2017

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Les enseignements de l'élection du 7 mai et les tâches des communistes - 8 mai 2017

L'élection présidentielle française de 2017 a été une épreuve difficile pour un certain nombre de français qui en attendaient quelque chose. Suspendus à cet espoir de changement qui revient tous les 5 ans, c'est en effet le coeur serré que beaucoup de français ont appris les résultats de cette élection, bien qu'il fut largement prévu à l'avance par les sondages sans grande surprise. A bien des égards, ce quinquennat commence avec un goût de moisi et d'immense frustration pour les aspirations d'une partie du peuple. A peine le règle de flamby 1er terminé, nous voilà avec un flamby 2 flambant neuf... Macron, ce personnage toujours aussi vide et creux qu'avant son élection a remporté la victoire de façon nette. Néanmoins cette élection est riche d'enseignements, elle a agi comme un révélateur, a mis à nu les hypocrisies et les mensonges que s'efforcent de maintenir en vie nos "élites" et les domestiques qui les servent. Comme toutes les leçons de la vie, elle est une rude épreuve, elle est une douleur infligée, mais elle est aussi une expérience politique féconde. Cet apprentissage long et difficile avance infiniement plus vite grâce à ces élections. Ce sont ces leçons de marxisme "à chaud", ces travaux pratiques de la politique dont nous allons brosser le tableau ici.


Macron, le candidat du fascisme

Ce n'est pas un hasard si je sortais la semaine dernière un dossier de 67 pages sur le fascisme. En France, il est un nombre insignifiant de gens qui savent ce qu'est le fascisme. J'invite ceux qui s'intéresser réellement à cette question à aller jeter un coup d'oeil à ce travail que j'ai mené afin d'y voir plus clair.

Il apparaît très clairement pour les gens lucides et honnêtes que le candidat du fascisme en cette année 2017 n'était pas Marine Le Pen mais bien Emmanuel Macron. Il incarne la parfaite continuité du système de république esclavagiste (de fait fasciste) mis en place par la bourgeoisie en France à partir de 1789 pour parvenir à sa forme achevée de 1871. En Allemagne la république esclavagiste bourgeoise moderne tentait de naître difficilement en 1815, et le processus arriva à maturation avec la prise du pouvoir d'Hitler en 1933.

Hitler, candidat très jeune pour son époque, puisqu'il avait alors 44 ans seulement, comparé au vieux crouton Hidenbourg ! Un candidat beau, jeune et dynamique, qui criait très fort pendant ses discours. Et surtout, un candidat qui avait derrière lui la totalité des banquiers, industriels, aussi bien de son propre pays que de pays étrangers. Un candidat qui bénéficiait du soutien illimité des médias aux ordres, de la justice complice. Un candidat soutenu par les bobos, les petits bourgeois du centre-ville ainsi que les retraités aisés, mais très peu par les ouvriers. Contrairement à ce que raconte la propagande officielle qui tente de mettre sur un pied d'égalité les nazis et les communistes, les nazis n'ont jamais eu les soutiens de la classe ouvrière allemande. L'électorat Macron recouvre peu ou prou l'électorat Hitler en terme de classes sociales.

Rappelons aussi que le "beau projet européen" porté par Macron et ses amis oligarques est avant tout un projet initié par les nazis à partir de 1941, mais déjà pensé bien avant, y compris dans mein kampf (qu'il suffit d'aller lire !). La fabuleuse "amitié franco-allemande" n'est pas un beau slogan démocratique mais le mot d'ordre de ralliement des collabos français entre 1940 et 1944. En complément de mon dossier sur le fascisme, je rappelle également à titre d'exemple que le journal le monde, pieu soutien de Macron (parmi beaucoup d'autres !), fut créé par Hubert Beuve-Méry, soutien fanatique du régime de Vichy avant de rallier la résistance au dernier moment, comme tous les lâches qui ne savent faire autre chose que pisser dans le sens du vent. Comme quoi certaines choses ne changent pas !

Macron ne représente aucunement une rupture, puisque nous vivons déjà sous la dictature de la bourgeoisie, déjà sous la dictature des banques et de la finance, et cela depuis un bon moment. Dans L'impérialisme, stade suprême du capitalisme, Lénine ne disait rien d'autre quand il commentait la "démocratie" bourgeoise. Il insistait sur le fait que dans ces régimes "démocratiques" bourgeois, L'"union personnelle" des banques et de l'industrie est complétée par l'"union personnelle" des unes et des autres avec le gouvernement. Ailleurs il poursuivait : En France, le règne de l'"oligarchie financière" (Contre l'oligarchie financière en France, titre du fameux livre de Lysis, dont la cinquième édition a paru en 1908) a revêtu une forme à peine différente. [...] l'auteur est obligé de conclure : "La République française est une monarchie financière"; "l'omnipotence de nos grandes banques est absolue; elles entraînent dans leur sillage le gouvernement, la presse.

L'élection de Macron est une preuve flagrante que la France est un pays encore très embourgeoisé, où les conditions objectives pour une révolution socialiste sont très loin d'être réunies. La majorité des français tremble encore à l'idée des quelques aspects "révolutionnaires" du front national tels que la sortie de l'euro ou la fermeture des frontières. De bien timides mesures pourtant, à côté de ce que signifie la révolution socialiste !

Les électeurs de Mélenchon ont beau s'être appelés "insoumis", ils ont semble-il largement contribué à la victoire de Macron. Il suffit de voir la composante sociale des mélenchonnistes pour voir qu'il n'y a chez les "insoumis", d'insoumis que le nom. Mélenchon, candidat de l'intelligentsia petite bourgeoise a à peine dissimulé son appel à voter Macron.

Bref, la France est encore un pays très bourgeois où les réflexes de classe "anti-populistes" (anti-démocratiques et anti-populaires en fait) ont encore la peau dure. On ne peut comparer l'élection de 2017 en France avec le brexit où l'élection de Trump, avec des causes bien concrètes. La réalité est que, contrairement aux pays comme les états-unis ou le royaume-uni, la France n'a pas encore suffisament fait l'expérience de la crise économique mondiale. Il y a encore beaucoup de choses à perdre, beaucoup d'illusions à défaire. N'ayons crainte, avec Macron à la tête de l'état, et avec la crise phénoménale qui s'annonce, Macron et ses électeurs subiront le sort qu'ils méritent.

En un sens, les élites ont fait une erreur monumentale en bloquant le pouvoir à Marine Le Pen, qui aurait fait pour elles un merveilleux bouc émissaire pour la crise qui s'annonce. Ma prédiction il y a deux mois (dans cette section actualité) à ce sujet s'est donc avérée fausse, même si cela ne change rien au reste de ce que j'ai prédit. Je m'incline donc face aux faits et reconnais avoir fait une erreur à ce sujet, même si je continue de penser que cette théorie est intéressante et peut en partie se réaliser. Comme disait Lénine, ne se trompe jamais que celui qui ne fait rien. Il reste néanmoins à voir le résultat des élections législatives où le résultat pourrait être bien moins tranché que ne le fut ce second tour. Avec quatre blocs politiques bien nets, constituer une majorité à l'assemblée nationale risque d'être pour Macron un défi hos-norme. Heureusement pour lui, il a pris le temps de bien répéter avant d'être élu qu'il gouvernerait par ordonnance directement sans passer par l'assemblée nationale, ce qui donne un cachet (même mince) de légitimité à ces méthodes de gouvernement.

Commentant la victoire du fascisme en Allemagne, Staline ne disait autre chose en 1934 : Il faut regarder la victoire du fascisme en Allemagne, non seulement comme un signe de faiblesse de la classe ouvrière et le résultat des trahisons perpétrées contre celle-ci par la social-démocratie qui a frayé la route au fascisme. Il faut la considérer également comme un signe de faiblesse de la bourgeoisie, comme un signe montrant que cette dernière n'est plus en état d'exercer son pouvoir au moyen des anciennes méthodes de parlementarisme et de démocratie bourgeoise, ce qui l'oblige à recourir, dans sa politique intérieure, aux méthodes de domination par la terreur, comme un signe prouvant qu'elle n'a plus, la force de trouver une issue à la situation actuelle sur la base d’une politique extérieure de paix, ce qui l'oblige à recourir à la politique de guerre.

Macron arrive, rappelons-le, à la tête d'un état en "état d'urgence", avec toutes les clés en main déjà à sa disposition pour mener une répression à tous les niveaux. Avis donc aux pseudos "antifas" de réviser leurs fiches et d'apprendre un peu l'histoire, l'histoire réelle et non l'histoire imaginaire faite de menaces fascistes virtuelles. Ils peuvent sans doute fêter leur "victoire", avec notre nouveau président maoïste (rappel pour ceux qui confondent maoïsme et marxisme-léninisme : Révolution culturelle, Macron multiplie les références aux maoistes ; voir aussi la galerie des erreurs sur le site)

Pour finir, nous voyons bien que Macron n'aurait pas pu non plus exister sans le front national. C'est parce que les partis politiques traditionnels craignaient la victoire du front national qu'ils ont fusionné "l'UMPS" dans la candidature de Macron. En réalité, le front républicain, le front fasciste, c'est Macron.


Les contradictions du FN

Reste à aborder le sujet du front national. Sociologiquement, le parti a réussi une mue en plusieurs années. Il a réussi à récupérer autant les électeurs du PCF que certains de ses cadres et de ses militants. Nous avons donc en fait dans la candidature Marine Le Pen une résurrection du P"C"F de Marchais. Il suffit d'ailleurs de comparer également leurs programmes pour voir les ressemblances plus que frappantes, y compris sur le thème de l'immigration : Georges Marchais sur l'immigration (Marchais nazi ?). En dépit d'un appareil de parti où sont encore présents les éléments du "vieux" front national, le parti a finalement réussi à épouser les contours de l'ancien parti "communiste". La classe ouvrière et la jeunesse au chômage péri-urbaine votent massivement pour le FN. Si toutes les tentatives de refonder le P"C"F opportuniste de Marchais (PRCF, PCOF, etc.) échouent, c'est précisément parce que c'est le FN qui a déjà entrepris (et globalement réussi) cette résurrection, en dépit de la réticence de certains vieux cadres.

Contrairement à ce que disent certains il n'y a pas de FN du nord et de FN du sud. La France de l'industrie est bien à l'est, du nord au sud. Ces cartes sont issus d'un article de Jacques Sapir. On y voit à gauche le taux d'emplois industriels par département en 1958. A droite le parti arrivé en tête dans chaque département au premier tour. Il ne s'agit pas bien sur d'une explication unique mais ces deux cartes sont quasiment superposables. Il s'agit donc de l'explication principale (et non la "haine" ou le "racisme" qui sont absents du discours de l'électeur du FN, avis aux "antifas" de sortir de leurs quartiers bobos pour aller discuter avec les soit disant "fachos").



