à fabriquer comme des saucisses une suite d'articles débordant d'éloges munificents.

La PAE comme "Idéologie de l'art libre" , telle que l'appelait George Kennan (1), fut utilisée pour attaquer les artistes politiquement engagés en Europe. Le "Congrès pour la Liberté de la Culture" , façade de la CIA, mit tout son poids, dans cette entreprise politique explicite, derrière la peinture abstraite contre la peinture figurative ou réaliste. Saunders commente le rôle politique de la PAE et signale: "Une des caractéristiques extraordinaires du rôle joué par la peinture américaine durant la guerre froide culturelle ne réside pas tellement dans le fait qu'elle fit partie de l'entreprise privée, mais qu'un mouvement qui se déclarait si fortement apolitique, était en fait un acte politique virulent."

La CIA associa les artistes et l'art apolitique à la notion de liberté. Cette manipulation avait pour objectif de neutraliser les artistes de la gauche européenne. Ironiquement, cet apolitisme était uniquement destiné à la consommation de la Gauche. De tout façon la CIA et ses organisateurs culturels purent modeler profondément la scène artistique de l'après guerre. De nombreux écrivains, poètes, artistes et musiciens proclamaient leur indépendance de la politique et déclaraient leur foi en l'art pour l'art. Le syndrome de l'artiste ou de l'intellectuel libre, déconnecté de l'engagement politique, gagna du terrain jusqu'à nos jours.

Bien que Saunders ait présenté la structure parfaitement détaillée des liens entre la CIA et les intellectuels et artistes occidentaux, elle omet d'explorer les raisons profondes qui obligèrent la CIA à utiliser la duplicité et le contrôle contre la dissidence politique. Sa discussion porte surtout sur le contexte de la rivalité politique et du conflit avec le communisme soviétique. Il n'y a aucune tentative sérieuse de situer la Guerre Froide Culturelle de la CIA dans le contexte de la lutte des classes, des révolutions indigènes du tiers-monde et des défis posés par les marxistes indépendants contre la domination économique impérialiste des É.U.

Cela conduit Saunders à faire l'éloge sélectif de certaines entreprises de la CIA et de certains de ses agents. Au lieu de voire la guerre culturelle de la CIA comme l'un des rouages de l'impérialisme, Saunders tend à en critiquer le caractère trompeur et ouvertement réactionnaire. La conquête culturelle de l'Europe de l'Est et de l'ancienne URSS par les É.U. et l'OTAN devrait dissiper rapidement l'illusion que l'on pourrait se faire sur le caractère "défensif " de cette guerre culturelle.

Les origines mêmes de la Guerre Froide culturelle ont leurs racines dans la lutte de classes. Depuis le commencement, la CIA et ses agents de l'AFL-CIO (la centrale syndicale américaine) ont dépensé des millions dans la subversion des syndicats militants et dans les bris de grèves. Irving Brown et Jay Lovestone (2).

Depuis la seconde guerre mondiale, grâce au la perte de crédibilité, en Europe, de l'ancienne droite compromise par ses relations avec les fascistes et à cause de la faiblesse du système capitaliste européen, la CIA comprit que pour démolir les syndicats et les intellectuels opposés à l'OTAN, il fallait "trouver" ou inventer une Gauche Démocratique pour entamer le combat idéologique.

Un secteur spécial fut mis sur pied au sein de la CIA pour éviter les objections des parlementaires de la droite américaine. La Gauche Démocratique fut utilisée pour combattre la Gauche Radicale et, en même temps, donner un vernis idéologique à l'hégémonie américaine en Europe.

À aucun moment il ne fut permis aux soldats idéologiques de la gauche démocratique d'altérer les politiques ou l'équilibre des intérêts stratégiques américains. Leur rôle ne consistait pas à poser des questions ou formuler des exigences, mais seulement de servir l'Empire au nom des "valeurs occidentales". Ce n'est seulement qu'à partir du moment où une opposition massive contre la guerre au Vietnam fit son apparition, et que furent exposées différentes façades de la CIA que de nombreux intellectuels promus et stipendiés par la CIA désertèrent et commencèrent à critiquer la politique étrangère des É.U.

En exemple, nous avons Stephen Spender qui passa la plus grande partie de sa carrière en figurant sur le livre de paie de la CIA, se convertit du jour au lendemain en critique de la guerre au Vietnam, comme le firent également certains des collaborateurs de la revue Partisan. Tous clamèrent leur innocence et leur ignorance, mais peu de leurs critiques crurent pour un instant qu'une liaison aussi longue et aussi profonde, après tant de publications, et tant de voyages payés pour assister à des congrès, et tant d'argent, ils ne se soient jamais rendu compte de rien.

La participation de la CIA dans la vie culturelle des États Unis, de l'Europe et d'autres régions du monde a eu des conséquences importantes à long terme. De nombreux intellectuels furent récompensés par le prestige, la reconnaissance publique et des fonds de recherches, pour avoir opéré à l'intérieur des limites idéologiques fixées par la CIA. Les personnes les plus importantes en philosophie, en éthique politique, sociologie et art, qui doivent leur succès à leur exposition publique dans les conférences et les publications financées par la CIA, continuèrent d'établir les normes et les standards pour la nouvelle génération, en se basant toujours sur les paramètres fixés par l'Agence. Ce ne fut jamais la compétence ou le mérite, mais la ligne politique - de Washington - qui définit la "vérité" et "l'excellence", auprès de l'académie dans les prestigieux établissement universitaires (comme Yale, Harvard ou Georgetown, par exemple), ainsi qu'auprès des fondations et des musées.

Les éjaculations rhétoriques anti-stalinistes des États-Unis et de la "Gauche Démocratique" européenne et leurs proclamations de foi aux valeurs démocratiques et à la liberté, ne furent jamais qu'une couverture idéologique utile à la réalisation des projets abjectes de l'Occident. Une fois de plus, durant la guerre récente de l'OTAN contre la Yougoslavie, de nombreux intellectuels de la Gauche Démocratique ont soutenu les États-Unis et le KLA dans leurs purge sanglante de dizaines de milliers de Serbes et l'assassinat de nombreux civils innocents. Si l'anti-stalinisme fut l'opium de la Gauche Démocratique pendant la guerre froide, l'interventionnisme humanitaire produit les même effets soporifiques et trompe une fois de plus les gauchistes démocratiques contemporains.

Les campagnes culturelles de la CIA ont créé le prototype de l'intellectuels, de l'universitaire et de l'artiste apolitique, détaché de l'actualité, dépolitisé, et divorcé d'avec les luttes populaires et dont la valeur augmente proportionnellement à la distance qu'il maintient avec les classes ouvrières , et la proximité qu'il cultive avec les Fondations prestigieuses. Le principal rôle de la CIA, patron du professionnel à succès, consiste en celui de gardien idéologique qui exclue les intellectuels critiques qui abordent le sujet de la lutte de classes, l'exploitation classique et l'impérialisme américain, sous prétexte qu'il s'agit de catégories idéologiques, donc, dépourvues d'objectivité.

