2017

Version 3.0



marx

Site des prolétaires de fer

Besoin

Un complément à l'étude de la théorie de la valeur


I- Ambivalence du besoin
            1- manque (une souffrance parmi d'autres)
            2- satisfaction (un plaisir parmi d'autres)

II- Renouvellement du besoin
            1- besoin lié à la reproduction quotidienne
            2- besoin lié à la reproduction biologique
            3- besoin qui n'est lié à aucune reproduction

III- Transformation et objectivation du besoin
            1- besoin et besoin objectivé
            2- transmission et conservation
            3- chaîne et chaîne récursive

IV- Aliénation par le besoin
            1- besoins imposés par un autre sujet ?
            2- besoins dont la satisfaction est aliénante pour un autre
            3- l'obsolescence programmée

V- Valeur d'usage et sujet
            1- besoin personnel
            2- la fausseté du concept d'aliénation de la valeur



I- Ambivalence du besoin


1) manque (une souffrance parmi d'autres)

Parmi les douleurs et souffrances que nous connaissons, l'un est bien connu : le manque. Faim, soif, envie d'une chose. Cette tension entre l'objet désiré et soi-même est la définition du besoin. En même temps le besoin peut exister chez des animaux sans conscience de soi, comme les insectes ou d'autres animaux ; mais il suppose la conscience. Une plante ne ressent pas le besoin (ou en tout cas pas aux dernières nouvelles).

Dans les premières lignes du Capital, Marx dit : « La nature de ces besoins est indifférente et peu importe qu'ils proviennent de l'estomac ou de l'imagination. »

Le besoin est donc subjectif et n'est pas forcément rationnel.


2) satisfaction (un plaisir parmi d'autres)

Parmi les joies que nous connaissons, il y a la satisfaction d'un besoin. Faim rassasiée, soif étanchée, chose désirée obtenue. La tension entre l'objet désiré et soi-même est rompue, ce qui déclenche une satisfaction. Mais cette satisfaction est forcément éphémère.

Cette satisfaction est ambivalente : d'un côté elle signifie la fin du manque, en même temps elle signifie un plaisir.

Comme nous allons le voir en II-3, le plaisir peut devenir l'objet d'un besoin et créer à nouveau le manque. Nous voyons dans ce cas que le besoin se reproduit.

Etudions tous les cas de reproduction du besoin.


II- Renouvellement du besoin


1) besoin lié à la reproduction quotidienne

Le cas de reproduction du besoin le plus simple est celui lié à la survie de base : manger, boire, dormir, se réchauffer quand on a froid, etc.

Ces besoins se reproduisent d'eux-mêmes du simple fait que leur satisfaction ne nous maintient en vie que temporairement. L'énergie nécessaire à notre survie, c'est à dire à la reproduction de nos cellules, nous la dépensons continuellement dans le simple effort d'être conscient, de respirer, de nous déplacer.

Donc ces besoins se reproduisent d'eux-mêmes.


2) besoin lié à la reproduction biologique

Nos besoins quotidiens concernent notre survie individuelle. Mais ce qui cherche à survivre, ce sont par exemple nos gènes (voir la théorie de Richard Dawkins : le gène égoïste). Dès lors nos gènes nous ont conféré au cours de l'évolution et de la sélection naturelle le besoin de nous reproduire.

Dans cette catégorie entrent les besoins sexuels. Ils se reproduisent d'eux-mêmes à partir d'un certain âge et jusqu'à un certain âge selon le sexe.

Dans cette catégorie se trouvent aussi la plupart des besoins transmis par cette catégorie dans un contexte donné (transmission : voir la partie III). Par exemple dans la société actuelle le besoin sexuel se transmet dans le besoin de se distinguer socialement, le besoin de soigner son apparence, etc.


3) besoin qui n'est lié à aucune reproduction

Comme nous l'avions dit dans la première partie, la satisfaction d'un besoin engendre un plaisir. Et ce plaisir peut devenir lui-même l'objet d'un besoin. Dans cette catégorie entre toutes les sortes d'addictions.

Le besoin se reproduit lui-même, la satisfaction antérieure devient l'objet d'un besoin ultérieur qui demande à se réitérer.

Ce processus fut sans doute un avantage sélectif bien qu'il est très variable d'un individu à l'autre.