C'est l'occasion de rappeler ce qu'est un pays impérialiste. L'impérialisme signifie l'exportation de capitaux, les investissements à l'étranger. Un pays impérialiste puissant est un pays qui compte beaucoup d'investisseurs à l'étranger, et qui fait donc revenir une rente "coloniale" importante vers la métropole, grâce à laquelle les grandes entreprises monopolistiques versent des salaires élevés. C'est ce qui crée un gisement d'emplois dérivés ("société de consommation"), de services, avec tous ces gens qui consomment les produits fabriqués à l'étranger et qui reviennent comme un tribut en métropole. L'impérialisme polarise le monde avec d'un côté les métropoles impérialistes qui exportent des capitaux et font revenir chez elles les marchandises pour les faire consommer à leur peuple, grassement embourgeoisé par ce parasitisme ; de l'autre les pays soumis à l'impérialisme qui servent d'atelier du monde.

C'est aussi grâce à ces salaires élevés et à cette économie de bazar et de service, financée par l'impérialisme, que peut exister l'état providence et les redistributions en tout genre. Nous voyons bien d'ailleurs que le déclin de l'impérialisme français est la cause directe du déclin de cet état providence, qui faute de rentrées d'argent, n'a d'autre moyens que de liquider les "acquis sociaux" les uns après les autres, au désespoir des réformistes.

Nous ne vivons pas seulement sous le capitalisme, dans la division du travail. Nous vivons dans la division internationale du travail. Nous ne vivons pas seulement dans un Etat, disait Lénine, mais dans un système d'Etats. Et dans ce système d'état, la France fait partie (encore pour l'instant) des nations impérialistes de premier rang qui vivent (et font vivre une fraction importante de leur peuple) de façon parasitaire sur le reste du monde.

On voit donc clairement le pays coupé en deux. D'un côté ceux qui bénéficient directement de l'impérialisme, qui occupent une place de choix, non pas dans la "mondialisation", mais dans l'impérialisme. D'autre part une France qui subit dans sa chaire les exportations de capitaux à travers les délocalisations : la France de l'est, de l'industrie (ou plutôt de la perte des industries). D'autre part La France rentière, rentière tout court, mais surtout rentière sur le reste du monde, et qui donc vit de l'impérialisme, des investissements à l'étrangers, de l'immigration (qui est une question économique et non raciale), etc.

Le problème du front national est que du fait de l'impérialisme, la majorité du peuple français est opposé au programme contestataire du front national, fondamentalement contradictoire avec tous les pilliers de l'impérialisme. Le retour des frontières nationales, la pénalisation des délocalisations, la fin de l'immigration, la réduction des interventions étrangères, et ainsi de suite, sont autant de remises en causes profondes du système impérialiste français. Il n'est donc pas étonnant que, dans une certaine mesure, la majorité des français soit opposée au front national puisque la majorité des français vit aux frais de cet impérialisme. Soit parce qu'elle en profite directement (les bobos des villes ou les rentiers de l'ouest), soit parce qu'elle en profite indirectement (le vote des banlieues sous-prolétaires qui sert de réserve de domestique à la bourgeoisie). La connivance de tous ces parasites et valets de l'impérialisme contre le front national est donc parfaitement logique et jusqu'à un certain point inévitable.

Or les cadres du front national n'entendent nullement rester sous le "plafond de verre". Convaincus du potentiel du front national, et sous l'action de Marine Le Pen qui a repris les rennes du parti en 2011, se sont engagées au sein du parti de lourdes transformations en vue de le transformer en machine à gagner les élections. Le programme a été repensé : plus social et en direction de son électorat déjà en partie acquis. La façade a été repeinte et l'appareil militant en partie réformé. Sauf qu'en dépit de tous ces chantiers, en dépit même des scores chaque fois meilleurs d'élections en élections, le parti se heurte inévitablement au fait que la majorité des français n'a aucun intérêt à voir son programme mis en oeuvre. Le front national est structurellement est un parti d'opposition, non du fait de sa propre volonté, mais du fait que les conditions objectives pour sa victoire ne sont pas réunies.

Bien sur les cadres du parti font tout pour donner des gages "d'acceptabilité" en reniant régulièrement des points clivants de son programme, au détriment de sa cohérence "anti-système", aboutissant à une sorte de double-discours illisible aux yeux des électeurs. La révolution réformiste, la guerre pacifique, la violence apaisée, sont autant de signes de schizophrénie politiques dont est maintenant atteint tout logiquement le FN, transformé en parti social-réformiste opportuniste classique dans la lignée du P"C"F mais sans l'attirail symbolique. Les vielles tares du socialisme réformiste que pointaient déjà du doigt les marxistes au siècle passé se retrouvent maintenant telles quelles au front national, bien peu habitué à ce genre d'acrobaties politiques dont seule la "gauche" avait jusque là le secret (avec Mittérand par exemple).

En définitive, le front national aura beau chercher à donner des gages de "repectabilité" en tout genre, il ne pourra (en dépit de ses scores historiques), jamais prendre les rennes de l'état tant que les conditions objectives ne seront pas réunies pour qu'une majorité du peuple ait intérêt à ces maigres mesures "révolutionnaires". Le front national bute sur le même problème que les communistes : la France est un pays bourgeois, avec un peuple depuis très longtemps embourgeoisé. Cette situation de démoralisation, d'esclavage mou, en plus de rendre difficile une conscience de classe aïgue, entretient spontanément toutes les illusions sur la possibilité de "réformer" pacifiquement le capitalisme.

C'est donc avec la lanterne du marxisme que nous devons nous éclairer, et non avec celle du populisme, qui malgré ses résultats impressionants, n'en reste pas moins empêtré dans des contradictions indissolubles.


Le marxisme à l'épreuve des faits

Cette phrase de Lénine sonne juste, tant il est impossible à l'heure actuelle de ne pas admettre que Le capitalisme en général et l'impérialisme en particulier font de la démocratie une illusion.

Si cette élection peut servir à quelque chose, c'est au moins de faire progresser la conscience des masses, afin qu'elles gagnent en expérience politique. Après des décennies d'endormissement droite-gauche, le réveil commence, douloureusement...

Il faut bien que chaque prolétaire puisse profiter de cette élection pour ouvrir les yeux sur l'impitoyable dictature de la bourgeoisie qui s'abat comme un coup de tonnerre durant ces élections. Lénine ne disait autre chose lorsqu'il notait que : Les formes d'Etats bourgeois sont extrêmement variées, mais leur essence est une : en dernière analyse, tous ces Etats sont, d'une manière ou d'une autre, mais nécessairement, une dictature de la bourgeoisie.

Est aveugle ou de très mauvaise foi celui qui n'a pas vu au cours de ces élections les grossières manipulations judiciaires, les grossiers trucages des élections, sans compter les grossières combines financières, politiques et médiatiques au bénéfice du candidat Macron.

Ceux qui croyaient qu'il était possible de gagner pacifiquement l'élection avec tel ou tel candidat pour faire avancer leurs intérêts en ont pour leurs frais. La bourgeoisie règne sans partage et n'a de toute façon plus les moyens d'entretenir ses esclaves de façon luxueuse. Quoiqu'il arrive, aucun parti politique ne pourra rien y changer, quand bien même il réussissait l'exploit de gagner les élections. On a bien vu Trump, qui une fois élu a trahi complètement toutes ses promesses. Il ne peut en être autrement sous la dictature de la bourgeoisie.

La seule alternative qui existe est la dictature du prolétariat et le socialisme. C'est aussi vrai que difficile à faire comprendre pour l'instant aux prolétaires de France, tant ils placent encore leurs espoirs (mais vainement) dans le front national.

Non seulement le marxisme est validé par cette élection, par les faits, mais il nous ouvre la voie. L’unité du prolétariat à l’époque de la révolution sociale, disait Lénine, ne peut être réalisée que par le parti révolutionnaire extrême, le parti du marxisme, que par une lutte implacable contre tous les autres partis.

Telle est la ligne que nous devons nous fixer pour les prochaines années. Il faut bien comprendre que les communistes réels à l'heure actuelle, représente une minorité infime. Mais dire que nous sommes une minorité est insuffisant. Nous sommes aussi une avant-garde, parce que l'histoire travaille, s'exécute, et avance. Peu importe qui gagne ou qui perd, le système épuise ses cartes et dissipe de lui-même les illusions qu'il s'efforce d'entrenir à coup des millions et avec l'aide de ses prostituées médiatiques.

Notre tâche est immense. Nous devons amener à nous les éléments conscients issus du prolétariat en France, mais aussi prendre le leadership de l'opposition alors que pour l'instant personne ne miserait un centime sur le communisme à l'heure actuelle ! La victoire du front national aurait fortement aidé à dissiper des illusions sur ce parti. En un sens, sa défaite peut aussi aider à secouer ceux qui commencent à comprendre que la voie des urnes est dépassée et que l'ère des révolutions pourrait bien commencer... A ceux qui croient qu'il faut maintenant penser à 2022, ils peuvent se retourner se rhabiller. La dictature que nous prépare Macron prendra des airs autrements moins gentils et "démocratiques" hypocrites que le système auquel nous avons été habitués. Avec la crise qui va s'abbatre d'ici peu, nul doute que la forme de la dictature actuelle va muter à nouveau. Avec à la clé une conscience populaire de plus en plus aïgue et acérée sur cette dictature.

Mener à bien notre travail de révolutionnaires exige de rester fermes en toute circonstance, de ne pas se décourager au moindre résultat électoral. En apparence, le système a gagné, ils font la fête et tout va bien pour eux. Les médias s'auto-congratulent, les messages de félicitation vont à tout va, et les bobos exultent sur leur "twitter". Mais cela n'est que l'apparence qu'ils veulent donner. En réalité ils sont inquiets et peu surs de leurs forces, ils sentent poindre des dangers de toute part, leur édifice menace de s'effondrer à tout instant ! En apparence donc seulement, leur victoire est acquise. Mais souhaitons leur de bien travailler, de travailler à produire toujours plus de prolétaires, car c'est la seule chose qu'ils arriveront à faire. En définitive c'est à saper leur propre système qu'ils travaillent. Avant tout, disait Marx, la bourgeoisie produit ses propres fossoyeurs. Sa chute et la victoire du prolétariat sont également inévitables.





Assistons-nous à la dernière élection présidentielle de l'histoire de France ? - 4 mai 2017

Alors que la bataille pour la présidentielle la plus inhabituelle se déroule sous nos yeux en ce moi de mai 2017, deux sujets sont restés presque totalement absents depuis le début de cette campagne.