Le côté le plus néfaste des intellectuels du Congrès pour la Liberté de la Culture, sous la coupe de la CIA, ne fut pas seulement la défense des politiques impérialistes des É.U., mais sa réussite à imposer aux générations successives d'intellectuels, l'idée de l'exclusion de toute discussion prolongée sur l'impérialisme des É.U. dans les milieux culturels et politiques influents.

Le problème n'est pas que les intellectuels puissent ou ne puissent pas prendre une position progressiste sur un sujet ou un autre.

Le problème réside principalement dans la croyance maintenant ancrée chez les écrivains et artistes que les thèmes sociaux et l'expression de positions politiques anti-impérialistes ne doivent pas apparaître dans leur musique, leur peinture, ou leurs écrits, sous peine de voir leur travail dévalorisé et dénué de tout mérite artistique substantiel.

La victoire politique durable de la CIA aura été d'avoir réussi à convaincre les intellectuels que l'engagement politique sérieux et durable est incompatible avec l'épanouissement artistique, ou la qualité de l'érudition.

Actuellement les valeurs de la Guerre Froide de la CIA sont visibles et dominent largement le théâtre et les galeries d'art, ainsi que les réunions de profesionnels académiques. Qui oserait mettre l'empereur à nu ?

Article du PTB, Trad. Sinbad

 

 

Séminaire communiste international « Impérialisme, fascisation et fascisme », Bruxelles, 2 au 4 Mai 2000

Herwig Lerouge (PTB)

1). Plus de cinquante ans après la victoire sur le fascisme, le monde entier connaît une crise sans précédent qui engendre le nouveau fascisme. A l’échelle mondiale, nous voyons monter les forces réactionnaires et fascistes. La fascisation de l’Etat progresse tant dans les pays capitalistes développés que dans les nouveaux pays capitalistes à l’Est, dans l’ex-Union soviétique et dans le tiers monde.

2). Il y a un lien direct entre la prétendue "victoire historique de la démocratie sur le communisme" en 1989 et la montée du fascisme dans tous les pays impérialistes et les anciens pays communistes. La vague anticommuniste qui a déferlé sur tous les partis politiques en 1989 était une remise à l’honneur de l’idéologie des nazis. Pour vaincre les forces communistes, l’impérialisme a dû mobiliser partout la racaille fasciste. Les nazis allemands, flamands, croates et autres sont les assassins les plus barbares de l’histoire de l’humanité. En Union soviétique, ils ont tué 23 millions de personnes. Les assassins fêtent aujourd’hui leur victoire. Le sénateur Verreycken, membre du parti flamand fasciste Vlaams Blok, disait en, 1995 au Sénat belge : "Les soldats du front de l’Est ont compris il y a cinquante ans ce que nous pouvons savoir maintenant : le communo-socialisme est une folie meurtrière. Les fautes possibles du Troisième Reich n’étaient pas les fautes des combattants du front de l’Est. Et aujourd’hui, il est apparu clairement qu’ils avaient raison dans les grandes lignes". Aujourd’hui, les fascistes exigent que leur passé soit réhabilité. Le Vlaams Blok écrit : ´ Après l’effondrement de la terreur rouge, tout le monde s’accorde à dire que le communisme était inhumain et inefficace, mais ceux qui il y a un demi siècle ont soufferts et sont morts pour cette conviction, demeurent des parias dans cette société ’.

3). L’anticommunisme rabique qu’ont déversé nos médias depuis 1988 est la raison idéologique principale du progrès des organisations fascistes en Europe. Tous les partis bourgeois ont été submergés par cette vague d’anticommunisme. Des positions que jusque là n’apparaissaient que dans les publications d’extrême droite ont été servies comme des évidences dans la presse ´ pluraliste ’. La destruction de ce qui restait du socialisme en Europe de l’Est et en Union soviétique a été acclamée au parlement belge par tous les partis, des fascistes aux sociaux-démocrates et aux écologistes. C’est principalement l’anticommunisme qui rend tous les partis bourgeois perméables au fascisme. Un député fasciste s’est félicité de l’unanimité de tous les partis représentés pour soutenir la contre-révolution roumaine. Il a rappelé aux partis bourgeois que jusque là, la qualification de ce régime comme ´ totalitaire, dominé par le Parti communiste, dans lequel les droits de l’homme étaient continuellement enfreints, les minorités opprimées et dans lequel il n’était pas question de liberté ni de démocratie a dans le passé, été souscrite par la droite et par elle seule ’.

4). Depuis le début de ce siècle, seul le mouvement communiste a représenté une menace réelle pour le pouvoir du capital. Dès ce moment, la social-démocratie accepte la dictature du capital comme le fondement inébranlable de la société.

5). De tous les courants politiques bourgeois qui combattent le communisme, le fascisme est la forme d’anticommunisme la plus rabique et la plus violente. L’anticommunisme et l’antimarxisme sont les points fondamentaux de la doctrine fasciste. Ils ont toujours été le principal atout idéologique entre les mains du fascisme mondial. La démagogie nationaliste et raciste divise parfois les fascistes. L’anticommunisme par contre constitue leur ciment le plus inusable. De la première à la dernière page de Mein Kampf, Hitler prêche la "destruction du marxisme et du bolchevisme, qui est un crime abominable contre l’humanité". ´ Le fascisme s’assigne comme tâche principale la destruction de l’avant garde révolutionnaire, c’est à dire des éléments communistes du prolétariat et de leurs cadres ’, dit Palme Dutt.

Les premières cellules fascistes en Allemagne ont vu le jour en 1918. Les officiers d’extrême droite de l’armée impériale ont formé les Corps Francs responsables, sous la direction du gouvernement social-démocrate, de la répression sanglante de la révolution allemande et de l’extermination d’une grande partie de l’avant-garde communiste. Le capitaine von Pabst qui commanda l’assassinat des dirigeants communistes Rosa Luxembourg et de Karl Liebknecht en faisait partie. Il était aussi le dirigeant du ´ Secrétariat-général d’étude et de lutte contre le bolchévisme ’ créé avec l’argent du magnat de l’industrie Stinnes. C’est dans ces cercles que Hitler a recruté ses premiers cadres. Dès 1923, Hitler a levé en Allemagne le drapeau de l’anticommunisme et, dix ans plus tard, après sa prise du pouvoir, il a écrasé le glorieux Parti Communiste allemand.

6). Même l’antisémitisme servait en premier lieu à la lutte anticommuniste. En 1919, avant d’être envoyé comme espion de l’armée dans un petit parti fasciste, Hitler suit un cours de formation donnée par un certain Feder. ´ C’est là que j’ai compris pour la première fois la signification de l’antisémitisme pour la lutte contre le marxisme ’, dira-t-il dans Mein Kampf.

7). Le fascisme allemand est arrivé au pouvoir avec l’arme de l’anticommunisme. Le fascisme allemand a mené la Seconde Guerre mondiale au nom de la lutte contre le judéo-bolchevisme. Hitler a tenté de rassembler toute l’Europe occidentale sous la domination allemande et au nom de la croisade contre le communisme.