III- Transformation et objectivation du besoin


1- besoin et besoin objectivé

On confond souvent le besoin et le besoin objectivé. Le besoin est le manque lui-même. Le besoin objectivé est le manque et la conscience de l'objet qui peut le satisfaire. Un besoin objectivé n'est pas un besoin objectif, tout besoin est forcément subjectif.

Comme le besoin objectivé suppose l'existence de l'objet, la limite du besoin objectivé, c'est l'ensemble des objets qui circulent dans la société

Marx dit : « Un seul homme éprouvant le besoin d'un très grand nombre de choses “ ne peut mettre la main à tant de choses ”. Tant de besoins à satisfaire supposent tant de choses à produire - il n'y a pas de produits sans production - tant de choses à produire ne supposent déjà plus la main d'un seul homme aidant à les produire. Or, du moment que vous supposez plus d'une main aidant à la production, vous avez déjà supposé toute une production, basée sur la division du travail. » (Misère de la philosophie)

Par exemple la faim est un besoin, mais l'envie de pain est un besoin objectivé, la faim objectivée dans le pain. Mais le besoin ne peut pas s'objectiver dans le pain si le pain n'existe pas comme produit.

Un seul besoin peut s'objectiver dans plusieurs objets. Par exemple si j'ai faim, mon besoin peut s'objectiver à la fois dans le pain, la mousse au chocolat, la glace, le fromage, etc. Nous voyons qu'un besoin objectivé a la possibilité de se transmettre. Mais sa limite est dans l'objet lui-même, ce qu'il suppose (sa production).


2- transmission et conservation

Dans la vie, on peut parfois avoir besoin d'une chose pour en avoir une autre. Par exemple si j'ai besoin d'un livre en haut d'une étagère, j'ai besoin d'une échelle. Le besoin se transmet du livre à l'échelle.

Le besoin de l'échelle ne supprime pas le besoin du livre. La transmission conserve le besoin. Ainsi un circuit, une chaîne de besoins se crée.


3- chaîne et chaîne récursive

Selon l'intelligence de l'animal, il sera plus ou moins apte à développer mentalement une chaîne de besoins. Par exemple les singes, les corbeaux, les éléphants, etc. sont capables d'utiliser des outils pour atteindre un objet (nourriture par exemple). On voit bien que cette transmission du besoin suppose un degré élevé de conscience et surtout de conscience de soi.

Examinons maintenant cette chaîne :



Ce qu'on constate, c'est que certains maillons de la chaîne nous renvoient à des maillons précédents.

Par exemple ici l'argent semble avoir la faculté occulte de créer le besoin d'argent. Il y a besoin d'argent pour avoir le pain, mais il y a besoin d'argent pour avoir l'argent. C'est ce qu'on pourrait appeler une chaîne récursive.

Mais ce qui se multiplie ici, ce sont des besoins objectivés. La faim, le besoin initial, reste en dehors de cette boucle.

On le distingue du renouvellement besoin (voir III). Ici, c'est le besoin objectivé qui se déploye sur la base de la division du travail.

Marx dit : « Résumons : j'ai des besoins fondés sur la division du travail et sur l'échange. [...] Le système des besoins tout entier est-il fondé sur l'opinion ou sur toute l'organisation de la production ? Le plus souvent les besoins naissent directement de la production, ou d'un état de choses basé sur la production. Le commerce de l'univers roule presque entier sur des besoins, non de la consommation individuelle, mais de la production. Ainsi, pour choisir un autre exemple, le besoin que l'on a des notaires ne suppose-t-il pas un droit civil donné, qui n'est qu'une expression d'un certain développement de la propriété, c'est-à-dire de la production ? » (Misère de la philosophie)

Dès lors on serait tenté de qualifier ce besoin objectivé de "faux besoin". Or il n'en est rien. Ce qui est en cause, ce n'est pas non plus l'objectivation du besoin faim dans le pain. Ce qui est en cause, c'est la division sociale du travail qui crée cette chaîne récursive.


IV- Aliénation par le besoin


1) besoins imposés par un autre sujet ?

Est-il possible qu'une personne implante un besoin chez une autre ? Chez les animaux capables de communiquer, comme l'homme, on pourrait croire que oui. Par exemple la publicité, la séduction, etc. semble créer un besoin étranger.