En premier lieu, la crise économique qui traverse le système impérialiste mondial, dont le dernier retentissement s'est fait sentir en 2008. Neuf années se sont écoulées depuis. Bien loin d'informer le peuple sur ce sujet crucial, très peu de médias ont pris la peine de maintenir ce sujet sous les projecteurs. Lors des débats du premier tour de l'élection présidentielle, peu de candidats se sont risqués ces derniers mois à évoquer cette crise économique, exception faite du candidat marginal Jacques Cheminade, qui pointait à juste titre la menace d'un "tsunami" financier imminent menaçant le précaire équilibre mondial. Marine Le Pen et François Fillon abordèrent ce sujet du bout des lèvres. Au même moment, un rapport d'information du sénat intitutlé "Une crise en quête de fin" s'alarme sur la probabilité d'une nouvelle crise financière majeure : http://www.senat.fr/rap/r16-393/r16-3931.pdf

Le rapport constate "qu’après dix ans de crise la probabilité de réédition d’un krach du système financier d’ampleur équivalente n’a pas diminué, bien au contraire. [...] Tous les ingrédients, anciens comme nouveaux, d’un nouveau krach sont donc là." (p. 224)

Bien loin d'avoir apporté une solution à la crise de 2008, les politiques économiques mises en place en urgence lors de la catastrophe évitée de justesse ont acheté du temps en aggravant le problème plus qu'elles ne l'ont résolu. "Les quelques dispositions pour rendre le système moins instable, qui ont pu lui être imposées sous le coup de l’émotion et la pression des opinions publiques, non seulement ont laissé intact l’essentiel mais ont été largement compensées par les effets négatifs du traitement utilisé pour le sortir du coma et réanimer l’économie : l’injection massive de liquidités et des taux directeurs aux limites du pensable."

Bien incapables d'aborder ouvertement le sujet devant leurs électeurs, les candidats, grands comme petits, sont bien souvent restés muets sur ce sujet, qui il est vrai, suscite peu d'enthousiasme en règle général. Mais aussi tant l'apparente complexité du problème tend à reléguer ce problème dans le domaine des "grands experts" et "spécialistes", si ce n'est dans celui de la numérologie ou de la magie...

Les conséquences de la crise sont en revanche parfaitement visibles, bien qu'elles prennent des visages bien différents selon le pays. Ainsi l'Europe offre une multitude de degrés. Du patient en phase terminale qu'est la Grèce, aux pays en apparence moins touchés par la métastase comme l'Allemagne (mais en apparence seulement !). La fragilité du système bancaire européen a été révélée a plusieurs reprises ces dernières années. La faillite de la banque italienne Monte Dei Paschi de Sienne, première banque de l'histoire est un symbole en soi. Les rumeurs autour d'une probable faillite de la Deutsche Bank et de la Kommerzbank, deux mastodontes du secteur financier allemand, ravivent le spectre d'une bombe à retardement entraînant dans son sillage tout le système économique européen voire mondial. Un scénario bien pire que celui de la faillite de la Lehman Brothers en 2008, qui avait bien failli faire s'écrouler le chateau de carte du système bancaire par effet domino. Et tout cela n'est que l'arbre qui cache la forêt. Derrière cela, c'est une crise bien plus profonde du système impérialiste mondiale. Une crise économique en toile de fond, un basculement du rapport de force mondial entre la Chine d'une part, les états-unis chancelant d'autre part.

Le scénario de reprise économique, vendu à corps et à cri par les médias depuis 2009 a beau avoir fait oublié la crise, il est tout à fait inexact. Je renvoie ainsi à ma démonstration sur les véritables statistiques du chômage américain, qui n'est pas de 4,9%, mais d'environ 30% au minimum. Plus la crise s'aggrave, plus la désinformation sur la réalité de l'effondrement économique se renforce.

Parlons de la pluie, du beau temps, de la coupe du monde de football, des costumes de François Fillon, mais surtout pas de la crise ! Cependant la réalité elle, continue d'exister, loin des plateaux sécurisés de BFM-TV. Les licensiements massifs et ininterrompus des entreprises, le chômage réel qui augmente sans cesse, les magasins qui ferment, la crise qui s'infiltre petit à petit jusqu'au coeur des métropoles, voilà le phénomène rampant que tente avec méthode d'étouffer médiatiquement le système en place à coup de diversions. On ne compte plus les vitrines "à louer ou à vendre" de magasins en pleine rue alors même que depuis des années nous serions paraît-il en "reprise", voire le chômage se serait stabilisé ? De qui se moque-t-on ?

Peu importe qui sera élu au soir du deuxième tour, il aura sur le dos le problème de l'immente crise mondiale qui s'annonce. Avec à la clé une déstabilisation du système impérialiste mondial, déjà bien fragilisé par des années de crise dont il ne s'est toujours pas remis. A coup d'un endettement record, la planète semble avoir fait léviter l'économie pendant presque dix ans. Mais la réalité ne peut être ainsi défiée si longtemps. Les centaines de milliards de dollars injectés dans l'économie de tous les pays pour tenter de vaines "relances" s'ajoutent maintenant les unes aux autres et menacent de nouveaux défauts de masse, de nouveaux "subprime", de nouvelles faillites, de nouvelles instabilités à tous les niveaux. Les instances européennes, la monnaie unique européenne apparaissent comme autant de projets condamnés à être emportés par le torrent de la prochaine crise, tant les fondements en sont si fragiles et érodés.

Le déclassement de la "France d'en bas", conséquence inéluctable de cette crise mondiale et de ces transformations, est un thème qui a réussi à s'imposer largement, notamment à travers la candidature de Marine Le Pen. Sur fond de prétendue "menace fasciste", la candidate issue du front national a réussi à imposer le thème de la campagne : "mondialiste contre patriotes". Le deuxième tour de l'élection sera selon ses mots, "un référundum pour ou contre la France". D'un côté la France des gagnants de ce système impérialiste mondial, incarnée par Emmanuel Macron, les bobos parisiens et la frange aisée des retraités. De l'autre celle des déclassés, la jeunesse exclue du marché du travail, la classe ouvrière décimée par la crise et la concurrence internationale. Cette France celle que l'impérialisme français agonisant n'a plus les moyens de tenir tranquille à coup "d'acquis sociaux" et "d'état providence", désormais trop chers à payer.

En dépit de la crise de 2008, il faut toutefois noter que la France est restée pour l'instant dans une certaine mesure à l'abri des tempêtes économiques, surtout en comparaison d'autres pays tels que les états-unis ou la Grèce plus proche de chez nous. Encore très embourgeoisé, le peuple français n'en est donc peut-être pas encore à se lancer dans l'aventure frontiste, quoique Marine Le Pen ferait pour nos "élites" un excellent bouc émissaire en cas de nouvelle crise... à voir.


L'autre sujet qui n'a quasiment pas été abordé lors de ces élections présidentielles est celui de la place de la France dans le monde, dans la division internationale du travail. Alors que l'odeur de la poudre commence à exciter les appétits guerriers de certains pays contre la Syrie ou la Corée du nord, nos candidats à l'élection présidentielle n'ont pas jugé nécessaire de se lancer dans ce débat très peu rentable électoralement.

C'est en effet au prix de ces guerres que l'impérialisme français maintient encore à bout de bras sa position précaire face à la montée des impérialismes asiatiques, principalement l'impérialisme chinois. Avec à la clé aussi donc, la rente coloniale que les investissements étrangers rapportent aux capitalistes français un surprofit qui se rétricit comme peau de chagrin, et incite ces derniers à revenir sur des décennies de salaires élevés, de paix sociale et "d'état providence".

En même temps que la crise économique balaye le monde, le vent de la guerre souffle à plein poumons et menace d'embraser la planète dans un conflit majeur tel que nous n'en avons jamais connu. Pourtant si l'on y regarde de plus près, depuis la fin de la deuxième guerre mondiale, nous n'avons jamais été en paix. Pour nous en Europe, nous parlons de "paix". Mais de quelle paix ? La paix en ex-yougoslavie que l'OTAN a mis à feu et à sang ? La paix en Ukraine ? La paix dans l'est de l'Europe où des troupes se massent constamment dans ce rapport de force avec la Russie, en dépit de toutes les promesses américaines qui avaient suivi le démantèlement de l'union soviétique. La paix en Syrie, alors que les impérialismes occidentaux soutiennent de manière maintenant presque ouverte leurs mercenaires islamistes, sous de bien douteux masques de "rebelles démocratiques" ? La paix en Afrique, alors que la destruction de la Libye a provoqué un chaos militaire, migratoire et économique dans toute la région ? Quelle est donc cette paix dont serait soit disant garants l'union européenne et nos "protecteurs" de l'OTAN ?

En dépit du fait qu'une guerre nucléaire semble hors de propos dans la période actuelle, la guerre est toujours présente et apporte aussi son lot de conséquences directes sur la vie de millions de gens à travers le monde, puis directement sur celle des peuples vivant dans les métropoles impérialistes telles que la France. Au mépris du respect du droit des nations à disposer d'elles-mêmes, les coalitions impérialistes occidentales mènent depuis des années des guerres à distance pour déstabiliser par exemple le régime syrien. Bien loin de se préoccuper de ces considérations, il semble qu'une bonne partie du peuple français soit parfaitement satisfait de ces interventions, ayant bien conscience que c'est à ce prix que son niveau de vie embourgeoisé par l'impérialisme se maintiendra. Engels remarquait à ce propos « Vous me demandez ce que les ouvriers anglais pensent de la politique coloniale. Exactement ce qu'ils pensent de la politique en général. Ici, point de parti ouvrier, il n'y a que des conservateurs et des radicaux libéraux ; quant aux ouvriers, ils jouissent en toute tranquillité avec eux du monopole colonial de l'Angleterre et de son monopole sur le marché mondial. » Aujourd'hui ce ne sont plus les ouvriers mais bien plus la France de Macron, celle des fameux "gagnants". Si le monopole commercial de l'Angleterre en 1858 pouvait profiter à la classe ouvrière, l'impérialisme lui, profite bien plus aux couches moyennes parasitaires, du "teritaire", les bobos du centre-ville, qui vit directement de ce système impérialiste dans lequel elles occupent une place de choix.

Mener une lutte contre l'impérialisme à l'intérieur de la bête apparaît donc comme difficile dans une large mesure. Les candidats à l'élection présidentielle ne sont donc pas risqués à remettre en cause la "place de la France dans le monde".



Nous avons donc deux sujets presque totalement absents de cette élection, alors qu'ils sont les deux sujets majeurs du monde dans lequel nous vivons et qu'ils détermineront la situation du pays bien plus que ne le fera cette élection.

Sous de bien fausses apparences "démocratiques", le système capitaliste sent pointer la menace "populiste". Les bobos et leur cohorte de domestique vivant aux frais de l'impérialisme méprisent évidemment le résultat du vote démocratique. Trump, le brexit, etc. sont selon eux des accidents dus à la beauferie de quelques "fachos" et "réacs". Le risque donc, de voir la fin de la mascarade électorale est d'autant plus sur que le résultat des urnes apparaîtra défavorable aux tenants du système en place. Après le vote du brexit, il y eut même une pétition des perdants pour faire annuler ce vote ou en changer les règles afin d'invalider le résultat issu des urnes. Quelle belle preuve de démocratie ! Au même moment, les médias et chiens de garde en tout genre s'acharnent à faire passer les "populistes" pour de dangereux fascistes ennemis de la démocratie. En réalité ces "populistes" semblent bien être les ennemis de la "démocratie", c'est à dire de la dictature de la bourgeoisie. Déjà des soupçons de fraude massive ont pesé sur le scrutin du premier tour.