Hitler en 1923 : ´ Depuis des siècles, la Russie sous les Tsars, était dirigé par un noyau germanique. (Mais avec la révolution bolchevique, les juifs accédèrent au pouvoir. Le peuple russe subissait alors le sort des esclaves, l’oppression continuelle. En Russie le juif a tué environ trente millions de personnes en partie à cause des tortures inhumaines, en partie à cause de la famine. (...) Nous devons considérer le bolchevisme russe comme la tentative mise en oeuvre par le judaïsme pour parvenir à la domination du monde ’. Cette propagande faisait office de justification à la politique d’expansion allemande et d’annexion de territoires, ouvertement menée contre l’Union Soviétique. En 1926, il lança le mensonge des ´ 30 millions de victimes du bolchevisme ’.

8). L’anticommunisme est aussi le pont le plus fréquenté pour passer d’un parti bourgeois au fascisme.

En Belgique, au cours des années trente-quarante, de nombreux dirigeants de partis bourgeois sont passés au fascisme ou ont soutenu celui-ci sur la base de l’anticommunisme. Tous reconnaissaient à Hitler le grand mérite : d’avoir su réprimer en Allemagne, le danger bolchevique. Encouragés par les évêques, des milliers de jeunes catholiques se sont engagés dans les Waffen SS pour lutter contre le bolchevisme au Front de l’Est. Le terrain avait été préparé par les intellectuels catholiques aux universités : ´ On peut penser ce qu’on veut du fascisme, mais on ne peut pas nier ses bonnes intentions et sa volonté de faire un travail constructif. Le premier souci de la dictature russe (au contraire) était de tout détruire ’. Cela se trouve dans un livre de l’assistant à l’UCL John Mignot, écrit en 1933. Le Vatican a encouragé les fascistes espagnols, italiens et oustachis et a protégé la fuite de milliers d’assassins fascistes après la guerre.

L’antimarxisme du dirigeant du Parti Ouvrier Belge et ancien marxiste, Henri Deman a amené celui-ci à accueillir avec joie les troupes allemandes en 1940, à dissoudre son parti et à mettre sur pied un syndicat fasciste. Cela n’est pas étonnant quand on sait qu’en 1930, Kautsky, l’idéologue en chef de la social-démocratie, appelle les paysans russes ´ mécontents de l’expérience des kolkhozes ’ à se soulever contre le ´ régime bolchevique qui soumet les ouvriers et les paysans à l’arbitraire illimitée d’une secte, les communistes ’.

Sous le mot d’ordre de la lutte contre les deux extrêmes, les dirigeants sociaux-démocrates de la République de Weimar (1919-1933) ont combattu les communistes et protégé les fascistes. Ces dirigeants socialistes savaient d'avance que -, soit ils s'alliaient aux communistes, - soit ils propulsaient les Nazis au pouvoir ! Et ils ont choisis de laisser faire les nazis.

9). Le combat anticommuniste d’Hitler a toujours joui de l’approbation et du soutien de toute la grande bourgeoisie européenne.

Dès 1934, Staline a proposé à la France et à l’Angleterre de former une alliance contre l’expansionnisme hitlérien. Les puissances occidentales s’y sont refusées et se sont acoquinées avec Hitler pour lui livrer l’Autriche d’abord, la Tchécoslovaquie ensuite. Tout au long des années trente, des capitaux américains ont afflué en Allemagne et l’ont aidée à mettre en place la machine économique de guerre. En 1939, l’Angleterre et la France ont encouragé Hitler à chercher à l’Est "l’espace vital" nécessaire à l’impérialisme allemand. Ils lui permettraient d’occuper la Pologne pour qu’ensuite il se lance dans la bataille finale contre le bolchevisme haï.

Staline a habilement saisi une proposition allemande et japonaise et il a conclu des pactes de non-agression avec ces deux puissances expansionnistes. Il a ainsi pu briser le complot visant à détruire l’Union soviétique grâce au front uni de toutes les puissances impérialistes, le bloc fasciste Allemagne-Japon-Italie menant la guerre avec le soutien tacite de l’Angleterre et de la France.

Lorsque Hitler s’est emparé de la Pologne, l’Angleterre et la France se sont vues obligées de lui déclarer la guerre... sans tirer un coup de feu contre les nazis. C’était la "drôle de guerre". Ensuite, les fascistes finlandais, de connivence avec Hitler, ont refusé que l’Union soviétique prenne les dispositions nécessaires pour pouvoir défendre Leningrad. L’Union soviétique a mené des opérations militaires contre la Finlande, repoussant les forces fascistes des alentours immédiats de Leningrad. A ce moment, l’Angleterre et la France, qui n’ont pas levé le petit doigt quand Hitler a envahi l’Autriche, la Pologne et la Tchécoslovaquie, ont mobilisé 150 000 soldats et quantité de matériel de guerre pour aller combattre l’Armée rouge en Finlande. Même la Société des Nations, restée inerte lors des agressions précédentes s’est réveillée pour ...expulser l’URSS. ´ L’ère du droit n’est pas encore revenue. Mais le geste symbolique que la Société des Nations vient de faire en expulsant la Russie coupable est l’heureux présage d’un avenir où la suprématie de la force sur le droit sera définitivement éliminée ’. Toute ressemblance avec la situation actuelle à propos de l’Irak ou de la Yougoslavie n’est pas fortuite.

L’Union soviétique courait à nouveau le risque de devoir affronter le front uni de toutes les puissances impérialistes coalisées. Mais la guerre contre la Finlande fut rapidement conclue par la capitulation finlandaise et l’accord de mars 1940. Entre-temps, les dirigeants français, Daladier et Pétain, avaient interdit le Parti Communiste français, l’accusant d’être au service de l’Allemagne...

Grâce au Pacte, Staline a gagné un répit de 22 mois qui lui a permis de renforcer de façon décisive la défense soviétique. Lorsque Hitler a agressé l’Union soviétique le 22 juin 1941, un front uni antifasciste réel a pu se former entre l’Union soviétique, l’Angleterre et les Etats-Unis. Mais juste avant de déclencher l’agression, Hess, le second d’Hitler, était parti en Angleterre pour proposer une alliance antibolchevique à laquelle une partie de la bourgeoisie anglaise était favorable. Les dirigeants français proches de Pétain, qui avaient interdit le Parti Communiste, collaboraient avec l’occupant allemand et le PCF devint la principale force de la résistance.

Pendant la période la plus terrible pour l’Union soviétique, de juin 1941 à janvier 1943, les puissances occidentales refusèrent de créer un deuxième front sur le continent européen, seul moyen d’alléger le fardeau insupportable de l’Union soviétique. Dès 1943, Allan Dulles, qui dirigeait les services secrets américains en Europe, entra en contact avec des hommes d’Himmler et avec des généraux allemands pour renverser les alliances, faire une paix séparée et marcher ensemble contre le bolchevisme. Après le débarquement en Normandie, le général Patton proposa de se rallier quelques divisions allemandes et de marcher sur Moscou. Seule la politique intelligente de Staline a rendu possible l’alliance antifasciste pendant la guerre, et c’est l’effort titanesque de l’Union soviétique qui, au prix de 23 millions de morts, a brisé l’échine de la bête fasciste.

10). Dès 1945, des milliers de criminels nazis du plus haut niveau, dont le général Gehlen, le chef des services secrets des SS, Schellenberg et le bourreau de Lyon, Klaus Barbie, furent intégrés dans les services secrets occidentaux pour combattre l’Union soviétique. En 1953, les agents de Gehlen jouent un rôle important dans le soulèvement à Berlin. Ils sont à nouveau là en Hongrie en 1956.