En réalité la publicité et la séduction ne font que s'adresser à un besoin déjà existant, l'orienter dans un sens voulu. La publicité ne fait qu'objectiver des besoins. Elle cherche à les capter et à poser la marchandise comme étant la solution au besoin. En clair, la publicité objective nos besoins dans des marchandises. Que ce besoin soit lui-même déjà objectivé n'y change rien. Car en réalité, satisfaire un besoin objectivé est l'étape intermédiaire pour satisfaire le besoin premier.

Prenons un exemple. Une publicité pour de la mousse à raser. Celle-ci peut-elle créer un besoin de mousse à raser chez quelqu'un ? Elle ne peut pas le faire chez une femme. Alors pourquoi le pourrait-elle chez un homme ? Elle n'a pas créé le besoin de mousse à raser. Le besoin qui est à la base de cette chaîne est un besoin sexuel lié à l'apparence. On a donc à la base un besoin sexuel ou social qui se transmet dans le besoin lié à l'apparence. Ensuite ce besoin lié à l'apparence peut s'objectiver dans une multitude d'objets, et la publicité vient proposer ces objets.

La publicité ne propose rien d'autre qu'un objet. Si l'objet ne répond à aucun besoin, alors il ne trouvera pas d'acheteur. En soi la séduction ne crée pas de besoin nouveau, elle exploite un besoin déjà existant.

Accuser la publicité, c'est taper à côté. Le caractère aliénant de ce système ne se trouve pas dans l'objectivation du besoin mais dans la chaîne récursive qui s'ensuit (voir IV) ; chaîne qui elle même est causée par la division sociale du travail. Et ce peu importe la nature du besoin à satisfaire (qu'il soit "primaire", comme l'alimentation ou pas).

La publicité cherche de plus en plus à cibler les consommateurs en dressant des profils et des bases de données. Si la publicité cherchait à créer des besoins, elle devrait au contraire s'adresser à ceux qui n'ont pas besoin de l'objet pour les convaincre, pour s'imposer à eux. Nous voyons dans les faits qu'elle fait le contraire : elle cherche à deviner les besoins pour rentabiliser ses campagnes.

On remarque d'ailleurs que ce principe est aussi vrai en politique (les partis communistes ou "communistes" distribuent généralement des tracts à la sortie des usines et non dans les quartiers chics...). La publicité ne crée pas la demande, elle la cherche. Toutes les théories qui attribuent un grand pouvoir à la publicité et à la propagande prennent en fait les gens pour des imbéciles naïfs.

Résumons simplement. La publicité ne crée pas la demande, elle ne crée pas le besoin, la publicité ne crée pas l'objet, la publicité ne crée pas la valeur. Ce que fait la publicité, c'est lier un besoin à un objet afin qu'il réalise sa valeur d'usage sociale (voir V : valeur d'usage). Tel objet ou tel autre que vous ne connaissez pas peut très bien être une valeur d'usage pour vous. La publicité ne confère aucune valeur à l'objet, elle permet à la valeur d'usage de se réaliser dans la consommation. Si vous n'êtes pas conscient que tel objet est une valeur d'usage pour vous, alors vous n'irez pas l'acheter, et cette valeur d'usage ne se réalisera pas. Marx dit : « Les valeurs d'usage ne se réalisent que dans l'usage ou la consommation. »

Ce qu'il y a de néfaste dans la publicité, c'est qu'elle est au service du profit, elle pousse à la satisfaction des besoins par n'importe quel moyen sans se soucier de ce qu'implique cette satisfaction dans les rapports entre les hommes, pourvu qu'ils achètent.


2) besoins dont la satisfaction est aliénante pour un autre

Ce qui est aliénant dans le besoin, c'est surtout ce qu'implique sa satisfaction. En effet la plupart de nos besoins exigent une lutte pour être satisfaits. Dans une situation où l'homme est jeté dans la concurrence contre les autres hommes, cela ne peut se faire qu'en contraignant les autres. Ainsi va la loi de la lutte pour l'existence décrite par Darwin, et qui est aussi vraie dans la société des hommes.

Dans cette lutte, un homme prend à l'autre ses biens propres, son temps, etc. voilà la base de toute aliénation dans la vie.