Soyons surs cependant que le front national ne se comportera pas différement de Trump ou d'autres s'il venait à gagner l'élection. Nous marxistes savons bien que le pouvoir de l'état ne peut servir à autre chose que de courroie de transmission à la dictature de la bourgeoisie, d'où l'impossibilité du réformisme, qu'il soit mélenchoniste ou lepéniste. D'où aussi la nécessité que le peuple s'en fasse aussi l'expérience lui-même. « Agir autrement, disait Lénine, c'est entraver l'œuvre de la révolution, car si un changement n'intervient pas dans la manière de voir de la majorité de la classe ouvrière, la révolution est impossible; or ce changement, c'est l'expérience politique des masses qui l'amène, et jamais la seule propagande. »

Cependant il n'est pas certain que cela puisse se faire même tant les changements qui vont intervenir lors des cinq prochaines années menancent les fondements même de tout le système économique et politique. Rien ne garantit qu'il y aura une autre éleciton présidentielle après celle de 2017. Se sentant menacés, les élites pourraient très bien finir par annuler purement et simplement les élections. D'abord sous de bien douteux prétextes "d'état d'urgence" et de "menace terroriste". Ou bien sous des menaces de "guerres". Nul ne sait quel genre d'excuse sera inventée pour mettre fin au reste de mascarade "démocratique". Dans les conditions qui nous serons posées, la question qui se posera à nous est : sommes nous prêts ? Alors que le prolétariat émerge petit à petit comme produit inévitable des crises du capitalisme et que le système politique épuise carte après carte, masque après masque, le moment où la possibilité de renverser définitivement ce système semble se rapprocher. Les cinq ou dix années qui viennent s'annoncent riches en opportunités, à condition d'éduquer et organiser pour la lutte, les forces qui peuvent - et doivent de par leur situation sociale - devenir la force capable de balayer le vieux et de créer le nouveau.




Mélenchon ce bon vieux franc-maçon - 7 mars 2017

En janvier 2012, avant les élections présidentielles de la même année, la plupart des candidats ont été faire leur passage devant les "vénérables frères" au grand orient de France. Ainsi à l'époque Eva Joly, François Bayrou, François Hollande, Hervé Morin, Nicolas Dupont Aignan et Jean Luc Mélenchon.

La vidéo est la dernière intervention de cette conférence datant de 2011, celle de notre cher Mélenchon : https://www.youtube.com/watch?v=Nm2o6K_g8Zk

L'essentiel de son discours de quelques minutes est un classique du discours de Mélenchon sur la politique internationale, avec peu de différences sur ce qu'il peut dire dans les interviews publiques. Voici toutefois quelques fragments de son discours qu'on entend rarement en public (rappel, le public est constitué des franc-maçons du grand orient de France) :

"C'est un honneur pour moi d'être devant vous, vous le savez bien. Je suis uni à votre histoire par d'innombrables liens. Et je sens ce qui m'unit à vous, quelles que soient les circonstances, et nos opinions qu'il est bien normal que nous professions chacun à notre manière. Je partage ce goût pour la diversité, la pluralité, la contradiction avec vous."



Puis le "grand maître" de clore la conférence :

"Merci d'avoir participé. Alors la tradition de notre institution, vous le devinez, vous le subodorez, c'est que le grand maître dise un mot à la fin."



Le "grand maître" en question, Guy Arcizet, médecin généraliste, l'a été vraisemblablement de septembre 2010 à septembre 2012. Il est à noter, comme anecdote très intéressante, que ce même "grand maître" s'est prononcé en 2013 pour le "revenu universel d'existence" : GO : le livre d’Arcizet pour le revenu d’existence

On peut aussi remarquer (car les vidéos sont rares), la tenue caractéristique (et clowneque !) de ces mafieux en gants blancs avec leur écharpe... Et qui trône au milieu de leur "temple", un buste de Marianne, symbole de leur république bourgeoise.


Dans une autre interview, cette fois en direct à la télévision, Mélenchon est interrogé par un journaliste à propos de son appartenance supposée à la franc-maçonnerie. Mélenchon, embarassé par cette question à laquelle il peine à donner une réponse claire et franche : https://www.youtube.com/watch?v=hqylWvXPXjo

Journaliste : Vous avez dit quand écoute votre discours vos mots, la façon dont Jean Luc Mélenchon s'exprime, ses références... il y a un tropisme maçonnique presque, non ?

Mélenchon : Ah oui clairement, je suis très lié au courant des lumières, c'est clair. Pour moi c'est la... le... tout le reste est une intendance. La politique est une intendance de cette adhésion intellectuelle au siècle des lumières, et à l'idéal de l'émancipation de la personne humaine, l'émancipation radicale, culturelle, etc.

[...]

Journaliste : La maçonnerie renvoie à un socle de convictions et finalement...

Mélenchon l'interrompt : Oui on a dit que c'était la religion de la république.

[...]

Mélenchon : Je suis allé au siège du grand orient de France et j'étais très fier de m'y trouver, parce que je faisais un discours qui était une réplique au chef de l'état. Je prends très au sérieux la république, ses institutions, ceux qui les incarnent même s'ils ne sont pas de mon avis. [...] Donc je dis la maçonnerie est fondamentale dans la défense de la république, j'appartiens philosophiquement au courant des lumières, et c'est ma référence ultime, qu'est-ce que je peux vous dire de plus, le reste ça vous regarde pas.




C'est dans une interview donnée au journal le figaro en janvier 2012 que Mélenchon reconnaît son appartenance à la franc-maçonnerie.

Jean-Luc Mélenchon, candidat du Front de gauche à l'Elysée, confirme son appartenance à la franc-maçonnerie dans une biographie à paraître jeudi, dans laquelle on apprend que le nom et le logo Front de gauche appartiennent à son Parti de gauche. Dans Mélenchon le plébéien, une biographie fouillée, écrite par les journalistes Lilian Alemagna (Libération) et Stéphane Alliès (Mediapart), Jean-Luc Mélenchon parle pour la première fois de son appartenance au Grand Orient de France.

"J'y suis entré en 1983", affirme-t-il, après "le tournant de la rigueur" qui l'a mis "K.O. debout". "Quand tout s'est cassé la figure, que reste-t-il? La République. Donc, in fine, la liberté et l'égalité", souligne l'ex-trotskiste, dont le père était également maçon. "Je comprends non pas la vision trotskyenne de la franc-maçonnerie, c'est-à-dire une machine à corrompre la classe ouvrière, mais je vois l'inverse: le lieu où se conserve le fil d'or. Où traverse notre histoire. Les temps profonds", dit-il.



Mélenchon est bien franc-maçon

Cette petite sortie est l'occasion de rappeler que Mélenchon n'a pas été seulement sénateur et député européen, mais aussi trotskyste dans sa jeunesse, à l'OCI.


Le nouveau logo de Jean Luc Mélenchon témoigne aussi d'un penchant pour l'ésotérisme et les symboles à double sens. "Phi", la lettre grecque, sert de symbole de ralliement pour les gauchistes de son parti :

"Phi", comme philosophie, comme F.I. "France insoumise", le nom de son mouvement, telle est la version officielle.

Et puis il y a aussi phi, le nombre d'or, nombre caractéristique en mathématiques, rapport géométrique auquel voue un culte... la franc-maçonnerie, puisque le culte des nombres et des rapports géométriques, devant s'incarner dans l'architecture est la pierre angulaire de la religion maçonnique.



Wikipédia nous en dit plus sur ce "mystérieux" (et mystique !) "nombre d'or" :

Le nombre d'or (ou section dorée, proportion dorée, ou encore divine proportion) est une proportion, définie initialement en géométrie comme l'unique rapport a/b entre deux longueurs a et b telles que le rapport de la somme a + b des deux longueurs sur la plus grande (a) soit égal à celui de la plus grande (a) sur la plus petite (b) c'est-à-dire lorsque : (a + b) / a = a / b

Le découpage d'un segment en deux longueurs vérifiant cette propriété est appelé par Euclide découpage en « extrême et moyenne raison ». Le nombre d'or est maintenant souvent désigné par la lettre φ (phi).

Ce nombre irrationnel est l'unique solution positive de l'équation x2 = x + 1. Il vaut exactement : (1 + √5) / 2

soit approximativement 1,6180339887.

Il intervient dans la construction du pentagone régulier. Ses propriétés algébriques le lient à la suite de Fibonacci et au corps quadratique ℚ(√5). Le nombre d'or s'observe aussi dans la nature (quelques phyllotaxies, par exemple chez les capitules du tournesol, pavage de Penrose de quasi-cristaux) ou dans quelques œuvres et monuments (architecture de Le Corbusier, musique de Xenakis, peinture de Dalí).

L'histoire de cette proportion commence à une période de l'Antiquité qui n'est pas connue avec certitude ; la première mention connue de la division en extrême et moyenne raison apparaît dans les Éléments d'Euclide. À la Renaissance, Luca Pacioli, un moine franciscain italien, la met à l'honneur dans un manuel de mathématiques et la surnomme « divine proportion » en l'associant à un idéal envoyé du ciel. Cette vision se développe et s'enrichit d'une dimension esthétique, principalement au cours des XIXe et XXe siècles où naissent les termes de « section dorée » et de « nombre d'or ».

Il est érigé en théorie esthétique et justifié par des arguments d'ordre mystique, comme une clé importante, voire explicative, dans la compréhension des structures du monde physique, particulièrement pour les critères de beauté et surtout d'harmonie ; sa présence est alors revendiquée dans les sciences de la nature et de la vie, proportions du corps humain ou dans les arts comme la peinture, l'architecture ou la musique. Certains artistes, tels le compositeur Xenakis ou le poète Paul Valéry ont adhéré à une partie de cette vision, soutenue par des livres populaires. À travers la médecine, l'archéologie ou les sciences de la nature et de la vie, la science infirme les théories de cette nature car elles sont fondées sur des généralisations abusives et des hypothèses inexactes.



Un détail intéressant donc, un symbole surtout qui en dit long sur le positionnement politique de notre cher Mélenchon, plus que des longs discours.

La franc-maçonnerie est l'organisation réelle de la république bourgeoise, de son mensonge pseudo-démocratique, elle est l'ennemi du prolétariat. Que Mélenchon entretienne des illusions sur cette république ou sur sa prétendue "6ème république" ne fait que prouver de quel côté il est. Nul doute que "quelles que soient les circonstances", ce cher frère se trouvera toujours du côté de cette république des exploiteurs.

Son programme réformiste entretient des illusions sur la possibilité d'aménager au sein du capitalisme on ne sait quelle compromis de réforme sociale. Son culte de la dignité humaine et de l'émancipation se résume à l'émancipation politique, c'est à dire aux droits bourgeois et nullement l'émancipation humaine, à savoir mettre fin à l'esclavage salarié. Sujet sur lequel notre cher Mélenchon ne touche pas un mot.