11). Sous Reagan et Thatcher, de vieux écrits anticommunistes rédigés par les nazis ont été réédités et ils sont devenus la nourriture commune de tous les partis bourgeois occidentaux. Dans la Ligue anticommuniste mondiale se retrouvent les anciens nazis, les dictateurs pro-américains du monde entier et la droite au pouvoir dans de nombreux pays impérialistes. Ils sont le moteur de la guerre non-conventionnelle contre les régimes ´communistes’ dans le monde entier comme au Nicaragua, au Laos, au Vietnam, en Angola, en Mozambique. En 1985 leur anticommunisme fanatique semblait encore marginal. Aujourd’hui, pratiquement tous les partis bourgeois reprennent le slogan de Reagan sur ´le communisme, c’est l’empire du mal’.

12). Il serait faux de passer sous silence le service incalculable qu’a rendu à toutes les forces anticommunistes la trahison de Kroutchev. Il a dénoncé l’œuvre de Staline dans des termes qui jusque là n’étaient utilisés que par l’extrême droite. Il a introduit l’opportunisme et l’anticommunisme dans le parti communiste. Après 35 ans de campagne anticommuniste Gorbatchev pourra se déclarer pendant le 28ème congrès partisan du capitalisme, de l’économie de marché et de la libre entreprise. Un an plus tard Eltsine réintroduira les symboles du tsarisme.

13). Aujourd’hui, la fascisation progresse dans toute l’Europe sous le slogan : "Le fascisme hitlérien et le communisme stalinien sont des frères jumeaux".

C’est dans les années trente que les partis bourgeois ont lancé pour la première fois ce slogan. A cette époque, ce slogan était une insulte que lançaient aux partis fascistes les partis bourgeois, menacés dans leur rôle de gestionnaires du capitalisme par ceux-ci. Rien de pire que le communisme. L’anticommunisme étant la base commune à ces deux courants de l’ordre politique bourgeois. Le slogan servait aussi à maintenir les ouvriers antifascistes dans le giron des partis bourgeois, à les écarter des partis communistes, seule force antifasciste et anticapitaliste conséquente. Le slogan ´Le fascisme hitlérien et le communisme stalinien sont des frères jumeaux’, fut ensuite adopté par les nazis battus en 1945 qui furent intégrés dans les services secrets occidentaux pour continuer le combat pour la destruction du communisme entamé par Hitler en 1923. Financés et aidés par la CIA, ces nazis ont inondé le monde d’un déluge de mensonges sur les ‘crimes’ et les ‘holocaustes’ de Staline. Ces mensonges servaient d’abord à relativiser, puis à justifier l’holocauste d’Hitler. Pour justifier leurs crimes, les fascistes avaient besoin d’une quantité supérieure de morts, victimes de l’Union soviétique, régime sanguinaire d’ailleurs soutenu par les… Juifs !

Depuis 1989, ce slogan est devenu comme une sorte de dogme qu’il n’est plus nécessaire de prouver. En Belgique, un dirigeant Ecolo le remet au centre du débat pour demander aux progressistes de dresser un cordon sanitaire autour du Parti du Travail de Belgique. Aujourd’hui, l’impérialisme règne à nouveau pratiquement seul sur la planète et il avance sous son vrai visage, sans masque : l’impérialisme, partout dans le monde, c’est le fascisme, la drogue, la militarisation et la guerre. Mais le conditionnement des cerveaux, entrepris par la grande bourgeoisie répète que le système occidental représente "la démocratie, la liberté et les droits de l’homme". L’anticommunisme, qui se présente souvent sous la forme d’anti-stalinisme pour des raisons tactiques, s’oppose à l’idée que la domination du grand capital n’est pas éternelle. Il s’oppose à toute forme de lutte révolutionnaire et socialiste contre le capitalisme mondial. Il n’y aurait pas d’alternative au système impérialiste et le fait de proférer l’idée que nous ne sommes pas à la fin de l’histoire est déjà un acte criminel.

14). Dans l’ensemble du monde capitaliste développé, la crise devient de plus en plus dramatique. La révolution technologique crée les moyens nécessaires pour donner aux hommes une vie riche, digne et libre. Mais, aux mains des patrons, elle devient un moyen de détruire toutes les conquêtes de la classe ouvrière depuis le début du siècle. Dans ces conditions, la fascisation est une nécessité pour mater, par la répression violente, la résistance des travailleurs et pour se préparer à des guerres extérieures.

 

 

La famille Bush et le prix du sang versé par les nazis

Signs Of Low Expectations

"...as you know, I like to keep expectations low."

G. W. Bush ; (Source : The White House)

Pre-emptive Electioneering ?

"Our nation seeks a more just and more peaceful world. 

Our nation seeks a safer and better world." 

G. W. Bush ; (Source : The White House)

Par Victor Thorn, Babel Magazine, 20 octobre 2002 (Source : www.politique-info.com)

Vous êtes-vous jamais demandé comment Adolf Hitler, un artiste misérable qui vivait dans des asiles de nuit, fut à même de devenir le dieu et führer prééminent de l'Allemagne dans les années 30 et 40 ? Ce que je veux dire, c'est : combien de quasi-sans-abri connaissez-vous qui ont vu une telle chance leur tomber dessus ? Vous pourriez en connaître autant que vous voulez, le phénomène nazi fut tout sauf un hasard. Au contraire, ce furent les banquiers de Wall Street (entre autres) qui furent les financiers cachés de cette fulgurante ascension vers le pouvoir. Ce qui est encore plus regrettable, c'est le fait que la famille de notre actuel président faisait partie des personnes qui ont financé la machine de guerre nazie, tout en en tirant des profits énormes. Les auteurs Webster G. Tarpley et Anton Chaitkin, dans « George Bush : The Unauthorized Biography » (GB : une biographie indésirable), résument la situation comme suit : « En décidant que Prescott Bush [le grand-père de George W. Bush] et les autres directeurs de l'Union Banking Company (UBC) étaient légalement des Prête-noms pour les nazis, le gouvernement éludait le problème historique le plus important : Dans quelle mesure les nazis de Hitler furent-ils eux-mêmes payés, armés et instruits par les cliques de New York et Londres dont Prescott Bush était l'un des directeurs exécutifs ? »

Ainsi donc, avant d'entrer dans les éléments essentiels de cet article, je commencerai par vous dire que ce que vous allez lire ici n'a rien d'un scoop. C'est déjà disponible au départ de toute une série de sources et n'allez donc pas imaginer que je vais défricher de nouveaux terrains. Mon but est plutôt de dégager un aperçu de la manière dont les services de renseignements hollandais et les dossiers du gouvernement américain confirment de façon indubitable » les liens directs entre Prescott Bush, la famille Thyssen et les profits de mort tirés de « notre » Seconde Guerre mondiale. Ces profits ont été amassés via l'UBC, au sein de laquelle Prescott Bush et son beau-père, George Herbert Walker, unirent leurs forces en compagnie de l'industriel allemand Fritz Thyssen et financèrent Adolf Hitler avant et pendant le Seconde Guerre mondiale. Maintenant, même si un grand nombre d'autres sociétés aidèrent les nazis (comme la Standard Oil et la Chase Bank de Rockefeller, ainsi que de grands constructeurs automobiles américains), les intérêts de Prescott Bush furent bien plus profonds et sinistres. Non seulement, les liens financiers étaient davantage impliqués, mais également les liens d'affaires. Ce que j'essaie de dire, c'est ceci : une part importante des assises financières de la famille Bush a été constituée par le biais de leur aide à Adolf Hitler. Pouvez-vous imaginer les ramifications d'une telle affirmation ? L'actuel président des Etats-Unis, ainsi que son père (ancien président, vice-président et directeur de la CIA) sont arrivés au sommet de l'échelle politique américaine parce que leur grand-père et père et leur famille par alliance avaient aidé et encouragé les nazis. Les questions que je voudrais poser maintenant sont les suivantes :

1). Pourquoi le président Bush ne veut-il pas admettre ces crimes familiaux ?