Chacun cherche à satisfaire ses besoins, boussole de son intérêt propre. Boussole certes parfois trompeuse, mais qui guide malgré tout l'essentiel des créatures vivantes.

Rien n'empêche les hommes de combattre leurs besoins, de s'astreindre à une forme d'abstinence.

Mais contrairement aux autres créatures, l'homme peut transformer la société pour faire naître une situation où les hommes ne sont plus en concurrence et ne doivent plus s'aliéner les uns les autres pour vivre : c'est cela le communisme.
Dans une société où une classe en exploite une autre, et en particulier dans le capitalisme toute la société en fait à la satisfaction des besoins des consommateurs solvables (là où il y a des marchés), c'est à dire beaucoup des besoins des plus riches. Il ne s'agit pas de "faux besoins", mais de besoins bien réels de la classe dominante et des classes parasitaires qui vivent à ses dépens. Ainsi, et en particulier dans les métropoles impérialistes où existe de larges classes moyennes, des branches entières d'industrie et de service sont dévolues aux vices, au luxe, à la drogue, etc. autant de secteurs qu'il s'agira de supprimer. A la place la production devra être réglée pour satisfaire non pas l'intérêt d'une minorité de propriétaires capitalistes mais l'intérêt de l'immense majorité lorsque celle-ci sera propriétaire de tous les moyens de production. Exerçant son pouvoir de manière démocratique, la majorité s'occupera alors de ses propres besoins.


3) l'obsolescence programmée

Il est de nous jours bien connu que les objets que nous achetons sont volontairement rendus fragiles. Leur obsolescence est programmée dans le but d'augmenter le profit des industriels.

En 1880, le socialiste Paul Lafargue remarquait déjà : « Dans nos départements lainiers, on effiloche les chiffons souillés et à demi pourris, on en fait des draps dits de renaissance, qui durent ce que durent les promesses électorales; à Lyon, au lieu de laisser à la fibre soyeuse sa simplicité et sa souplesse naturelle, on la surcharge de sels minéraux qui, en lui ajoutant du poids, la rendent friable et de peu d'usage. Tous nos produits sont adultérés pour en faciliter l'écoulement et en abréger l'existence. Notre époque sera appelée l'âge de la falsification, comme les premières époques de l'humanité ont reçu les noms d'âge de pierre, d'âge de bronze, du caractère de leur production. »

La question se pose, l'obsolescence programmée créée-t-elle des besoins ?

Examinons le problème. Si j'achète un iPhone et que je le fais tomber par terre sans faire exprès. Il se casse, l'iPhone est mort. En soi, la faute n'en revient pas à l'industriel. Mais ce qui compte, c'est que l'iPhone avait encore une valeur d'usage pour moi, j'en avais besoin. Mais surtout, il était encore une valeur d'échange, avec un grand temps de travail moyen nécesaire à sa production (voir la théorie de la valeur).

Donc si le téléphone se casse, c'est une valeur objective qui est perdue pour moi. J'ai été dépossédé d'une valeur d'échange, objective.

Donc si l'industriel programme techniquement et à l'avance la destruction du téléphone, en quelque sorte, il me le casse à distance dans le temps. C'est comme s'il me le cassait lui-même. Et donc il m'en brise la propriété, mais il ne m'a pas volé le téléphone, puisqu'il n'est plus à personne ; il n'est plus tout court d'ailleurs.

Bien sur si j'avais toujours besoin du téléphone au moment où il s'est cassé, alors le besoin d'avoir le téléphone réapparaît dans ma chaîne des besoins. En soi, ce n'est qu'un besoin objectivé. Car par ailleurs j'achèterai sans doute un autre iPhone, par exemple le modèle suivant. Le besoin objectivé qui apparaît n'est pas forcément celui que j'avais satisfait en achetant le premier télépone.

Ce qui est aliéné, c'est donc mon temps, exactement comme dans un vol classique (voir la théorie de la valeur). Il n'y a pas de "besoin aliéné" ou de "valeur aliénée". En fait, l'usage et la consommation sont une seule et même chose. La consommation : l'objet se consume ; l'usage : l'usure. En accélérant l'usure de l'objet, l'industriel en diminue la valeur d'usage. En même temps il dupe le client qui lui attribue une valeur d'usage supérieure, ce qui permet à l'industriel de réaliser un grand profit.