On ne s'étonnera pas alors que Mélenchon attire surtout un électorat de l'intelligentsia petite bourgeoise accomplie ou déclassée, des universitaires, des professeurs, intellectuels, etc. plus que des prolétaires.

Chacun doit bien prendre conscience de ce que sont réellement les "institutions" de la république bourgeoise, une machine à broyer les prolétaires. Tous les partis politiques actuels sont des ennemis du prolétariat, et ceux qui comptent voter Mélenchon, si ce n'est par tactique, sauront au moins à quoi s'en tenir.



On vous ment sur le chômage aux états-unis (et partout ailleurs) - 5 mars 2017

On vous cache la crise, on vous cache la réalité. Et résultat, Trump sort d'un chapeau et le public est stupéfait, mais regardons d'abord ce ce qu'il se passe sur la planète depuis 2008 pour comprendre ce qu'il se passe maintenant comme tsunami politique.



Ce tableau est issu du Bureau of Labor Statistics, l'équivalent américain de l'INSEE et qui dépende de l'US Department of Labor, l'équivalent du ministère du travail. Je précise que les nombres de ce tableau sont en milliers ("Numbers in thousands").

https://www.bls.gov/news.release/empsit.a.htm

Et donc nous avons là sous nos yeux une escroquerie qui crève les yeux de n'importe quel imbécile capable de faire une addition et une multiplication sur sa calculette.

Officiellement, le chômage a atteint 4,8% en janvier 2017. Autant le dire, la crise de 2008 est derrière nous... du moins ça c'est officiellement.

Lisons un peu les chiffres plus en détail, par exemple pour la colonne de janvier 2017.

Nous commençons par la première ligne : Civilian noninstitutional population

Le site du BLS nous donne une définition de ce que cela signifie :

Civilian noninstitutional population (Current Population Survey)

Included are persons 16 years of age and older residing in the 50 states and the District of Columbia who do not live in institutions (for example, correctional facilities, long-term care hospitals, and nursing homes) and who are not on active duty in the Armed Forces.

(Les personnes incules sont les personnes d'au moins 16 ans résidant dans les 50 états ou le discrict de Columbia, qui ne vivent pas dans une institution (par exemple les centres de détention pour mineurs, les longs séjours hospitaliers et les maisons de repos) et qui ne sont ne font pas leur service militaire au sein des forces armées)



En clair, il s'agit peu ou prou de ce que nous appelons la population active, les gens en âge de travailler et aptes au travail.

En janvier 2017, cela fait 254 082 000 sur environ 323 996 000 américains.

Ensuite, le BLS distingue deux catégories de personne dans la population active : Civilian labor force et Not in labor force. C'est à dire en fait ceux qui sont le marché du travail et ceux qui ne sont pas inscrits sur le marché du travail, et donc pas comptabilisés dans les chiffres du chômage (ils ne sont donc pas dans le 4,8% hein).

Cela peut sembler être un détail, sauf que c'est tout de même un gros détail.

Ainsi, on compte dans la Civilian labor force 159 716 000 américains. Mais on compte dans le Not in labor force 94 366 000 américains ! Presque 100 millions. Ces gens ne sont juste pas comptés.

On comprend aisément ce que cela signifie. Le BLS ne peut pas juste supprimer des américains des statistiques pour afficher un chiffre du chômage resplendissant. Alors ils transfèrent des chômeurs dans la catégorie "Not in labor force", c'est à dire ceux qui ne participent pas au marché du travail (mais qui n'ont pas d'emploi donc).

Il est assez difficile d'imaginer ce qu'est une personne qui n'est pas chômeur, mais qui n'est pas non plus au travail, bien qu'elle soit dans la population active. Etrange non ?

Le taux de participation au marché du travail est donc seulement de 62,86% en janvier 2017. Sur ces gens qui participent, effectivement il y a 152 081 000 de personnes qui ont un travail.

Autrement dit, sur 100 américains comptés dans la population active, 63 participent au marché du travail et 37 ne sont pas comptés dedans. Sur les 63, 59 ont un travail et 4 sont comptés comme chômeurs.

Donc résumons, parmi les 254 millions d'américains de la population active :

- 59% ont un travail

- 4% sont comptés au chômage

- 37% sont hors des statistiques du chômage

Nous avons donc le véritable chiffre du chômage, qui consiste à additionner les deux dernières lignes : 41%

41% de chômage aux états-unis en janvier 2017. Et cela en fait, depuis un moment.

Rappelons qu'en 1933, suite à la grande dépression, le chômage américain était à 24,9% (et ce à une époque où il y avait seulement 125,6 millions d'habitants aux états-unis). Pour donner une idée, la population active de l'époque était de 54 400 000 personnes. 24,9%, c'est donc environ 13 600 000 personnes au chômage.

Actuellement les états-unis comptent 41% de chômeurs sur la population active, soit environ 104 173 000 personnes.

Pour être bien clair, il y a actuellement aux états-unis entre 7 et 8 fois plus de chômeurs que lors de la grande dépression des années 1930 (7,65 fois plus pour être plus précis).

Cela explique les chiffres calamiteux des ventes des magasins, les magasins qui ferment, les foodstamps de l'état américain (l'équivalent des restos du coeur) ont distribué en 2014 de la nourriture à 46 millions d'américains. Le taux de propriété des maisons a chuté de façon vertigineuse depuis la crise de 2008, et les informations de ce genre, on peut en sortir pendant des heures.

Mais surtout, la reprise américaine est tout aussi fausse que la reprise en Europe et notamment en France. Les chiffres du chômage en France sont tout autant bidonnés. La désinformation médiatique sur l'ampleur de la crise est d'autant plus forte que la crise s'aggrave.

C'est cette situation économique réelle qui explique la victoire de Trump et c'est aussi sans doute cela qui provoque l'effondrement des partis politiques traditionnels en France. La conséquence sera à mon avis un raz de marée de vote front national et une raclée monumentale pour ces élections présidentielles. Les sondages évidemment mentent de façon éhontée (pour ceux qui auraient déjà oublié les sondages qui donnaient le brexit perdant et Trump battu). Cela est parfaitement inévitable vu qu'une bonne partie des populations des pays occidentaux a vécu dans un paradis petit bourgeois pendant des décennies. Le rêve de retour en arrière est donc facile à expliquer. Et cependant ces illusions réformistes ne peuvent être dissipées tant que ces partis sociaux-réactionnaires ne montrent pas de quoi ils sont (in)capables une fois au pouvoir. Cela nous le verrons bientôt.




Le front national doit remporter les élections - 3 mars 2017

J'ai fait part à plusieurs reprises sur ce site mon intention de voter FN aux élections d'avril 2017. Avant d'aller plus loin je souhaite préciser que ce n'est pas par adhésion mais par tactique. En effet il semble évident qu'un nombre croissant de prolétaires français placent leurs espoirs dans ce parti. Aussi il semble évident que ces prolétaires doivent faire eux-même leur propre expérience de l'échec du FN au pouvoir. Faute de quoi ils ne pourront comprendre l'intérêt d'écouter les communistes... C'est le genre de tactiques politiques que pronait par exemple Lénine, à contre pied des gauchistes de son époque. L'enjeu est de faire progresser la conscience des prolétaires, et cette élection peut au moins servir à cela.

Mais dit-on, le front national est un parti fasciste et nazi, et donc une terrible menace pour la "démocratie". Il faut donc rappeler plusieurs points importants à ces remarques, qui ont pour origine des tendances gauchistes petites bourgeoises voire des incompréhension sur la façon dont fonctionne la politique, sur les conditions objectives et subjectives de la révolution.

D'abord il faut donc rappeler que nous vivons actuellement déjà dans la dictature de la bourgeoisie. Le fascisme n'est qu'une des multiples formes que peut prendre cette dictature selon les besoins de la classe dominante. Insister sur la question du fascisme est pour les petits bourgeois de gauche une façon subtile d'entretenir au sein du peuple les illusions mille fois rebattues sur la "démocratie" bourgeoise, qui serait dit-on moins, pire que le "fascisme". Le point de vue marxiste conséquent consiste pourtant à se souvenir que la "démocratie" bourgeoise, fut-elle la plus "démocratique" du monde, est quoi qu'il arrive une implacable dictature de la bourgeoisie. Toute société de classe n'est autre chose qu'une dictature de la classe dominante.

On accuse ensuite le front national d'être anti-républicain. C'est pourtant sur les armoiries de la république française que l'on trouve depuis la révolution bourgeoise de 1789 les symboles des faisceaux.


A gauche le symbole de la république française, à droite celui du régime fasciste de Mussolini. Si le front national est "anti-républicain", que faut-il comprendre au juste ? Où se trouve le fascisme ? Et je dis cela d'autant plus tranquillement qu'il y a il est vrai sans doute un certain nombre d'authentiques fascistes au sein du front national. Le fait que le front national émerge dans les sondages et au travers des élections sur des thèmes réformistes de la ligne Phillipot et non sur la ligne raciale-ethnique prouve surtout que ce parti est incapable d'être élu avec une ligne fasciste. Car si l'on se souvient bien du nazisme, Hitler s'est fait élire avec beaucoup de voies, mais la part de la population qui a le moins voté pour lui étaient les ouvriers ! Peut-on en dire autant du front national ? C'est le front national du nord qui fait ses succès, celui du la ligne Marchais, celui des hauts fourneaux, celui des petites gens, celui qui, évidemment entretient les mêmes illusions réformistes auprès d'un prolétariat qui se réveille à peine d'un siècle et demi d'embourgeoisement. La victoire du front national apparaît donc comme une étape nécessaire, une première étape de ce douloureux réveil.

On parle du rejet de l'islam, de l'immigration. Mais nos petits bourgeois gauchistes commettent une erreur ou prouvent leur inculture s'ils s'imaginent que sur ces sujets le front national fait preuve de "nazisme". En effet c'est bien chez les nazis qu'on était fasciné par la religion musulmane (mais lisez donc mein kampf si vous avez quelque doute à ce sujet). C'est bien dans l'Allemagne nazie que les capitalistes allemands organisaient l'immigration massive des roumains et des polonais pour fournir une main d'oeuvre abondante aux entreprises allemandes. C'est encore aujourd'hui la dictature financière impérialiste qui organise la traite esclavagiste moderne de l'immigration. Accuser le front national de "nazisme" apparaît donc comme une inversion monumentale. Il y a bien sur derrière ces thèmes un relent de chauvinisme tel qu'il existe d'ailleurs dans bien d'autres partis, car l'embourgeoisement répété des classes sociales exploitées avec l'impérialisme crée ici une faille entre les exploités. Celle-ci ne repose nullement sur des préjugés mais sur un fait objectif, un problème d'intérêt matériel concret qu'on ne saurait résoudre par la simple propagande sur le "vivre ensemble". Mais j'irai même plus loin, non seulement il faut être contre l'immigration, mais en plus seuls les communistes peuvent réaliser cette promesse car sous la dictature de la bourgeoisie, c'est l'oligarchie financière qui impose sa volonté. Or sa volonté et son intérêt est de poursuivre l'immigration. Le front national ne pourra malgré tout ce qu'il raconte, faire autre chose que ce que lui autorise l'oligarchie dictatoriale de la bourgeoisie et de l'impérialisme.