2). Pourquoi les médias ne l'interrogent-ils pas directement sur ces crimes horribles ?

Naturellement, certains peuvent ne pas croire que la famille Bush a aidé directement les Allemands, ce qui, en essence, constituait une trahison contre son propre pays. Mais c'est la triste vérité. Pour le prouver, commençons par le début. En 1922, W. Averell Harriman, ce méprisable magnat du rail, se rendit à Berlin afin d'y rencontrer les membres de la famille Thyssen et de fonder une filiale bancaire. Et qui devint le président de cette banque ? George Herbert Walker, le beau-père de Prescott Bush. Deux ans plus tard, en 1924, l'UBC fut créée en vue d'unir ses forces à la « Bank voor Handel en Scheepvaart » (Banque de Commerce et de Navigation) de Fritz Thyssen. Et qui fut désigné pour diriger directement l'UBC ? Et mieux encore pour Prescott Bush, il y eut le fait que George Herbert Walker lui donna un coup de main incroyable, en 1926, en le bombardant vice-président et partenaire d'affaires dans la Brown Brothers Harriman. Et qui Prescott Bush amena-t-il avec lui dans cette firme ? Une poignée de ses anciens copains de classe de Yale appartenant à la Skull & Bones. De plus, Prescott Bush était l'un des sept actionnaires de l'UBC.

Ici, vous pensez peut-être : la belle affaire ! Rien ne semble sortir de l'ordinaire. Il n'y a là rien de plus que dans les affaires habituelles. Mais les apparences peuvent être trompeuses, comme nous allons le voir d'ici peu. Vous voyez, juste à la fin de ces Années folles que furent les années 20, il se produisit quelque chose qui, lorsqu'on le considère dans le contexte de Prescott Bush, remet toute chose dans sa propre perspective. Une fois de plus, citons les auteurs Tarpley et Chaitkin dans leur Biographie indésirable » : « Le grand krach financier de 1929-1931 ébranla l'Amérique, l'Allemagne et la Grande-Bretagne, affaiblissant tous les gouvernements. Il rendit également le très empressé Prescott Bush plus désireux encore de faire tout ce qui était nécessaire pour garder sa nouvelle place dans le monde. Ce fut lors de cette crise que certains Anglo-Américains décidèrent la mise en place du régime hitlérien en Allemagne. » Et qui allait être l'un des personnages clés pour amorcer la relève de la garde en Allemagne ? Le partenaire de la famille Bush, Fritz Thyssen. Ici, il serait opportun de regarder de plus près le type de personnes que fréquentaient les Bush. Fritz Thyssen fut le premier à faire décoller le parti nazi nouvellement constitué en lui donnant 25 000 dollars au milieu des années 20. En 1931, il rallia le parti nazi et devint bientôt un ami intime d'Adolf Hitler.

Au fil des années, Thyssen finit par devenir « le premier et le plus important financier de Hitler » et il devint l'un des personnages prépondérants dans sa montée vers le pouvoir. Thyssen était fasciné par Hitler, se vantait-il. « Je me rendis compte de ses talents d'orateur et de sa capacité à diriger les masses. Ce qui m'impressionna le plus, toutefois, c'était l'ordre qui régnait durant ses meetings, la discipliner quasiment militaire de ses partisans. » En septembre 1932, Thyssen invita un cadre des industries allemandes à rencontrer Hitler et tout marcha sur des roulettes après que Hitler eut répondu à chaque question, à leur « extrême satisfaction ». Thyssen était si enthousiaste dans ses louanges et dans son soutien qu'il écrivit bientôt un livre intitulé « I Paid Hitler » (J'ai financé Hitler) où il explicite clairement le rôle qu'il joua dans le nazisme depuis octobre 1923. Fritz Thyssen usa également de son influence en mettant en place le German Steel Trust » (Trust sidérurgique allemand), fondé en 1926 par le gros ponte de Wall Street, Clarence Dillon. Et qui fut l'un des assistants de Dillon dans ce projet ? Le père de Prescott Bush, Sam Bush. Par conséquent, Fritz Thyssen devint l'un des hommes prépondérants de la machine de guerre allemande en raison de sa situation au sein du German Steel Trust. Sa famille possédait également un tas de banques (en cachette, bien sûr) permettant aux Thyssen de transférer leur argent de Berlin en Hollande puis, de là, à New York. De cette façon, lorsque la Seconde Guerre mondiale toucha à sa fin, ils n'allaient pas être obligés de renoncer à leurs profits ! Mais, ici, je prends les devants. Comme vous pouvez le voir, durant les années vingt, la famille Thyssen installa trois banques extrêmement importantes :

1). L ‘August Thyssen Bank – Berlin

2). La Bank voor Handel en Scheepvaart - Pays-Bas

3). L'Union Banking Corporation (UBC) - New York City

Ici, nous commençons à nous y retrouver. Pourquoi ? Parce que les Thyssen obtinrent leur financement de départ à partir de deux places et que cela allait leur permettre de lancer leurs opérations d'installation d'une machine de guerre : ces deux « places » étaient la Brown Brothers Harriman et l'UBC. Et qui étaient les personnages clés de ces deux places ? George Herbert Walker et Prescott Bush ! Ainsi donc, l'UBC fut créée pour transférer des fonds entre Manhattan et l'Allemagne via les banques hollandaises de Thyssen. Dans cette tentative, les Thyssen bénéficièrent de l'assistance de la famille royale hollandaise, qui coopéra à cacher leurs comptes dans toute une série de banques hollandaises. Ce détail est important, car l'agent principal de ces opérations fut le prince Bernhard lui-même. Et qu'allait-il créer par la suite ? Réponse : l'infâme groupe Bilderberg, au cours des années 50* ! Dès lors, l'UBC allait devenir un canal secret pour l'argent nazi, puisqu' il partait de l'Allemagne vers les Etats-Unis, en passant par les Pays-Bas. Et quand les nazis avaient besoin de renouveler leurs fournitures, la Brown Brothers Harriman réacheminait leurs fonds directement vers l'Allemagne. Vous commencez à comprendre comment ces opérations fonctionnaient ? L'UBC recevait l'argent depuis les Pays-Bas et la Brown Brothers Harriman le réexpédiait. Et qui faisait partie du Bureau directorial des deux compagnies ? Banco ! Prescott Bush en personne, le premier blanchisseur d'argent des nazis ! Leurs opérations devenaient si flagrantes et si désobligeantes pour les Américains que, le 10 octobre 1942, le gouvernement américain ordonna la saisie de toutes les opérations bancaires nazies à New York City, dont le responsable n'était autre que Prescott Bush.