V- Valeur d'usage et sujet


1) besoin personnel

Le besoin est forcément personnel. Chacun ne sent directement que ses propres besoins. L'erreur courante consiste à confondre les besoins avec les besoins liés à la survie.

Or rien n'est plus faux. Une fourmi ignore tout de sa propre survie et n'en agit pas moins sous la direction de son besoin.

C'est parce que l'évolution nous a taillé par la sélection naturelle que ces besoins se trouvent être parfois (ou en général) conformes à notre intérêt de survie, mais ce n'est pas forcément le cas. En tout cas la théorie de la valeur repose sur tous les besoins, quelqu'ils soient. Porter un jugement sur le bienfondé d'un besoin est possible. Mais baser la théorie de la valeur sur ce jugement est une erreur. La théorie de la valeur ne soucie pas de la nature du besoin, pourvu qu'il existe.

Un objet qui satisfait un besoin quelconque est une valeur d'usage. Peu importe que vous soyez conscient que l'objet vous est ou non utile. Certains peuples ignorent la valeur d'usage que sont l'air, les rayons du soleil. Cela ne change rien au fait qu'ils comblent des besoins, ils sont donc des valeurs d'usage.


2) la fausseté du concept d'aliénation de la valeur

La théorie de la "critique de la valeur" (wertkcritik) consiste à nier la réalité de la valeur d'usage. Les besoins que nous avons dans le capitalisme ne seraient pas de vrais besoins. La publicité par exemple créerait de faux besoins, non "naturels".

La fausseté des prémisses de cette théorie a déjà été expliquée.

La fin de cette théorie, c'est l'idée que dans la société capitaliste, seraient aliénés, non pas les travailleurs (des hommes), mais une idée : la valeur. Or par définition seul un sujet peut être aliéné, c'est à dire des êtres conscients d'eux-mêmes, comme les hommes, dépossédés d'eux-mêmes par d'autres hommes. En aucun cas une idée ne peut être aliénée. Ce serait une théorie idéaliste. L'homme seul (ou l'animal conscient de lui-même) peut être aliéné.

Pour Marx, l'aliénation est ce qui ôte à l'homme la propriété de lui-même, la propriété de son temps : le travailleur vend son temps au capitaliste, l'esclave antique ou le serf est privé de son temps et de lui-même, etc. Une idée n'a pas de conscience d'elle-même, donc pas de possible propriété d'elle-même et de son temps... Cette vision idéaliste typiquement hégélienne se répand chez les petits bourgeois universitaires incapables d'accepter la théorie de Karl Marx ; obligés toutefois d'en accepter certains aspects, mais en émasculant son oeuvre, en la vidant de sa substance révolutionnaire.

Si le besoin n'est pas réel, la valeur ne l'est pas non plus et donc l'exploitation capitaliste ne le serait pas non plus. Voilà à quoi conduit la théorie "marxienne". On comprend donc de quel côté de la barrière de classe se trouvent les "marxiens".

Ce n'est pas une idée qu'il faut critiquer, mais la réalité. Car ce n'est pas une idée qui est aliénée, mais l'homme.

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Ce site entend donner aux communistes les outils intellectuels et idéologiques du marxisme-léninisme. A son époque déjà, Lénine notait "la diffusion inouïe des déformations du marxisme", il concluait que "notre tâche est tout d'abord de rétablir la doctrine de Marx". Ces éléments théoriques ont pour but de participer à la formation des jeunes cadres dont le parti du marxisme révolutionnaire aura besoin en France au cours des prochaines années. A son époque, Marx remarquait déjà "qu'en France, l’absence de base théorique et de bon sens politique se fait généralement sentir". Le manque de formation marxiste-léniniste est un obsctacle majeur à la construction d'un futur parti et un terreau fertile au maintien (voire au retour) des thèses réformistes, révisionnistes, opportunistes qui occupent actuellement tout le terrain sous une multitude de formes. Ce site n'est qu'une initiation au marxisme-léninisme. Les textes ne sont pas suffisants à la maîtrise du marxisme, ils sont une tentative de vulgarisation, d'explication de la pensée marxiste, ainsi qu'un éclairage de l'actualité à l'aide de cet outil. Il va de soi qu'une lecture des classiques du marxisme-léninisme est indispensable.


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