Sur la question sociale le front national apparaît pour le reste comme un vulgaire parti réformiste, avec la ligne Phillipot qui attire de nombreux déçus des vieux partis réformistes tels que le parti "communiste" et le PS.

Il apparaît également évident que si c'est Mélenchon qui prend l'avantage sur Le Pen, c'est Mélenchon qu'il faudra porter au pouvoir, pour les mêmes raisons, à savoir aider le peuple prolétaire à faire son expérience. Seule l'expérience de l'échec du réformisme fera progresser la conscience des gens, la conscience que la crise du capitalisme est inéluctable et que seule la révolution socialiste constitue une alternative réelle à la misère et à l'exploitation.

Par ailleurs le fait qu'une partie de la haute bourgeoisie soit prête à aider le front national pour lui tendre le piège de l'élection (et de la crise qu'elle compte laisser assumer par le bouc émissaire tout choisi qu'est le FN), est plutôt un signe de faiblesse de la bourgeoisie, un signe encourageant aussi pour la victoire du front national, qui a alors des chances concrètes de remporter au moins une deux des élections qui s'annonce.

Dans tous les cas il faut donc soutenir le parti qui capte la colère du peuple sans entretenir la moindre illusion sur ses promesses, et bien au contraire, les dénoncer pour ce qu'elles sont, à savoir des chimères. De manière générale les communistes sincères doivent travailler à dissiper les illusions sur la démocratie bourgeoise et sur la possibilité pour les exploités d'améliorer leur sort sous le capitalisme. « Agir autrement, c'est entraver l'œuvre de la révolution, car si un changement n'intervient pas dans la manière de voir de la majorité de la classe ouvrière, la révolution est impossible; or ce changement, c'est l'expérience politique des masses qui l'amène, et jamais la seule propagande. » disait Lénine en son temps, puis il ajoutait :

« On ne peut vaincre avec l'avant-garde seule. Jeter l'avant-garde seule dans la bataille décisive, tant que la classe tout entière, tant que les grandes masses n'ont pas pris soit une attitude d'appui direct à l'avant-garde, soit tout au moins de neutralité bienveillante, qui les rende complètement incapables de soutenir son adversaire, ce serait une sottise, et même un crime. Or, pour que vraiment la classe tout entière, pour que vraiment les grandes masses de travailleurs et d'opprimés du Capital en arrivent à une telle position, la propagande seule, l'agitation seule ne suffisent pas. Pour cela, il faut que ces masses fassent leur propre expérience politique. Telle est la loi fondamentale de toutes les grandes révolutions, loi confirmée maintenant avec une force et un relief frappants. »

Il faut donc appeler à voter front national tout en les dénonçant pour ce qu'ils sont et en avertissant le prolétariat sur ce qu'ils sont réellement. Lénine nous offre un parallèle frappant :

« Au fait, en Angleterre, comme il ressort justement du discours de Lloyd George, on voit manifestement s'affirmer ces deux conditions du succès de la révolution prolétarienne. Et toute erreur des communistes de gauche est doublement dangereuse, aujourd'hui que nous observons chez certains révolutionnaires une attitude insuffisamment raisonnée, insuffisamment attentive, insuffisamment consciente, insuffisamment réfléchie vis-à-vis de chacune de ces conditions. Si nous ne sommes pas un groupe de révolutionnaires, mais le parti de la classe révolutionnaire; si nous voulons entraîner à notre suite les masses (faute de quoi nous risquons de n'être plus que des bavards), nous devons d'abord aider Henderson ou Snowden à battre Lloyd George et Churchill (et même, plus exactement : obliger les premiers - car ils redoutent leur propre victoire! - à battre les seconds); puis aider la majorité de la classe ouvrière à se convaincre par sa propre expérience que nous avons raison, c'est-à-dire que les Henderson et les Snowden ne sont bons à rien, que ce sont des petits bourgeois perfides et que leur faillite est certaine; enfin, rapprocher le moment où, la majorité des ouvriers ayant perdu ses illusions sur le compte des Henderson, on pourra renverser d'emblée, avec de sérieuses chances de succès, le gouvernement des Henderson, qui à plus forte raison perdra la tête puisque Lloyd George, si intelligent et si posé, non pas petit mais grand bourgeois, se montre tout à fait désorienté et se débilite lui-même (et débilite la bourgeoisie) chaque jour davantage, hier par ses "tiraillements" avec Churchill, aujourd'hui par ses "tiraillements" avec Asquith.

[...]

Nous ferions notre propagande électorale en diffusant des tracts en faveur du communisme et en invitant, dans toutes les circonscriptions où nous ne présenterions pas de candidats, à voter pour le travailliste contre le bourgeois. Les camarades Sylvia Pankhurst et Gallacher se trompent quand ils voient là une trahison envers le communisme ou une renonciation à la lutte contre les social-traîtres. Au contraire, la cause de la révolution communiste y gagnerait sans nul doute.

Aujourd'hui, les communistes anglais ont très souvent de la peine à approcher la masse, même à se faire écouter. Mais si, me présentant comme communiste, j'invite à voter pour Henderson contre Lloyd George, on m'écoutera sûrement. Et je pourrai expliquer de façon à être compris de tous, non seulement en quoi les Soviets sont préférables au parlement, et la dictature du prolétariat préférable à celle de Churchill (couverte du pavillon de la "démocratie" bourgeoise), mais aussi que mon intention, en faisant voter pour Henderson, est de le soutenir exactement comme la corde soutient le pendu; et que le rapprochement des Henderson vers un gouvernement formé par eux prouvera que j'ai raison, mettra les masses de mon côté, hâtera la mort politique des Henderson et des Snowden, comme ce fut le cas de leurs coreligionnaires en Russie et en Allemagne.

Et si l'on m'objecte: cette tactique est trop "subtile" ou trop compliquée, elle ne sera pas comprise des masses, elle dispersera, elle fragmentera nos forces, elle nous empêchera de les concentrer sur la révolution soviétique, etc., je répondrai à mes contradicteurs "de gauche" : - N'imputez pas aux masses votre propre doctrinarisme !
» Lénine, La maladie infantile du communisme (le "gauchisme")




[SECRET] Proposition d'une initiative de l'UE sur les restrictions aux paiements en espèces - 2 mars 2017

C'est passé totalement inaperçu dans les médias, à la télé et presque partout. Pour ceux qui suivent l'actualité économique, il n'est plus un secret qu'il existe une guerre actuellement contre l'argent liquide.

Outre le renforcement de la dictature bancaire que cela produira, ces mesures contre l'argent liquide ont aussi des motifs bien plus urgents pour le système financier.

En 2010, le plafond des paiements en liquide était passé à 3000€ maximum.

A partir du 1er septembre 2015, le plafond est descendu à 1000€.

Le billet de 500€ va également disparaître de la circulation dès 2018.

Gageons qu'une loi est déjà en préparation pour faire descendre encore plus bas le plafond de paiement en liquide, probablement jusqu'à 100€ puisque c'est le plus gros billet en circulation (ceux de 200€ sont plus rares), nous irons peut-être même jusqu'à 50€. jusqu'à ce qu'il ne reste plus aucune trace d'argent liquide.

Les motifs invoqués sont la lutte contre le trafic de drogue et la lutte contre le terrorisme. Si le premier motif peut sembler logique, on oublie qu'en fait les trafics se font maintenant à l'échelle internationale grâce au bitcoins et autres cybermonnaies. Quand aux petits trafics, ils se font souvent avec du troc, les drogués n'ayant plus d'argent deviennent généralement des voleurs de téléphone, d'ordinateurs, etc. pour se procurer leur marchandise. Le trafic peut donc malheureusement se passer d'argent liquide.

Quant à la lutte contre le terrorisme, on se moque du monde, car à presque aucun moment les terroristes qui ont fait des attentats en France n'ont eu besoin d'argent liquide pour commettre leur forfait !

Il y a en réalité, deux motifs principaux :

1- Les petits commerçants qui utilisent l'argent liquide font qu'ils peuvent se soustraire plus facilement à l'impôt, un manque à gagner pour notre état en quasi-faillite,

2- L'effondrement total du système bancaire s'accompagne le plus souvent de bankrun, c'est à dire que les gens veulent vider leur compte afin de ne pas perdre leur argent en cas de faillite de leur banque. Or si on supprime l'argent liquide, alors cet aspect du problème est résolu pour les banques.

Ce qui devrait attirer l'attention du lecteur maintenant, c'est cette note de l'union européenne passée totalement inaperçue dans nos médias qui préfèrent parler des vaches et des faits divers. Elle s'intitule : "Proposition d'une initiative de l'UE sur les restrictions aux paiements en espèces"

Je mets ici le lien : http://ec.europa.eu/smart-regulation/roadmaps/docs/plan_2016_028_cash_restrictions_en.pdf

Ainsi que la traduction google en français.

Les motifs invoqués sont les mêmes :

"Plan to further step up the fight against the financing of terrorism"

(Plan d'intensification de la lutte contre le financement du terrorisme)



L'autre aspect évoqué est que, si certains pays ont déjà adopté des plafonds de paiement en liquide, ce n'est pas le cas à l'échelle de l'union :

"While a number of Member States already have (or have had) in place restrictions to cash payments as a measure to combat crime, this has not been addressed at Union level."

(Si un certain nombre d'États membres ont déjà (ou ont eu) des restrictions aux paiements en espèces comme mesure de lutte contre la criminalité, cela n'a pas été abordé au niveau de l'Union.)



Eh oui, car en cas de panique bancaire généralisée, se pose un problème majeur, celui de voir les habitants de zones frontalières aller retirer de l'argent de l'autre côté de la frontière ! Par exemple en Belgique mais surtout en Allemagne, pays où les espèces circulent bien plus facilement.

Pour lutter contre le blanchiement de l'argent de la drogue, chaque client pourrait être surveillé avec une "tenue des registres des transactions lorsqu'ils reçoivent des paiements en espèces de 15 000 euros ou plus". Car c'est bien connu, les dealers de drogue vont mettre leur argent en banque à la caisse d'épargne de mamie à coup de liasses (de billets de 500€).

On se demande aussi pourquoi l'union européenne ne s'est pas attaquée plus tôt à ce problème, notamment en Angleterre, où il est de notoriété publique que Londres est la plaque tournante du blanchiement de l'argent de la drogue. Certes avec le brexit cela n'est plus possible, mais que faisaient les technocrates de l'union pendant toutes ces années où l'Angleterre était encore dans le navire ?

Londres est le centre mondial du blanchiment de l’argent de la drogue

Blanchiment, argent de la drogue, paradis fiscaux : une liste de forfaits longue et illustrée

Mais l'union européenne est bien consciente de l'opposition que pourrait susciter une telle mesure car l'argent liquide constitue encore une large part des moyens de paiements utilisés même en France.