L'UBC, dirigée par Prescott Bush, fut accusée, sous le coup de la « Loi régissant le commerce avec l'ennemi » et tous ses avoirs visibles furent saisis. Et vous vous rappelez qui je vous ai cité comme propriétaire de tous ces avoirs ? Il n'y avait que sept personnes : Prescott Bush, trois financiers nazis et trois Américains. Mais les mesures énergiques n'allaient pas se terminer là, loin de là. Le 26 octobre 1942, le gouvernement ordonna la saisie de deux autres sociétés de premier plan dirigées par Prescott Bush pour le compte de la société bancaire Harriman :

1). La Holland-America Trading Corporation (Société de commerce hollando-américaine)

2). La Seamless Steel Equipment Corporation (Société d'équipement en acier continu)

Puis, le 11 novembre 1942, une autre société dirigée par Prescott Bush et George Herbert Walker fut saisie, sous le coup de la même « Loi sur le commerce avec l'ennemi », la Silesian-American Corporation. Je ne sais pas si vous allez être d'accord, mais si notre gouvernement est allé jusqu'à ces extrémités pour mettre un terme aux opérations de la famille Bush, il me semble que c'est parce qu'elle était impliquée dans des affaires particulièrement douteuses. John Loftus, que j'ai cité au début de cet article, à dit de cette situation infâmante : « C'est déjà très mal en soi que la famille Bush aida à collecter l'argent de Thyssen pour lancer Hitler dans les années 20, mais le fait d'allouer de l'aide et du soutien à l'ennemi en temps de guerre, c'est de la trahison. La banque de Bush aida les Thyssen à manufacturer l'acier nazi qui tua des soldats alliés. » Tarpley et Chaitkin, dans « George Bush : une biographie indésirable », le disent encore plus sèchement : « La fortune de la famille du président fut principalement une résultante du projet Hitler. » Toujours pas convaincu ? Eh bien ! Que dites-vous de ceci ? L'UBC, dirigée par Prescott Bush, et en coopération étroite avec le German Steel Trust de Fritz Thyssen, intervint dans la machine de guerre nazie dans les proportions suivantes :

- 50.8% fer première coulée ou fonte
- 41.4% fers plats universels
- 36% fers plats lourds
- 38.5% acier galvanisé
- 45.5% conduites et tuyaux
- 22.1% fil
- 35% explosifs

Tous les matériaux repris ci-dessus sont nécessaires pour construire des chars, des avions de combat, des canons et des bombes - en gros, un tiers de toute la machine de guerre allemande et le tout financé non seulement par un nazi déclaré comme Fritz Thyssen, mais aussi par la famille Bush.

Quoi qu'il en soit, si vous n'êtes pas encore assez dégoûté, faisons un petit bond de quelques années. La guerre se termine en 1945 et Fritz Thyssen meurt en 1951. A sa mort, les actionnaires restants de l'UBC liquidèrent leurs avoirs (il s'agissait des mêmes avoirs gelés par le gouvernement en 1942 sous le coup de la « Loi américaine sur les saisie et garde des avoirs étrangers » et qui ne furent pas restitués avant 1951). Et devinez qui en fut l'un des bénéficiaires ? Tout juste : Prescott Bush ! Et combien d'argent reçut-il ? 1,5 million de dollars. Comme par hasard, Monsieur Bush prit possession de cet argent et le consacra directement à la mise en chantier de ses nouvelles affaires. L'aubaine, non ? Pire encore, les copains de Prescott Bush (les mêmes traîtres de Wall Street qui financèrent Hitler) sont également les mêmes qui, par la suite, allait bombarder George Bush, Sr au poste de directeur de la CIA dans les années 70 et l'installer, lui et son fils, à la Maison-Blanche ! Maintenant, vous comprenez pourquoi Dan Rather et le New York Times ne vous livrent pas de genre d'information ? Pour confirmer les détails ci-dessus, de nouvelles informations firent surface en 1996, venant de trois sources différentes :

a). Le journaliste hollandais Eddy Roever

b). Les dossiers confidentiels libérés par la « Loi américaine sur la liberté de l'information »

c). Les Archives sur les saisie et garde des avoirs étrangers ». Les informations en provenance de ces sources donnent une image encore plus dégoûtante de la situation. Il semble que l'UBC à New York était la propriété des Thyssen.

Par conséquent, les principales facilités bancaires de la famille Bush étaient détenues par l'un des nazis de la coulisse les plus notoires de tous les temps, et qui, de plus, était son patron ! La grande question, ici, est de savoir si Prescott Bush était bien conscient de ses liens avec les nazis et de ses brassages d'affaires. Vu toutes les informations fournies dans cet article, je dirais qu'en tant que directeur de l'UBC, il incombait à sa responsabilité ultime de superviser tout investissement, y compris les personnes qui les faisaient et leurs destinations.

Une autre remarque intéressant, c'est que la famille Rockefeller a également investi des sommes faramineuses dans la machine de guerre nazie. Il s'avère que l'UBC fut un élément essentiel dans le blanchiment de l'argent sale en provenance des investissements de la famille Rockefeller en Allemagne, pendant la guerre. Ce scénario devient encore plus intéressant quand nous découvrons que la banque des Rockefeller - la Chase Manhattan - finit par devenir propriétaire à 31% du groupe Thyssen après la Seconde Guerre mondiale !

Ce détail est très important, car TBC (le groupe Thyssen) est la première société industrielle d'Allemagne de nos jours et il vaut 50 milliards de dollars. Le groupe est si gros qu'il a même repris la famille Krupp, d'autres infâmes fournisseurs d'armes des nazis. En soi, le groupe constitue l'une des plus riches sociétés de la planète et d'où vient l'argent de ses débuts ? Des nazis !  

Nous avons ensuite les liens avec les trois principales organisations commerciales secrètes de la planète. Le prince Bernhard, qui fonda Bilderberg, permit à la famille Thyssen de blanchir son argent via la Hollande, alors que les Rockefeller se procuraient presque un tiers du contrôle des intérêts de Thyssen (c'est David Rockefeller qui a fondé la commission trilatérale). Et, enfin, la Brown Brothers Harriman et l'UBC, par lesquelles l'argent nazi était acheminé aux Etats-Unis, fut principalement fondée par les membres de la confrérie Skull & Bones de Yale, dont la plupart furent les instruments de la création du Conseil des Relations étrangères (CFR).

Vous commencez à comprendre comment toutes ces organisations sont interconnectées comme les tentacules d'une pieuvre géante ?

Pour finir, en ce qui concerne la Famille Bush, nous avons discuté dans cet article de la façon dont sa fortune fut constituée sur le dos de l'argent du sang versé par les nazis. De plus, dans un précédent article que j'avais rédigé (voir Babel n° 58), nous avons découvert que la famille Bush a également profité de relations d'affaires avec la famille de Ben Laden et ce, au cours des trente dernières années, et toutes deux appartenaient au Carlyle Group. Sachant ceci, pour quel genre de fidélité et de décisions George W. Bush va-t-il opter ? Celles qui profitent aux simples citoyens des Etats-Unis, ou celles préconisées par ses marionnettistes ? Si vous voulez mon avis, nous nous mijotons de sérieux problèmes.

* Note du traducteur : le sinistre groupe Bilderberg dont fait partie. Mia De Vits, présidente de la Fédération Générale de Travailleurs de Belgique... Eh oui !

Traduit de l’anglais par Jean-Marie FLEMAL

 

 

USA : le gouvernement des multinationales

Aux Etats-Unis, les multinationales n'ont pas besoin d'exercer des pressions sur le gouvernement pour faire la guerre. Elles sont le gouvernement. Leurs hauts cadres sont ministres, ministres adjoints, sous-secrétaires d'Etat... Et la rémunération que l'Etat verse à ceux-ci fait figure d'argent de poche par rapport à ce qu'ils touchent du privé.

Baudouin Deckers, Henri Houben, Marco Louvier, 24-03-2003

I - Gouvernement des multinationales

Dans le minuscule aperçu que nous en donnons ici, on constate que ce sont surtout deux secteurs clés de l'économie, le pétrole et l'armement, qui dominent. Ces capitalistes ont choisi de mettre en place (à force de millions de dollars, d'un système électoral biaisé et de fraudes) une équipe qui, depuis des années, s'affirme comme la plus chauvine et militariste du paysage politique US.

 

George W. Bush
Président

  • A été dirigeant dans diverses firmes pétrolières dont Harken.

  • Toute le famille Bush a des intérêts dans le secteur pétrolier, où elle a investit la fortune amassée par le grand-père de l'actuel président lorsqu'il faisait affaires avec les nazis.

Dick Cheney
Vice-président

  • PDG et actionnaire de Halliburton (pétrole, défense, construction). Rémunérations : 35,1 millions $ de salaires + 1 à 5 millions $ d'autres rétributions.

  • Directeur de Procter & Gamble (hygiène). Rémunérations : entre 0,25 et 0,5 million$.

  • Directeur de Brown and Root Saudi (construction). Rémunérations : N/A

  • Actionnaire de Anadarko Petroleum. Rémunérations : entre 0,25 et 0,5 million$.

  • Son épouse Lynn Cheney a repris sa fonction de directeur de Lockheed Martin (armement). Rémunérations : 0,5 à 1 millions$.

Donald H. Rumsfeld
Ministre de la défense

  • Directeur de Gilead Sciences (biotech). Rémunérations : jusqu'à 30 millions $ de stock option.

  • Directeur de, Asea Brown Boveri LTD (nucléaire). Rémunérations : $148 020

  • Associé commanditaire de SCF-III LP (énergie). Rémunérations : $17 000

  • Directeur de Gulfstream Aerospace (filiale de General Dynamics, armement). Rémunérations : 5 000$ .

Colin Powell
Ministre des Affaires étrangères

  • Actionnaire de General Dynamics (aéronautique, défense). Rémunérations : 1 à 5 millions de stock option.

  • Conférencier pour Carlyle Group (la banque du complexe militaro-industriel US). Rémunérations : 100 000$.

  • Honoraires perçus de Arthur Andersen (audit), GE Power Systems (hautes technologies)...

  • Rémunérations : 59 500$ chacun.

  • Directeur de Gulfstream Aerospace. Rémunérations : 5 000$.

Condoleezza Rice
Conseillère du président pour la sécurité nationale

Membre du conseil d'administration de Chevron (pétrole). Rémunérations : entre 0,25 et 0,5 million $.

Robert Zoellick
Représentant des États-Unis pour le commerce extérieur

  • Conseiller de Enron (énergie, en faillite). Rémunérations : 50 000$.

  • Directeur de Said Holdings (commerce d'armement). Rémunérations : moins de 200 000$.

Paul Wolfowitz
Ministre adjoint (n°2) à la Défense

  • Co-président de la «Nunn-Wolfowitz task force» pour Hughes Electronics. Rémunérations : 300 000$.

  • Consultant de Northrop Grumman (aéronautique, défense). Rémunérations : 6 000$.

  • Consultant de BP Amoco (pétrole). Rémunérations : 10 000$.

Dov Zakheim
Sous-secrétaire à la Défense

  • Vice-président de Systems Planning Corporation (consultance de défense). Rémunérations : 277 749$.

  • Conseiller de Northrop Grumman (aéronautique, défense). Rémunérations : 11 000$.

Douglas J. Feith
Sous-secrétaire à la Défense

  • Actionnaire de Sunoco (pétrole). Rémunérations : jusqu'à 650 000 $ de stock option.

  • Président de Feith & Zell (cabinet d'avocats ayant comme clients Loral Space and Communications Ltd et Northrop Grumman). Rémunérations : salaire de 246 045$ + 5 000$ par client.

David S.C. Chu
Sous-secrétaire à la Défense

Vice-président de Rand Corp. (principale firme de recherche et consultance du Pentagone). Rémunérations : 226 000$.

Edward C. Aldridge Jr.
Sous-secrétaire à la Défense

  • PDG de Aerospace Corp. (recherche dans la défense). Rémunérations : 470 000$.

  • Directeur et actionnaire de United Industrial Corp. (défense). Rémunérations : 35 000$ + jusqu'à 250 000$ de stock option.

  • Directeur de AAI (défense). Rémunérations : 4 000$.

  • Vice-président de McDonell Douglas Electronics (aéronautique militaire, racheté par Boeing). Rémunérations : non connues.

Richard Armitage
Ministre adjoint des Affaires étrangères

  • Président de Armitage Assoc. LLP (consultance pour Raytheon, Boeing, Brown and Root...). Rémunérations : 246 965$.

  • Actionnaire de Coastal Corp. (défense). Rémunérations : 0,5 à 1 million$.

Sources : http://www.worldpolicy.org/projects/arms/reports%20/reportaboutface.html#AppA%20 ; http://www.publicintegrity.org/cgi-bin/whoswhosearch.asp

 

«Pourquoi mon pétrole est-il sous leur sable?» Manif à Bruxelles, 15 mars 2003. (Photo Solidaire, Salim Hellalet)

II - Quand le boss de Halliburton devient vice-président des USA...

Dick Cheney est un des exemples les plus éloquents des liens entre l'administration Bush et les plus grandes entreprises de l'armement et de l'énergie.

Avant de devenir vice-président des États Unis, Cheney a été durant cinq ans l'administrateur délégué de la société Halliburton, un des plus grands holdings américains. Ce géant aux activités très diversifiées est surtout actif dans l'industrie du pétrole et de l'armement. Aujourd'hui, Halliburton continue à verser chaque année à son ancien grand patron la modeste somme d'un million de dollars.1

A la tête de la firme, Cheney avait déjà pu doubler le montant des contrats décrochés par Halliburton auprès du gouvernement américain, atteignant 2,3 milliards$ en 2000. En tant que vice-président, il a encore mieux canalisé les commandes. La guerre contre le «terrorisme» rapporte gros à Halliburton. Ainsi, sa filiale KBR a pu construire (pour 33 millions$) le camp de concentration à Guantanamo à Cuba, où sont enfermés dans des conditions inhumaines les présumés membres d'Al Qaida.