"An important part of the public regards payment by cash as a personal freedom. Any change of policy would therefore be quite sensitive, and should start from the assumption that many could oppose restrictions on the use of cash and that such opposition could be built on sensiblearguments"

(Une partie importante du public considère le paiement en espèces comme une liberté personnelle. Tout changement de politique serait donc très sensible et devrait partir de l'hypothèse que beaucoup pourraient s'opposer aux restrictions à l'utilisation de liquidités et que cette opposition pourrait être fondée sur des arguments raisonnables.)



Parmi ces "arguments raisonnables", il y a l'anonymat légitime lors des paiements. Ici c'est très clair, c'est la masse des gens qui est visée et non les terroristes, ni les trafiquants, et pas non plus les grandes mafias. C'est une déclaration de guerre contre les pauvres, mais que fait la CGT ? Puisqu'on vous dit que c'est de la "lutte contre le terrorisme" évidemment... Mais nous rigolerons bien le jour où la police arrivera à coincer un terroriste grâce au registre de ses paiements, sachant qu'elle a été incapable de le faire jusque là même quand les terroristes ayant fait des attentats en France avaient acheté leur matériel essentiellement avec des cartes de crédit. Cela n'a visiblement pas empêché les attentats de se produire.

Bref, la proposition continue sur son blabla sur le terrorisme, comme si la suppression de l'argent liquide allait empêcher des individus déterminés de commettre leur attentat, sachant qu'ils peuvent déjà tuer avec tout et n'importe quoi, comme une simple voiture. Et surtout ils peuvent acheter des armes et des munitions dans des pays hors union européenne telles que l'ex-yougoslavie et ensuite revenir sans problème à l'intérieur des frontières de l'union. Aucune proposition de ce côté-là puisque les frontières n'existent pas.

La vérité c'est qu'une terrible crise systémique menace le monde et aussi l'union européenne. Faillite des banques, faillite des états, récession déjà présente, etc. Ce que veut éviter l'union européenne, ce n'est même pas la panique bancaire, car celle ci arrivera de toute façon. Ce que veut éviter l'union européenne, c'est que la masse des gens puisse s'en sortir lors de la prochaine panique bancaire ! Et que feront les gens lorsqu'ils verront qu'ils ne peuvent récupérer leur argent en banque, ils vont revenir au troc et au potager ? Remercions toutefois cette merveilleuse union européenne qui dégoûte un peu plus chaque jour les gens de ce système cynique qui travaille à sa propre destruction, qu'il continue ainsi !









A propos de la soit disant «indépendance» des institutions, de la prétendue «séparation des pouvoirs» - 1er Mars 2017

L'affaire Fillon a bousculé le monde bourgeois. Ce petit politicien, pas plus magouilleur qu'un autre, n'est certes pas un saint. Mais le torrent médiatique qui s'est abattu sur lui, sa réaction, puis les réactions à sa réaction révèlent la réalité de ce que sont les institutions «démocratiques» sous le pouvoir de la classe bourgeoise.

Tout commença par une révélation dans le journal canard enchaîné (sans doute enchaîné à de hauts intérêts financiers). La foudre s'abbatit sur cet homme juste après que la révélation ait été publiée dans ce journal que plus personne ne lit, si ce n'est les journalistes eux-mêmes. On peut pointer du doigt bon nombres de complots, mais ce n'est pas l'objet de cet article.

La bourgeoisie se présente comme la classe raisonnable, la classe suprême dont l'intérêt est celui de toute la société et qui est la seule à être capable de diriger la société. Ses institutions, sa justice, ses médias, ses pouvoirs exécutifs et législatifs élus au suffrages universels sont autant d'organisations qu'elle prétend indépendantes et séparées les unes des autres. Ou tout du moins tel devrait être sa «démocratie» idéale. Le rôle de l'état serait simplement de garantir ce système.

Mais sauf les idiots, ou les défenseurs de la classe bourgeoise, personne ne doit être dupe de ce que couvrent ces institutions, à savoir, la dictature de la bourgeoisie.

Prenons nos bourgeois au mot. La justice en France, et dans les pays «démocratiques» bourgeois, est-elle une institution indépendante ? Elle est indépendante oui, indépendante de la volonté du peuple, indépendante de la véritable démocratie, hors de tout contrôle de la part des prolétaires et des larges couches populaires ! En revanche est-elle absolument indépendante ? Non. Elle dépend et nous le savons tous, de la bourgeoisie. Par qui sont payés les juges, qui contrôle l'état, qui gouverne à tous les postes, qui détient les médias, qui contrôle en fait toutes ces institutions si ce n'est la classe bourgeoise elle-même, la classe des capitalistes et des actionnaires, c'est à dire l'oligarchie financière ?

Ces mensonges de la bourgeoisie ne sont en fait qu'une pâle copie de la monarchie de droit divin où le pouvoir viendrait du ciel, au-dessus des hommes et de leur conflit. La bourgeoisie elle aussi prétend que ses institutions flottent au-dessus de la société, que ses grands sages règlent toute la vie sociale dans l'intérêt général, malgré les preuves répétées et régulières du contraire.

Lénine ne voulait dire autre chose avec ces mots : « Vivre dans une société et ne pas en dépendre est impossible. »

Il n'y a donc derrière ces mots bourgeois que des caches-sexes derrière lesquels il faut comprendre : dictature de la bourgeoisie.

Et notre cher Fillon, bien empêtré dans ses affaires, fut bien obligé de dénoncer de fait une réalité sans la nommer, de briser le mythe auquel il participe lui-même.

Mais ce fut Marine Le Pen qui alla plus loin. Celle-ci, avec son parti subit également une attaque du même genre. Elle affirme que la justice « n'est pas un pouvoir mais une autorité » et a habilement renvoyé ses détracteurs à leur propre prétentions «d'indépendance» et de «séparation des pouvoirs», sans toutefois remettre en question le principe lui-même, sauf par un jeu de mot enfantin entre pouvoir et autorité. Mais personne n'est dupe.

C'est le milliardaire Donald Trump qui a clairement été le plus loin, en parlant notamment des médias, ses propos sont particulièrement fracassants et gênants pour l'oligarchie. Car même s'il ne tiendra pas ses promesses, il a néanmoins fortement écorné l'image de sainteté des élites oligarchiques, il a fait volé en éclat l'hypocrisie de ce système, lisons ces propres mots lors d'un discours avant son élection :

« With their control over our government at stake, with trillions of dollars on the line, the Clinton machine is determined to achieve the destruction of our campaign… » (Grâce à leur contrôle sur le gouvernement en place, grâce à des milliards de dollars investis, la machine des Clinton est détérminée à réaliser la destruction de notre campagne)

« It’s one of the great political phenomenons. The most powerful weapon deployed by the Clintons is the corporate media, the press. » (C'est un des grands phénomènes politiques. La plus puissante arme déployée par les Clinton sont les médias officiels, la presse)

« Let’s be clear on one thing, the corporate media in our country is no longer involved in journalism. » (Soyons bien clairs sur ce point, les médias officiels de notre pays ne font plus du tout du journalisme)

« They are political special interest no different than any lobbyist or other financial entity with a total political agenda and the agenda is not for you, it’s for themselves. their agenda is to elect crooked Hillary Clinton at any cost, at any price, no matter how many lives they destroy. » (Il y a des intérêts particuliers et politiques équivalents aux lobbys ou d'autre entité financières, avec un agenda politique complet et cet agenda n'est pas pour vous, c'est pour eux-mêmes. Leur programme est d'élire Hillary Clinton à tout prix, à n'importe quel prix, peu importe combien de vies ils détruisent)

Mais il en va ainsi dans le système bourgeois, qui comme dans la mafia, fonctionne par l'omerta, la loi du silence, ce principe selon lequel les mafieux ne se dénoncent pas entre eux. Il faut soigner l'apparence, et tout est autorisé tant que ça ne se voit pas. C'est le principe du politiquement correct. Pris dans l'aggravation des contradictions de classe qui traversent la société, ces quelques politiciens de premiers plans ont brisé l'omerta, et révélé la scission profonde au sein-même de la classe bourgeoise. C'est un terrible signe de faiblesse puisque la bourgeoisie est forcée, dans sa lutte intestine d'apparaître telle qu'elle est, de faire tomber le masque.

Mais il ne suffit pas de dénoncer les lâches mensonges hypocrites de la bourgeoisie sur la prétendue «indépendance» de ses institutions. Il ne suffit pas de réclamer la tenue de ces promesses illusoires «d'indépendance» et de «séparation des pouvoirs», car telle est l'attitude des bourgeois et petits bourgeois infantiles de gauche, qui en appellent à la morale et l'altruisme, à un pouvoir prétendument au-dessus de la société, au-dessus des rapports de classe.

Si nous voulons la démocratie réelle, la vraie démocratie, pas la démocratie bourgeoise des mafieux, mais celle où c'est la volonté du prolétariat qui décide, alors nous devons être résolument opposés à cette prétendue «séparation des pouvoirs». Il faut affirmer non seulement que celle-ci n'existe pas, mais aussi qu'elle est un leurre.

Ce que dénoncent les communistes, ce n'est pas que les pouvoirs ne sont pas absolument indépendants, mais que ceux-ci sont absolument indépendants du peuple, et absolument dépendants de la classe bourgeoise.

Ce que veulent les communistes, c'est que le pouvoir soit entre les mains de la majorité, et uniquement entre les mains de celle-ci. «Tous le pouvoir aux soviets ! » disaient les bolcheviques en leur temps. Il ne faut pas rougir face au grands mots comme «démocratie». Que les choses soient bien claires, les marxistes sont les seuls véritables et authentiques démocrates, au sens réel du terme. Les bourgeois et petits bourgeois, de gauche comme de droite, qui perpétuent ces hypocrites traditions mafieuses et mensongères, avec leur fausse démocratie, sont les ennemis les plus implacables de la véritable démocratie. Par bêtise mais plus souvent par intérêt calculé, ils sont les soutiens de la dictature de la bourgeoisie.

Alors la question se pose. Pourquoi il y aurait d'un côté la démocratie avec ses élections et de l’autre des institutions soit disant indépendantes ? Mais de qui se moque-t-on ? Les membres de ces institutions, soit disant garants de la liberté, sont surtout les garants de la liberté bourgeoise d'exploiter les prolétaires. Qui peut croire qu'il existe ici bas des hommes désintéressés au-dessus de tout les conflits de classe, de tous les intérêts particuliers, au point de pouvoir exercer le pouvoir de façon «indépendante» ? N'est-ce pas là une pure utopie, une pure bêtise ? Et qu'on ne vienne pas ensuite reprocher aux marxistes d'être des doux rêveurs utopistes ! C'est bien du côté de la bourgeoisie et de ses laquais qu'on essaie de faire prendre des vessies pour dans lanternes ! Ce sont eux les utopistes, pas les communistes. Ce genre de comportement désintéressés qu'exige ces « hautes institutions raisonnables » sont l'exception et non la règle. On se demande donc comment un système peut trouver une justification dans des faits qui sont l'exception tandis que leur mise en échec est la règle.