Contrat d'après-guerre soumis avant la guerre

Plus fort: KBR a déjà décroché un contrat pour intervenir dans la guerre en Irak au cas où des puits de pétrole seraient en feu. Halliburton a aussi déjà été invité, avec quatre autres firmes US, à soumettre ses offres pour... la reconstruction de l'Irak. Vu qu'elle sera en Irak dès le début de la guerre, les analystes estiment qu'elle est la mieux placée pour décrocher ces gigantesques commandes.

Les contrats dits «préliminaires» valent à eux seuls déjà plus de 900 million $. Ils portent en autres sur la reconstruction d'hôpitaux et d'écoles! Et les véritables grands contrats doivent encore venir...

On comprendra pourquoi ces jours-ci, c'est surtout de la période d'après-guerre dont on débat à la Maison Blanche. La guerre, c'est du «big business» pour les multinationales. Plus l'agression barbare détruit, mieux se porteront des firmes comme Halliburton. On comprend mieux, ainsi, pourquoi Cheney est un fanatique de la guerre de destruction massive. (B.D.)

Note : 1 "Cheney is still paid by Pentagon contractor", Robert Bryce in Austin, Texas and Julian Borger in Washington, The Guardian, 12/03/2003. Voir aussi http://www.publicintegrity.org/cgi-bin/whoswhosearch.asp.

 

III - Le top 5 des fournisseurs du Pentagone

1. Lockheed Martin
Commandes : 17 milliards $.

Lockheed Martin, constructeur du F16 et du Joint Strike Fighter, est le premier producteur mondial d'armement. Lynn Cheney y a repris le poste de directeur qu'occupait son mari quand il a été nommé vice-président des Etats-Unis. Sont également liés à la firme: Stephen Hadley (conseiller adjoint de Bush), Peter B. Teets (assistant secrétaire de l'Air Force), Everet Beckner (responsable des programmes de défense au cabinet de l'Energie), Otta Reich (assistant du ministre des Affaires étrangères), Norman Mineta et Michael Jackson (adjoints du ministre des Transports), Larry C. Thompson (adjoints du ministre de la Justice).

Tir d'un missile Tomahawk comme ceux qui ont déjà touché Bagdad au déclenchement de la guerre. Ils sont produits par Raytheon, pour laquelle Richard Armitage, ministre adjoint des Affaires étrangères, est consultant. (Photo Defenselink)

2. Boeing
Commandes : 16,6 milliards $.

Edward C. «Pete» Aldridge Jr., sous-secrétaire à la Défense, est vice-président de McDonell Douglas Electronics, filiale de Boeing, le n°1 mondial de l'aéronautique. Karl Rove, conseiller du président Bush, est actionnaire de Boeing. La firme de Richard Armitage, ministre adjoint des Affaires étrangères, effectue des missions de consultance pour la firme.

3. Northrop Grumman
Commandes : 8,7 milliards $

Northrop Grumman est notamment le constructeur du bombardier B-2 ou du Global Hawk, avion sans pilote. Paul Wolfowitz, le n°2 de la Défense, est consultant pour la firme. Tout comme I. Lewis Libby, chef du staff du vice-président. Dov Zakheim, sous-secrétaire à la Défense, est conseiller de la société. Laquelle est cliente du cabinet juridique de Douglas J. feith, également sous-secrétaire à la Défense. Autres collaborateurs: Nelson F. Gibbs, de l'Air Force, et Sean O'Keefe, de la Nasa.

4. Raytheon
Commandes : 7 milliards $

Parmi les armes de destruction massive produites par Raytheon: les missiles Tomahawk ou les bombes anti-bunker GBU-28. La société de Richard Armitage, ministre adjoint des Affaires étrangères, effectue des travaux de consultance pour la firme. Et Sean O'Keefe, administrateur de la Nasa, est membre du conseil stratégique de Raytheon.

5. General Dynamics
Commandes : 7 milliards $

La firme est spécialisée dans les technologies de guidage pour divers types d'armes. Elle guide aussi de grosses pointures de l'administration Bush. Le ministre de la Défense Donald Rumsfeld est directeur de Gulfstream Aerospace, filiale de General Dynamics. Le ministre des Affaires étrangères Collin Powell est actionnaire de cette dernière. Michael Wynne, sous-secrétaire de Rumsfeld, en est vice-président. Et Gordon England, secrétaire à la Navy, l'a été auparavant.

Source : http://aerotechnews.com/starc/2003/013103/dod_contractors.html

 

IV - Bourse : "Achetez au son du canon"

Vieil adage boursier : «Achetez au son du canon». Les chiffres lui donnent raison, affirme L'Expansion. Les morts donnent de la vie à la Bourse.

Le journal économique L'Expansion 1 a calculé l'influence des guerres des Etats-Unis sur le Dow Jones depuis que cet indice boursier a été créé, en 1896. Si le lendemain du déclenchement des conflits, le Dow Jones baisse en moyenne de 2%, six mois plus tard, il fait par contre une progression moyenne de 6,7%, beaucoup plus qu'en temps normal (de 1896 à 2003, la progression semestrielle a été de 2,6%).

Avec ce recul de six mois, l'indice a ainsi augmenté de 18,9% après la première guerre du Golfe (1991), de 7,8% après l'intervention US en Somalie (1992), de 12,6% après l'attaque contre l'Afghanistan (2001). Ce 21 mars, au lendemain du déclenchement de la nouvelle busherie en Irak, le Dow Jones était déjà en hause de 2,76%. Car les investisseurs misent sur un conflit de courte durée. Un porte-parole de l'armée britannique n'a-t-il pas déclaré que les forces anglo-américaines arriveraient à Bagdad dans trois ou quatre jours. De surcroît, note un autre journal économique, «malgré l'incendie de quelques puits de pétrole, rien n'indique que les infrastructures pétrolières soient pour l'instant menacées». 2 Ouf, les investisseurs respirent.

La guerre doit redonner confiance aux marchés, fournir des perspectives de croissance économique aux entreprises, réaffirmer la suprématie mondiale américaine. Car dans la réalité, la situation des Etats-Unis est catastrophique. Ces dernières années, les chutes de la Bourse ont réduit le revenu disponible d'une partie des ménages américains. Mais ceux-ci ont continué à consommer en s'endettant (pas les 40% les plus pauvres qui vivent dans la misère et n'ont aucune chance de contracter un crédit). Le pays est dès lors confronté à un endettement record depuis 1945 : sa dette tourne autour de 20 000 milliards de dollars, soit le double de son PIB (richesse produite annuellement).

Avec les perspectives d'une guerre courte, la confiance se maintient donc. Mais si l'armée US venait à s'enliser, comme au Vietnam, toute la machine économique des Etats-Unis pourrait être coincée. A la débâcle politique face aux peuples du monde, viendrait s'ajouter la débâcle économique.

Notes : 1 - L'Expansion, février 2003 ; 2 - La Tribune, 21 mars 2003.

 

 

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