Alors pourquoi n'élirait-on pas les juges ? Pourquoi n'élirait-on pas les chefs des grands médias ? Pourquoi la démocratie s'arrêterait devant des institutions pseudo-sacrées aux grandes colonnes en pierre ? Non, la démocratie réelle, c'est la dictature du prolétariat. Aucun pouvoir ne doit subsister entre les mains de la minorité d'exploiteur, de ses laquais politiques, médiatiques.

En URSS à l'époque de Staline, les juges étaient élus au suffrage universel ! La tyrannie hein ! Oui, la tyrannie du peuple et de l'écrasante majorité contre les débris de classe bourgeoise, voilà ce qu'est la dictature du prolétariat, voilà ce qu'est la véritable démocratie.

Une justice indépendante, sous le socialisme, aura un sens bien différent. Cela signifiera une justice réellement liée au peuple, contrôlée par celui-ci, et par rien d'autre.

Tout citoyen ou citoyenne qui jouit de son droit de vote, a atteint l'âge de 23 ans et est honoré de la confiance des électeurs peut être élu, en U.R.S.S., à la fonction de juge. Les juges populaires et les assesseurs populaires sont élus par circonscriptions électorales au suffrage universel, direct, égal et au scrutin secret, pour une durée de trois ans.

100 questions et réponses sur l'URSS, 40. Qui peut être juge ?



Nous finirons avec ces mots de Lénine, à propos de la liberté d'expression : « En second lieu. Messieurs les individualistes bourgeois, nous tenons à vous dire que vos discours sur la liberté absolue ne sont qu'hypocrisie. Dans une société fondée sur la puissance de l'argent, dans une société où les masses laborieuses végètent dans la misère, tandis que quelques poignées de gens riches vivent en parasites, il ne peut y avoir de « liberté » réelle et véritable. Monsieur l'écrivain, ne dépendez-vous pas de votre éditeur bourgeois, de votre public bourgeois qui vous réclame de la pornographie et de la prostitution sous forme de « supplément » à l'art « sacré » de la scène ? Cette liberté absolue n'est, en effet, qu'une phrase bourgeoise ou anarchiste (car, en tant que conception du monde, l'anarchisme n'est qu'une philosophie bourgeoise à rebours). Vivre dans une société et ne pas en dépendre est impossible. La liberté de l'écrivain bourgeois, de l'artiste, de l'actrice, n'est qu'une dépendance masquée (ou qui se masque hypocritement), dépendance du sac d'écus, dépendance du corrupteur, dépendance de l'entreteneur.

Et nous, socialistes, démasquons cette hypocrisie, nous arrachons les fausses enseignes non pour obtenir une littérature et un art en dehors des classes (cela ne sera possible que dans la société socialiste sans classe), mais pour opposer à une littérature prétendue libre, et en fait liée à la bourgeoisie, une littérature réellement libre, ouvertement liée au prolétariat.

Cette littérature sera libre, parce que ce ne seront pas l'âpreté au gain ni l'arrivisme qui lui amèneront des forces toujours nouvelles, mais l'idée du socialisme et la sympathie pour les travailleurs. Cette littérature sera libre, parce qu'elle ne servira pas une héroïne blasée, ni « les dix mille privilégiés » qui s'ennuient et souffrent de leur obésité, mais les millions et les dizaines de millions de travailleurs, qui sont la fleur du pays, sa force, son avenir.
»




Les Pays-Bas vont-ils quitter le navire ? - 1er Mars 2017

Les élections législatives néérlandaises se tiendront le 15 mars prochain, dans un contexte plutôt explosif. Les sondages donnent l'avantage au candidat du Partij voor de Vrijheid, le parti de la liberté, hostile à l'union européenne.

Le parti s'engage à organiser un référendum similaire à celui organisé en Grande Bretagne où le brexit l'avait emporté en juin dernier. Et le résultat pourrait bien être un "nexit", déjà une consultation populaire récente sur l'union européenne s'était soldée par un rejet. Le sujet du référendum consistait à ratifier ou non un accord entre l'union européenne et l'Ukraine. Résultat, le non l'avait emporté à 61,1%, avec toutefois un taux de participation de seulement 32%.

Les conséquences d'un "nexit" seraient multiples, d'abord parce que les Pays-Bas font partie de la zone euro, ensuite parce que c'est un "pays du nord", à l'allemande, et que l'imaginaire collectif classerait plutôt dans la case des pays "bien gérés", contrairement aux feignants du sud comme l'Espagne ou la Grèce.

La version officielle sur l'europe consiste à dire que l'Allemagne est la grande gagnante de l'europe et que les "PIGS" (Portugal, Italie, Grèce et Espagne), ainsi que la France maintenant, doivent se réformer pour s'ajuster au marché du travail germanique.

La réalité est que cette europe avec sa monnaie unique a certes bénéficié à l'Allemagne pendant des années. Mais est-ce le cas aujourd'hui ? Et quel est le risque qu'un pays comme les Pays-Bas saute le pas ?

D'abord souvenons-nous quand en juillet 2015, malgré le soutien populaire des élections puis d'un référendum, le parti Syriza a tout fait pour rester dans la zone euro alors que l'Allemagne menaçait clairement de l'en virer. Nul ne sait d'ailleurs si cette menace était réelle ou du bluff, mais le fait est qu'un pays comme la Grèce qui ne produit pas grand chose bénéficie d'une monnaie forte comme l'euro, en tout cas la population, malgré toutes les souffrances subies ne semblait pas prête à lâcher l'euro.

Nous avons deux indices qui semblent montrer que ce sont au contraire les "pays du nord" qui s'apprêtent à quitter l'euro. D'abord comme l'union européenne a été construite dans l'intérêt de la France puis de l'Allemagne, il s'agissait d'imposer une monnaie unique mais sans réaliser de transferts budgétaires entre les états. C'est donc par la dette et en particulier la dette publique que l'équilibrage s'est réalisé, avec des niveaux incroyables sur la Grèce et l'Italie. Or il était impossible de laisser ces pays s'échouer et donc avec la crise des dettes souveraines de 2011, la banque centrale européenne ainsi que le mécanisme européen de stabilité (qui est un de ses rejetons) ainsi que le FMI ont aidé la Grèce à refinancer sa dette, aggravant bien sur la dette mais rejettant l'échéance d'une prochaine crise à plus tard. Or la BCE est en fait détenue par les banques nationales des différents pays :



Evidemment il était difficile pour l'UE de laisser la Grèce faire défaut, d'abord parce que c'étaient alors des banques privées allemandes et françaises qui détenaient des bons du trésor grec. Alors la BCE a en fait repris sur son dos la dette des grecs. Or la BCE, c'est en fait la Deutsche Bundesbank, la Banque de France, et la Bank of England. On comprend mieux d'ailleurs dans ces conditions pourquoi les anglais sont si pressés de partir !



Nous voyons sur ce graphique que le bilan de la BCE s'est particulièrement dégradé ces dernières années, avec la politique du président Mario Dragui qui a alourdi la note. Il faut bien comprendre que derrière la BCE c'est essentiellement l'Allemagne qui paye et donc on conçoit aisément qu'au-delà d'un certain point il ne sera plus dans l'intérêt de l'Allemagne de jouer à ce jeu. Et nous avons-là bien sur uniquements les chiffres officiels, qui ne prennent pas en compte les diverses magouilles et petites officines qui permettent de masquer dans les chiffres la vraie taille du bilan de la BCE.

C'est donc en fait maintenant l'Allemagne qui est le dindon de la farce puisque la Deustsche Bundesbank est le principal actionnaire de la BCE, et donc d'une façon ou d'une autre c'est l'Allemagne qui perd dans cette histoire.

L'autre raison c'est que les politiques de crédit accomodantes de la BCE font baisser les taux d'intérêts pour aider au refinancement des états notamment. Chaque mois la BCE achette environ 60 milliards d'euros de dette afin de faire baisser les taux d'intérêts et donc le poids des dettes publiques. Sauf que la BCE elle-même alourdit encore son propre passif et le prix de l'euro s'en ressent également. Résultat, c'est encore l'Allemagne qui est perdante, mais prise au piège dans une spirale qu'elle a elle-même contribué à créer.

Les Pays-Bas ainsi que bon nombres de "pays du nord" tels que l'Allemagne se sentent donc de moins en moins solidaire du reste des pays membres de l'union européenne. C'est donc au sein même des bourgeoisies de ces pays que l'idée de sortie de l'euro commence à faire son chemin.

Le risque pour l'Allemagne est une sortie incontrôlée, une sortie où par exemple d'autres pays auraient la merveilleuse idée de s'enfuir avant, tels les rats qui quittent le navire. Car l'Allemagne elle-même a aussi un énorme problème au niveau de ses banques privées, au premier rang la Deutsche Bank et la Kommerz Bank. La lente agonie de ses titans, qui n'en finit pas, et que l'Allemagne ne peut laisser mourir, la dissuade pour l'instant de tenter l'aventure d'une sortie de l'euro.

Ce qui est certain donc c'est que lorsqu'un pays décidera d'une sortie de l'euro, l'Allemagne n'attendra pas gentiement derrière sa ligne siegfried et sera la première à lui emboîter le pas afin de ne pas être le dindon de la farce. Les imprimantes de billets de mark doivent être quelque part dans une cave de la Bundesbank et soyons surs qu'elles n'attendent que de tourner.

Le spectre d'une sortie de la France est un problème bien plus grave (pour l'Allemagne !) mais si les Pays-Bas prenaient la décision de sortir en premier cela ne changerait pas grand chose et pourrait même accélérer la mort de cette union européenne, cette agonie qui n'en finit pas d'un cadavre qui refuse de mourir.

Informations sur ce site

Ce site entend donner aux communistes les outils intellectuels et idéologiques du marxisme-léninisme. A son époque déjà, Lénine notait "la diffusion inouïe des déformations du marxisme", il concluait que "notre tâche est tout d'abord de rétablir la doctrine de Marx". Ces éléments théoriques ont pour but de participer à la formation des jeunes cadres dont le parti du marxisme révolutionnaire aura besoin en France au cours des prochaines années. A son époque, Marx remarquait déjà "qu'en France, l’absence de base théorique et de bon sens politique se fait généralement sentir". Le manque de formation marxiste-léniniste est un obsctacle majeur à la construction d'un futur parti et un terreau fertile au maintien (voire au retour) des thèses réformistes, révisionnistes, opportunistes qui occupent actuellement tout le terrain sous une multitude de formes. Ce site n'est qu'une initiation au marxisme-léninisme. Les textes ne sont pas suffisants à la maîtrise du marxisme, ils sont une tentative de vulgarisation, d'explication de la pensée marxiste, ainsi qu'un éclairage de l'actualité à l'aide de cet outil. Il va de soi qu'une lecture des classiques du marxisme-léninisme est indispensable.


Vive la révolution marxiste du prolétariat !